MONTRÉAL – Patrice Bergeron ne s’en cache pas, c’est dommage pour lui de perdre son lien professionnel avec Kent Hughes, mais il réalise que c’était l’occasion idéale pour se lancer dans cette nouvelle aventure. 

C’est grâce à des athlètes comme Vincent Lecavalier, Bergeron et Kristopher Letang que Hughes a propulsé son agence à un niveau élevé. Sans surprise, Bergeron a donc discuté avec Hughes de l’intérêt manifesté par le Tricolore via son ami et nouveau vice-président aux opérations hockey, Jeff Gorton. 

« C’est sûr qu’on en a parlé lorsque ce fut le temps qu’il prenne sa décision. Oui, c’est un lien de joueur à agent, mais c’est aussi devenu une relation d’amis au fil des ans, un mentor si on veut, et quelqu’un qui m’a beaucoup aidé. Je suis extrêmement heureux pour lui, je lui souhaite la meilleure des chances. De mon côté, c’est décevant de perdre quelqu’un envers qui j’avais autant confiance par contre je sais que l’amitié va toujours être là et qu’il fera un excellent travail à Montréal », a répondu Bergeron au RDS.ca. 

Le capitaine des Bruins de Boston était au courant qu’un tel poste attirait son allié de longue date. Mais pour quitter son agence florissante, ça lui prendrait sans doute un contexte impossible à refuser comme celui du Canadien. 

« Je ne savais pas (ce qu’il déciderait). On en a discuté auparavant et ça demeurait toujours un point d’interrogation. Je ne pense pas qu’il était certain de ce qu’il déciderait. Peut-être si l’opportunité parfaite se présentait et je pense qu’elle s’est présentée à Montréal en étant sa ville natale et une équipe qu’il regardait sûrement lorsqu’il était jeune », a jugé Bergeron. 

« Il adore les défis donc je crois que l’occasion était idéale pour lui de faire le saut de l’autre côté », a-t-il ajouté. 

Bergeron aurait pu disserter pendant des heures sur les raisons qui permettront à Hughes de se démarquer comme directeur général, mais il a résumé le tout ainsi. 

« D’abord, c’est son intelligence hockey, sa façon dont il voit les choses et de les planifier. Ensuite, son talent de de négociateur et il trouve toujours une manière pour qu’on souhaite être proche de lui. Il prend le temps de t’écouter comme il faut, son côté humain est vraiment exceptionnel. Finalement, il n’a pas peur de prendre des décisions même quand elles sont plus difficiles », a décrit l’athlète de 36 ans. 

Et Bergeron a esquissé un sourire quand on lui a relayé, inévitablement, que bien des partisans souhaitent déjà que Hughes soit en mesure de l’attirer avec le Canadien cet été. 

« Évidemment, ce sont des rumeurs que je vais laisser aller. Je suis un membre des Bruins de Boston depuis le début de ma carrière. Je lui souhaite la meilleure des chances et je me concentre sur le présent soit de terminer la saison actuelle », a commenté ce meneur respecté aux quatre coins de la LNH.  

Lombardi admet que ce doit être bizarre pour Bergeron et Letang

Durant ses premières années comme agent, Hughes n’avait pas la notoriété pour s’associer avec tous les espoirs les plus prometteurs. Toutefois, il avait décelé un potentiel intéressant chez Matthew Lombardi qui a été repêché en septième ronde, par les Oilers, en 2000. 

À la retraite depuis cinq ans, après 536 parties dans la LNH, Lombardi avoue qu’il aurait trouvé étrange de se retrouver dans les souliers de Bergeron ou Letang. 

« Ça doit être bizarre. C’est sûr qu’ils doivent être contents pour lui. Sauf qu’ils ont une amitié et une connexion très proche donc c’est évident qu’ils sont déçus parce qu’ils ne vont plus travailler avec Kent. Si j’étais à leur place, je crois que je serais content, mais en même temps, je serais comme « Oh non ! »... Cela dit, c’est du positif quand même », a commenté Lombardi au collègue Nicolas Landry. 

Chose certaine, Lombardi n’est pas étonné d’assister à l’association entre Gorton et Hughes. 

« J’avais signé avec les Rangers (en 2014, quand Gorton était DG adjoint) et c’est un peu... pas à cause de leur relation, mais je savais que les deux gars se connaissaient depuis longtemps. Kent disait toujours de bonnes choses à son sujet, que Jeff était vraiment un bon gars de hockey et que son hockey IQ est très élevé », a raconté le Québécois de 39 ans qui n’avait pas été en mesure de se tailler un poste à New York. 

Si Lombardi ne s’imaginait pas que Hughes deviendrait directeur général éventuellement, il a encensé son talent d’évaluateur et de négociateur. Mais, comme ce fut le cas pour Vincent Lecavalier et Bergeron, Lombardi s’est surtout assuré de vanter ses qualités humaines autant pour lui insuffler de la confiance en début de carrière que lors de négociations contractuelles stressantes.