Le directeur général du Canadien Marc Bergevin sera de passage au 5 à 7 lundi.

BROSSARD - Le deuxième match simulé du Canadien a permis de confirmer plusieurs des points positifs relevés lors de la première rencontre de jeudi.

 

Les vétérans semblent fins prêts et les jeunes, particulièrement Alexander Romanov, donnent toutes les raisons au monde de croire qu’ils sauront remplir les mandats qui les attendent.

 

Dans un match un brin moins intense et physique que celui de jeudi, l’équipe des Rouges a signé un gain de 4-1.

 

Quels joueurs étaient vêtus de rouge? Ceux qui affronteront les Maple Leafs, à Toronto, mercredi en lever de rideau de la saison 2021.

 

C’est du moins mon impression.

 

Écartés de la formation « partante » jeudi, Jake Evans, Paul Byron et Artturi Lehkonen ont rejoint le gros club dimanche alors que Ryan Poehling, Corey Perry et Michael Frolik les ont remplacés avec les « réservistes ».

 

Les trois membres du 4e trio ont su en profiter. Particulièrement Paul Byron qui a été, à mes yeux, le meilleur joueur sur la patinoire dimanche.

 

Comme il l’avait souligné après l’entraînement matinal dimanche, Paul Byron est en situation de connaissance en ce moment. « Je suis habitué d’être négligé. Je n’accorde pas d’importance aux rumeurs de transaction ou au fait que je sois au sein du 4e trio. Je me contente de jouer au maximum de mes capacités. »

 

C’est exactement ce que Ti-Paul a fait encore dimanche. Que ce soit lors de ses présences régulières avec ses compagnons de trio, lorsqu’il a été envoyé en désavantage numérique ou lors de la prolongation alors qu’il a effectué des présences avec Josh Anderson, Byron a fait bonne impression. Il est clair qu’il défend chèrement sa place au sein de la formation régulière.

 

Bien des choses peuvent encore arriver d’ici 17 h – heure de l’Est – alors que le Canadien comme les 30 autres équipes devront avoir déposé leur formation officielle à la LNH tout en se conformant au plafond salarial de 81,5 millions $.

 

Une ou des blessures, une éclosion de Covid-19, une transaction – bien que Marc Bergevin ait assuré que cela était très peu probable – pourraient entraîner des modifications de dernière minute.

 

Mais si le camp continue à se dérouler rondement, je crois vraiment que Byron, Lehkonen et Evans rejoindront les trois premiers trios maintenus par Claude Julien depuis le début du camp. S’ajouteront les six défenseurs réguliers – Chariot-Weber, Edmundson-Petry, Kulak-Romanov – et Victor Mete qui agira à titre de septième arrière.

 

Carey Price et Jake Allen compléteraient alors une formation de 21 joueurs dont la masse salariale totale respecterait le plafond.

 

Ça laisserait Corey Perry et Michael Frolik au sein du club de réserve. Parce qu’il est obligatoire d’ajouter un gardien, l’état-major devrait faire un choix entre Charlie Lindgren (mon choix) et Cayden Primeau.

 

Il semble acquis que le Canadien gardera cinq joueurs au sein de son équipe de réserve au lieu de se rendre à la limite de six. Il gardera ainsi une place pour descendre un jeune joueur qui n’a pas à être soumis au ballottage afin d’épargner son salaire lors des journées de congé et ainsi créer un peu plus d’espace sous le plafond au fil de la saison. L’état-major pourra alors se tourner vers les Jordan Weal, Ryan Poehling, Xavier Ouellet, Cale Fleury ou même Noah Juulsen pour remplir les deux derniers postes disponibles.

 

En passant, Juulsen, Ouellet, Weal et Lindgren sont au nombre des neuf joueurs que le Canadien a soumis au ballottage dimanche.

 

Du groupe, Noah Juulsen est, à mon avis, le seul qui a des chances réelles d’être réclamé. Il est encore jeune, il semble complètement remis de la blessure qui a mis sa carrière en péril au fil des deux dernières saisons, et il joue de l’excellent hockey depuis le début du camp.

 

Des clubs vulnérables en défense – je pense ici aux Jets de Winnipeg et Oilers d’Edmonton – dans la division Nord pourraient facilement prendre une chance sur un jeune arrière qui est loin d’avoir atteint sa pleine maturité sur la patinoire.

 

On verra.

 

Au-delà le score final, voici de quelle façon j’ai perçu les performances des joueurs réguliers du Canadien – dirigés par Claude Julien et ses adjoints habituels – et des principaux candidats au «Taxi Squad» et au Rockets qui étaient d’ailleurs dirigés par Joel Bouchard et ses adjoints réguliers.

 

Drouin – Suzuki – Anderson

 

Jonathan Drouin a donné le ton au sein de son trio dimanche. Le Québécois patine avec aisance depuis le début du camp. Il s’implique. Il est dans l’action. C’est d’ailleurs en convergeant vers le filet défendu par Jake Allen qu’il a marqué le premier but du match lors d’une attaque massive.

