Il s’agit d’une journée mémorable dans la vie professionnelle de Pierre Gauthier. Mais en quittant ainsi après avoir hypothéqué l’équipe pour encore plusieurs saisons, Bob Gainey lui a laissé un beau «Cadeau de grec» en guise d’héritage.

L’expression «cadeau de grec» est tirée de la mythologie et ceux qui ont vu le film «Troie» se souviennent certainement de l’instant où le brave Ulysse et ses soldats se cachent à l’intérieur d’un immense cheval en bois creux offert en guise de cadeau au souverain de Troie. Une fois la nuit tombée, Ulysse et ses comparses ouvrent les portes de la ville pour permettre au reste des troupes d’envahir la ville endormie et ainsi la mettre à feu et à sang.

C’est un bel très honneur que de diriger les destinées du Canadien. Mais Pierre Gauthier se retrouve aujourd’hui avec une formation ordinaire où bien des choses sont à refaire alors qu’il ne jouit pratiquement d’aucune marge de manœuvre. Le mal est déjà fait. Au cours de l’été Bob Gainey a engagé son club à long terme en plus de dépenser presque jusqu’à la limite du plafond salarial. S’il n’aime pas le visage de son équipe, le nouveau patron devra jouer d’astuces.

Avec Gomez, Cammalleri, Gionta, Andrei Kostitsyn, Markov, Hamrlik, Spacek et Gill, Montréal est déjà condamner à hypothéquer la masse salariale de près 40 millions de dollars pour ces huit joueurs la saison prochaine. Il faudra comme vous le savez renégocier les ententes des deux jeunes gardiens (si Gauthier décide de garder Price et Halak) et il y a surtout le dossier Tomas Plekanec qui recherchera une entente à long terme. Gauthier pourra peut-être trouver le moyen de garder tout le monde. Mais s’il veut effectuer des changements majeurs, il sera difficile de se débarrasser de l’un de ses hauts salariés. Il devra donc vivre avec les décisions de son prédécesseur pour encore un an et demi. Dans le fond, c’est un «cadeau de grec» mais il n’a pas beaucoup à perdre car il a les mains liées et s’il s’en tire, il passera pour un génie.

Gainey l’ennemi public #1

Pour être honnête, il faut aussi reconnaître que l’ex directeur-général du Canadien a essayé de changer les choses. On a vanté Brian Burke pour son audace la semaine dernière. C’est vrai. Mais on semble vite oublier qu’à Montréal, Gainey a fait maison nette, en juillet dernier. On peut lui reprocher certains choix mais il a le mérite d’avoir tenté sa chance. Est-ce que Koivu, Kovalev et Tanguay offrent un meilleur rendement que Gomez, Cammalleri et Gionta?

_« Gainey chus pu capable »_ je l’ai tellement entendu souvent ces derniers mois! Qu’on déteste sa personnalité taciturne, qu’on conteste certains de ses actes ou son entêtement à défendre Carey Price, c’est légitime. Même que l’an passé, sa façon de gérer le Canadien ressemblait parfois à un véritable suicide professionnel. Mais il a quand même réussi de bons coups au fil des ans et il faut maintenant tourner la page car le téléroman du Tricolore se poursuit avec un nouveau méchant!