Ça sent la panique
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 23:42 mercredi, 21 déc. 2011. 17:24Depuis le début de la saison, tout ce qui se déroule avec le Canadien sent l’improvisation à plein nez. Après un début de saison chaotique, Pierre Gauthier a identifié un premier coupable : l’entraîneur-adjoint Perry Pern. Il y a ensuite le nébuleux dossier médical d’Andrei Markov qui été jalousement tenu secret jusqu’à sa dernière opération. Et aujourd’hui, pour sauver sa peau, le directeur-général sacrifie son entraîneur alors que les joueurs blessés reviennent au jeu et que le club pourrait se retrouver en position pour se sortir la tête de l’eau.
Sans même avoir songé aux candidats disponibles sur le marché, Pierre Gauthier se tourne vers Randy Cunneyworth comme sauveur mais pire encore, il lui donne Larry Carrière comme adjoint alors que ce dernier n’a jamais travaillé derrière un banc. La raison; c’est un homme optimiste qui connaît très bien la ligue et il va apporter une vision différente et du dynamisme. Si c’est tellement ce qui manque à cette équipe, il aurait fallu s’entendre avec Kirk Muller l’été dernier et lui proposer le poste d’entraîneur-chef à Hamilton.
Toutefois, tout cela ne veut pas dire que Randy Cunneyworth n’accomplira pas de la bonne besogne derrière le banc du Canadien. Ancien joueur et capitaine respecté, il a fait ses classes comme entraîneur-chef et effectué de l’excellent boulot dans la Ligue américaine.
Dans le vestiaire, les joueurs s’attendent à ce que ça soit du copier-coller en matière de stratégie, de façon de penser et de préparation. Mais Cunneyworth sera plus actif et plus volubile. D’ailleurs, parce qu’il est taciturne et peu expressif, autant derrière le banc que devant les caméras et les micros, Jacques Martin ne jouit pas d’un grand capital de sympathie auprès du public, et aujourd’hui, sans doute que beaucoup de partisans mécontents ont reçu leur cadeau de Noël une semaine à l’avance. Mais Jacques Martin n’avait pas perdu son vestiaire ou le respect de ses joueurs.
Une première en 27 ans
Ce matin, sur twitter, j’ai mentionné que j’étais déçu que le propriétaire Geoff Molson accepte que Pierre Gauthier nomme un unilingue anglophone comme entraîneur-chef du Canadien. Randy Cunneyworth étant le premier depuis Bob Berry en 1984. Jamais je n’ai reçu autant de critiques. Et plusieurs très acerbes. Ça vient avec la job et c’est correct.
D’ailleurs, avant même la conférence de presse, des collègues anglophones se régalaient à l’avance en sachant que le sujet allait chatouiller quelques journalistes francophones. Mon ami Brian Wilde de CTV a même chronométré à partir du début de point de presse afin de savoir combien ça prendrait de temps avant qu’un indigène ne soulève la fameuse question à Pierre Gauthier. Le calcul de Brian est sur twitter : 5 minutes et 19 secondes.
Je comprends certes que la chose la plus importante demeure la victoire et les compétences de l’individu. Par contre, il faut aussi comprendre que l’entraîneur-chef du Canadien de Montréal occupe le poste le plus prestigieux de toute la province. L’homme qui dirige le tricolore est plus lu, plus écouté et plus regardé que le premier ministre. La nomination de Cunneyworth se veut une véritable claque au visage pour les millions de partisans qui vivent loin de la région montréalaise et qui malheureusement pour eux ne comprennent pas un traitre mot d’anglais.
Mais c’est un débat philosophique car même en parlant parfaitement français, Jacques Martin ne tenait que très rarement des propos enflammés.