 

Josh Anderson a été plus discret à mes yeux. C’est en prolongation seulement qu’il a vraiment déployé sa vitesse et décocher un bon tir. Petite ombre à son évaluation, il a mal paru sur un repli défensif alors que Victor Mete lui a filé entre les bras dans l’enclave.

 

Nick Suzuki aussi a été discret dimanche. Oui il a marqué dans un filet désert – à la suite d’une belle passe de Drouin qui aurait lui aussi pu marquer – à la fin du match, mais jusque-là, la seule note que j’avais inscrite sous son nom était le but ouvert qu’il a raté au premier tiers.

 

Pas question de paniquer ici. Il faudra un peu de temps à ces trois joueurs pour développer un brin ou deux de complicité. Et quand ce sera fait, les résultats devraient suivre...

 

Tatar – Danault – Gallagher

 

Phillip Danault a été beaucoup plus impliqué dimanche qu’il ne l’avait été jeudi. Il a orchestré quelques belles poussées offensives, dont une belle passe à Shea Weber qui a ensuite décoché un bon tir. Danault a aussi été solide en désavantage numérique – jumelé à Artturi Lehkonen – et a brisé quelques sorties de zone de ses adversaires.

 

Brendan Gallagher n’a pas marqué, mais il a joué avec l’intensité qu’on lui connaît.

 

J’ai relevé quelques bonnes présences de Tomas Tatar, dont l’une, en troisième alors qu’il a offert une belle occasion de marquer à Gallagher qu’il a rejoint dans l’enclave avec une belle passe.

 

Toffoli – Kotkaniemi – Armia

 

Tyler Toffoli a été l’un des attaquants que j’ai le plus remarqués dimanche soir. Au centre de l’action en zone offensive, on l’a vu décocher quelques très bons tirs du haut de l’enclave lors d’attaques massives.

 

Jesperi Kotkaniemi n’a pas volé le spectacle avec une feinte aussi spectaculaire que celle qu’il a servie à Paul Byron jeudi, mais il a marqué en décochant un tir de l’enclave et a frappé la barre transversale avec un meilleur tir encore lors de la prolongation. Le genre de tir qui a poussé Jake Allen à parler de missile lorsqu’on lui a demandé de qualifier la qualité des tirs du Finlandais.

 

Il est clair que Joel Armia est la conscience défensive de ce trio. Sa meilleure présence du match est d’ailleurs survenue lors d’un désavantage numérique. Mais Armia générera-t-il assez d’attaque pour justifier sa place à la droite de KK? Je ne suis pas convaincu. C’est pour cette raison que je le remplacerais illico par Paul Byron.

 

Mais bon...

 

Byron – Evans – Lehkonen

 

Je l’ai écrit plus haut, Paul Byron a démontré toutes les qualités qui font de lui un joueur sur qui un entraîneur-chef veut compter tous les soirs.

 

Byron et ses compagnons de jeu ont eu le nez dans l’action à chacune de leurs présences. Ils ont provoqué des choses à l’attaque, fait avorter des sorties de zone de leurs adversaires et Byron a marqué en désavantage numérique. On ne dira jamais assez à quel point sa vitesse et sa capacité à maximiser ses occasions de marquer sont des atouts précieux lorsqu’il saute sur la glace pour écouler des pénalités.

 

Frolik – Poehling – Perry

 

Corey Perry a marqué le seul but des Blancs. Il a été un brin chanceux alors que la rondelle a frappé le manche de son bâton – tir frappé de Xavier Ouellet – pour ensuite dévier au fond du filet. Mais Perry était bien campé devant le but lors d’une attaque massive. En plein ce qu’on lui demandera de faire lorsqu’il sera inséré au sein de la formation.

 

Corey Perry en a-t-il encore dans le réservoir?

Perry a aussi offert une très belle passe en zone offensive à Michael Frolik en troisième période.

 

Frolik a bousillé le jeu en passant dans le vide. Il a semblé beaucoup manquer de conviction sur le jeu. En fait, il a donné cette impression du début à la fin du match...

 

Ryan Poehling a une fois encore été efficace. Est-ce que ce sera suffisant pour demeurer autour du gros club? Je ne crois pas. Mais s’il joue avec la même intensité avec le Rocket, il fera parler de lui pour les bonnes raisons cette année contrairement à ce qui s’est produit l’an dernier pendant son séjour à Laval.

 

Chiarot – Weber

 

Le capitaine a été très actif du début à la fin du match. J’avais l’impression qu’il voulait pousser la machine à fond avant d’entreprendre la saison. Il a raté la cible une fois ou deux sur des tirs du haut des cercles de mise en jeu lors d’une attaque massive, mais il s’agissait de très solides « garnottes ».

 

Weber et Chiarot semblent prêts.

