Sommaire

MONTRÉAL – Il y avait une effervescence autour du Centre Bell lundi soir que l'on n'avait pas ressentie depuis un certain temps. Ilya Kovalchuk a beau être âgé de 36 ans et avoir été retranché par l'une des pires formations de la LNH il y a un peu plus de deux semaines, tout le monde était curieux de voir comment le franc-tireur russe allait s'en sortir à sa première sortie avec le Canadien de Montréal.

Kovalchuk a finalement assez bien paru. Il a été le deuxième attaquant le plus utilisé du Tricolore (19:25), a amassé une aide, a décoché cinq tirs dont quatre qui ont atteint la cible, a appliqué six mises en échec, a bloqué un lancer et a terminé la soirée avec un différentiel de plus-2.

Même si le directeur général Marc Bergevin et l'entraîneur-chef Claude Julien avaient tout fait pour modérer les attentes depuis l'embauche de Kovalchuk vendredi dernier, le principal intéressé a démontré qu'il était capable de suivre la cadence... du moins pour l'instant.

La foule a même scandé discrètement « Kovy! Kovy! Kovy! » tard en deuxième période, après qu'il eut renversé le défenseur des Jets de Winnipeg Luca Sbisa.

« J'en ai eu des frissons, a raconté Kovalchuk après la défaite de 3-2 du Canadien face aux Jets. J'apprécie les encouragements.

« Les derniers jours ont été très spéciaux, a-t-il ajouté. La réponse des partisans et l'accueil des gars dans le vestiaire m'ont fait chaud au coeur. »

De sa saison recrue en 2001-2002 à son départ pour la Russie au terme de la campagne 2012-2013, Kovalchuk a été le meilleur buteur de la LNH avec 417 buts en 816 rencontres. Il est revenu jouer en Amérique du Nord la saison dernière, avec les Kings de Los Angeles. Il a ajouté 19 buts en 81 matchs avec cette équipe.

Lundi soir, Kovalchuk a fait oublier tous les reproches qui lui ont été faits au cours des années. Il a fait de bons replis défensifs, a été impliqué physiquement et a foncé au filet. Avec un peu de chance, il aurait inscrit un but qui aurait permis au Canadien de créer l'égalité 2-2 tôt en troisième période.

Il semble avoir vite développé une cohésion avec Tomas Tatar et Phillip Danault.

« C'est facile de jouer avec de bons joueurs », a rappelé Kovalchuk, lançant peut-être une flèche à l'entraîneur Todd McLellan, qui l'avait relégué au sein du quatrième trio des Kings.

« Quand les gens vous font confiance, vous voulez tout donner pour eux. L'entraîneur m'a inséré dans la formation et j'ai tenté de faire de mon mieux. Ce n'est que le début. Je dois travailler fort et continuer à m'améliorer. »

Kovalchuk a notamment indiqué que son unité d'avantage numérique avait trop tenté de passes et aurait dû tirer plus souvent au filet.

Dans ses commentaires d'après-match, Julien a aussi dressé un bilan positif de la soirée de travail de Kovalchuk. Mais encore une fois, il a joué de prudence.

« J'ai aimé son match, mais demain (mardi), il a un autre gros défi, a-t-il rappelé. Nous jouons un deuxième match en autant de soirs. Cependant, s'il joue avec la même énergie et autant de conviction, il va certainement nous aider. »

C'est la seule intrigue qui reste présentement. Kovalchuk a démontré qu'il est capable de suivre la cadence de la LNH lundi, mais pourra-t-il le faire soir après soir?

Les Kings ont jeté l'éponge dans son cas. Il est encore trop tôt pour savoir s'il pourra véritablement s'imposer comme un rouage important du Canadien dans ce qui se dirige pour être une fin de saison difficile, alors que la formation montréalaise s'accroche à un espoir de plus en plus mince de participer aux séries éliminatoires.