Joël Bouchard donne le ton au camp des recrues
Canadiens jeudi, 6 sept. 2018. 17:30 vendredi, 13 déc. 2024. 22:27RDS Info et RDS.ca diffuseront les trois rencontres du tournoi des recrues présenté à Laval. Premier match, vendredi soir à 19 h : Canadiens c. Sénateurs
BROSSARD – Les partisans du Canadien veulent s’accrocher à un espoir et c’est légitime. Le camp des recrues devient donc une occasion intéressante d’épier la relève de l’organisation en souhaitant que quelques joueurs puissent surprendre et participer à la relance du club.
Ce camp a pris son envol, jeudi, au Complexe Bell, notamment sous la gouverne des nouveaux entraîneurs du Rocket de Laval, Joël Bouchard, Daniel Jacob et Alex Burrows.
Comme il fallait s’y attendre, Bouchard a rapidement placé son empreinte sur ce groupe dans le but de favoriser les performances de tous les athlètes. Il ne s’est pas gêné pour regrouper ses protégés à plus d’une reprise pour donner le ton à cette journée qui a comporté deux séances d’entraînement.
William Bitten, l’un des vétérans du groupe avec Jake Evans, Jeremiah Addison et Lukas Vejdemo, était parmi les mieux placés pour décrire l’adaptation à un entraîneur intense comme Bouchard.
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« La pratique, c’est un petit wake up call pour tout le monde. Ce n’est pas ma première fois avec lui, je l’ai côtoyé souvent avec Hockey Canada. Je le connais donc assez bien, mais, pour les autres, c’est un réveil », a lancé Bitten avec un petit sourire qui rappellera des souvenirs à tous ceux qui ont fait la connaissance d'un entraîneur aussi enthousiaste par le passé.
Bouchard a plutôt insisté sur les aspects positifs de cette première impression.
« Je les ai trouvés bons, je m’attendais à pire, à plus de nervosité. Il faut être réaliste, ils arrivent d’un peu partout et ils ne sont pas habitués à tant de médias. Ils ont bien géré les choses, mieux qu’au camp de développement, je trouve. Ils sont prêts, ils ont fait leurs devoirs cet été », a noté l’ancien pilote de l’Armada de Blainville-Boisbriand.
Comme il le précise, l’idée n’était pas de bâtir une forteresse en l’espace d’une journée ou même de camp qui se terminera dimanche avec la deuxième partie d’un tournoi de recrues impliquant aussi les espoirs des Sénateurs d’Ottawa et des Maple Leafs de Toronto.
« C’est de bâtir le partenariat avec eux, ils viennent d’un peu partout à travers la planète, c’est une réalité du hockey d’aujourd’hui. L’idée est aussi de s’assurer que les gars soient confortables sur la patinoire. Le but ultime, pour les entraîneurs, c’est de s’assurer que les gars « performent ». On n’a pas beaucoup de temps avec eux, mais quand même du temps de qualité et ils comprennent notre langage, ils sont avancés dans le hockey », a exposé Bouchard qui était entouré de Jacob, Burrows, Francis Bouillon et Rob Ramage sur la patinoire.
Le contexte ne vise pas à implanter un système de jeu chez ces joueurs, mais plutôt de leur permettre de s’illustrer jusqu’à la conclusion de cet exercice grâce à une certaine structure de jeu.
« C’est aussi de mettre la table par rapport à ce qu’on attend d’eux. Je leur ai parlé hier (mercredi) et je leur ai demandé ce qu’ils voulaient. Ils m’ont dit qu’ils veulent que je les aide, que je les guide. ‘C’est ce que vous voulez, vous allez l’avoir’ », a-t-il relaté.
Les surprises, de Steve Bégin à Victor Mete
Avec le rajeunissement de la Ligue nationale au fil des ans, les ouvertures pour les jeunes joueurs précoces se multiplient. On peut parfois croire qu’elles sont plus nombreuses qu’auparavant. Lancé sur le sujet, Bouchard n’a pas cherché longtemps pour dénicher un exemple qui remontait à son époque.
« Steve Bégin l’avait fait avec nous à partir du junior. Il était arrivé à la Steve Bégin, le couteau entre les dents. Il avait forcé la main de l’entraîneur. Ça n’arrivera pas chaque année, mais c’est le processus qui compte », a répondu l’entraîneur en référence à la saison 1997-1998 avec les Flames de Calgary.
L’intensité de Bégin n’est pas facile à reproduire, mais les dirigeants du Canadien espèrent qu’aucun joueur n’aura pas besoin de se faire pousser dans le dos. C’est vrai que les partisans vont les épier de près, mais il ne faudrait pas que ce facteur soit nécessaire pour les animer.
« J’aime croire qu’un gars qui met un chandail d’une équipe de la LNH devient allumé automatiquement. J’espère que juste ça fera le travail. Au final, tu es un joueur de hockey ou tu ne l’es pas. Le but pour eux est de forcer la main aux dirigeants. On l’a vécu avec (Victor) Mete l’an passé. Mais ça ne revient pas à moi de regarder ça, mon travail est de les guider pour favoriser leurs performances », a déclaré le coloré intervenant.
Le nouveau patron du Rocket n’aime pas compliquer les choses, il souhaite uniquement que les joueurs puissent satisfaire ses exigences claires.
« Dans la vraie vie, mes attentes envers les joueurs sont extrêmement simples : jouer au sommet de ton potentiel et être offensif quand tu as la rondelle et défensif quand ce n’est pas le cas. Je sais que c’est très simpliste, mais c’est pas mal ça pareil. Tout le monde doit jouer dans ses atouts pour avoir un impact positif dans un match. Ça ne veut pas dire que tu seras parfait. Peut-être qu’un joueur coûtera un but, mais que je vais quand même conclure qu’il aura eu un impact positif dans le match », a exposé Bouchard.
Inutile d’être un érudit du hockey pour comprendre l’approche de Bouchard. Cependant, quelques joueurs devront essayer de se démarquer en évoluant à une autre position que leur poste naturel. Ce n’est que normal avec une dizaine de centres dans le lot.
« Comme j’ai dit aux gars, si vous êtes juste des joueurs de centre, vous avez quatre places devant vous. Si vous êtes des attaquants, c’est plus 12 ou 13. Faites les mathématiques, c’est peut-être bon parfois de pouvoir jouer ailleurs », a peint Bouchard.
À travers la trentaine de joueurs qui sont évalués par l’état-major du Canadien en vue du camp d’entraînement officiel, six ont joué sous les ordres de Bouchard avec l’Armada. Il s’agit d’Alexandre Alain, Morgan Adams-Moisan, T.J Melancon, Alekski Anttalainen, Alexander Katerinakis et Joël Teasdale.
« Pour être franc, tous les joueurs qui ont été invités, ça vient d’un processus avec les recruteurs et Trevor Timmins. Oui, on connaît des gars avec lesquels on a des affinités à travers moi et les autres. Mais personne n’est ici avec une passe parce qu’il a gagné un tirage. Les dépisteurs ont travaillé tellement fort à travers le monde pour essayer de trouver les meilleurs joueurs et ceux qui le méritent le plus », a conclu Bouchard.
La confrontation des recrues
Vendredi 7 septembre : Canadiens c. Sénateurs à 19h
Samedi 8 septembre : Sénateurs c. Maple Leafs à 15h
Dimanche 9 septembre : Canadiens c. Maple Leafs à 15h