 

Edmundson – Petry

 

Rien de spécial de la part de ce duo qui a joué un match honnête. Pas le genre de match où deux vétérans de ce type tentent de tout casser...

 

Kulak – Romanov

 

Patience avec Romanov!

Parce que le CH ne maintenait pas de statistiques officielles, il est impossible de confirmer ma prétention : mais j’ai réellement l’impression qu’Alexander Romanov est le patineur qui a passé le plus de temps sur la patinoire lors du match de dimanche. Lors de ses présences régulières, en avantage numérique, en désavantage numérique. On l’a vu souvent. Très souvent. Et toujours – ou presque – il a impressionné avec de bonnes décisions et de meilleures exécutions encore.

 

Une exception : il a coupé devant son gardien en fin de match. Le genre de jeu à ne pas faire quand ton équipe a une mince avance à protéger ou un but à aller marquer pour niveler les chances. Mais bon! C’est l’expérience qui entre...

 

Brett Kulak a été beaucoup plus discret. À moins que ce soit moi qui étais trop concentré sur les faits et gestes de Romanov pour relever les bons et moins bons coups de Kulak. Ce qui est très possible.

 

Dans le camp du Rocket...

 

Dans la défaite, les Blancs ont encore offert une bonne opposition.

 

Lukas Vejdemo a été l’attaquant le plus intéressant à suivre. Il pourrait un jour venir aider le grand club.

 

Ce sont toutefois les défenseurs qui m’ont le plus impressionné. Sur le côté droit, Noah Juulsen, Cale Fleury et Victor Mete ont été très bons. Fleury a lancé une bonne sortie de zone malgré la présence intimidante de Drouin et Anderson qui étaient à ses trousses. Il a aussi asséné une bonne mise en échec à Artturi Lehkonen.

 

À gauche, Gustav Oloffson, Otto Leskinen et Xavier Ouellet ont fait du bon boulot.

 

Ce n’était qu’un match simulé, mais à la lumière de cette partie, on peut avancer sans trop de risques de se tromper que le Rocket sera bien nanti en défenseurs cet hiver.

 

Prolongation : beaucoup de vitesse, pas de but

 

Vitesse et contrôle de la rondelle deux des principales armes qui permettent de dominer un adversaire en prolongation. Ces qualités devraient aider le Canadien à mousser ses résultats lorsque les 60 minutes réglementaires ne font pas de maître.

 

Jumelés lors du début de la prolongation, dimanche, Paul Byron et Josh Anderson ont donné une bonne idée de ce qu’ils pourront faire en pareilles circonstances cette saison. Bien qu’ils n’aient pas marqué, ils ont quadrillé la patinoire avec une rapidité impressionnante ce qui a gardé les trois joueurs qu’ils affrontaient sur les talons. Jonathan Drouin s’est aussi signalé en profitant de sa vitesse pour s’offrir une échappée aux dépens de Charlie Lindgren.

 

Il ne restera plus qu’à marquer. Car en dépit les flashs de vitesse démontrés par les « régulier s» du Tricolore, aucun but n’a été marqué.

 

L’an dernier, le Canadien a maintenu un dossier de trois victoires et cinq revers en prolongation.

 

Tirs de barrage : un en dix!

 

Les tirs de barrage sont devenus au fil des dernières années un tremplin important pour ajouter des points au classement.

 

À la lumière de la séance de tirs de barrage qui a suivi les trois périodes du match simulé de dimanche et la prolongation de cinq minutes, les joueurs du Canadien devront faire un brin de temps supplémentaire s’ils veulent maximiser les fusillades qu’ils disputeront.

 

Car des dix joueurs se sont succédé sur la patinoire et un seul a réussi à déjouer les deux gardiens qu’ils ont affrontés. Et attention! Ce sont Charlie Lindgren et Cayden Primeau qui se trouvaient entre les poteaux et non Carey Price et Jake Allen qui avaient disputé les deux premières périodes.

 

Envoyés dans l’ordre par Claude Julien, Paul Byron, Jonathan Drouin, Josh Anderson, Tomas Tatar et Jesperi Kotkaniemi ont raté leur chance avant que Nick Suzuki ne parvienne à déjouer Lindgren en soulevant la rondelle du revers après une série de belles feintes. Jeff Petry, Joel Armia, Corey Perry et Tyler Toffoli ont ensuite tour à tour fait chou blanc...

 

Le Canadien a maintenu une fiche de 1-1 lors des deux matchs qui se sont décidés en tirs de barrage l’an dernier.

 

Lundi et mardi marqueront les deux derniers jours du camp d’entraînement expéditif du Tricolore qui s’envolera vers Toronto en après-midi mardi.

 

Le Canadien débutera sa saison mercredi face aux Leafs. Suivront ensuite deux matchs à Edmonton et trois consécutifs à Vancouver avant de revenir à Montréal le 28 janvier alors que les Flames de Calgary disputeront le premier de deux matchs de suite au Centre Bell.