Doit-on faire notre deuil du premier choix au prochain repêchage de la LNH? Il faudra s'y faire, depuis l'arrivée en poste de l'entraîneur-chef par intérim Martin St-Louis le 9 février, les chances des Canadiens de Montréal de l'obtenir semblent de plus en plus minces.

Qui aurait cru, il y a une semaine à peine, que St-Louis allait mener les Canadiens à leur première séquence de cinq victoires en quatre ans? Lui, un entraîneur qui n'avait jamais dirigé une équipe de hockey professionnel avant d'accepter l'offre de l'état-major montréalais.

Et pourtant, le Québécois âgé de 46 ans dégage une confiance à toute épreuve. Il l'a de nouveau démontré plus tôt cette semaine après une séance d'entraînement, alors qu'un membre des médias lui avait demandé s'il n'était pas en train de contrecarrer les plans de l'organisation en enchaînant les victoires.

« Moi, je "coach" pour gagner. Habituellement, quand tu fais les choses de la bonne manière, tu te fais récompenser d'une manière ou d'une autre. Je "coach" pour gagner », a-t-il d'abord martelé.

Lorsque ce journaliste est revenu à la charge en lui demandant s'il n'avait pas été invité à lever le pied pour éviter de quitter le 32e et dernier rang au classement de la LNH, afin d'augmenter les chances du CH de mettre la main sur le premier choix, St-Louis n'a pas hésité une seconde.

« Je ne m'entoure pas de personnes comme ça, qui voudraient perdre. Ça ne m'est jamais venu à l'esprit. Je m'entoure de personnes qui ont des objectifs positifs, et quand tu as cette attitude-là, tu es récompensé d'une manière ou d'une autre », a-t-il repris.

« Nous sommes conscients de notre position au classement, et je sais que notre classement final peut avoir un impact sur notre rang au repêchage, mais je me dis que les choses arrivent toujours pour une raison dans la vie. Je ne m'arrête pas à ça. Je m'entoure donc de personnes qui veulent gagner et qui sont des gagnants », a poursuivi l'ex-joueur étoile du Lightning de Tampa Bay.

Et cette attitude transpire, même dans les propos des joueurs. Brendan Gallagher, l'âme et le coeur des Canadiens depuis une décennie, l'a souligné samedi soir après la victoire de 2-1 contre les Sénateurs d'Ottawa.

« Depuis que "Marty" est ici, il a changé quelques éléments dans le temps et l’espace, mais ç’a bénéficié à notre équipe. Nous en bénéficions tous; nous passons moins de temps dans notre territoire, donc c’est amusant », a évoqué celui qu'on surnomme "Gally".

Même le gardien Andrew Hammond, qui n'est avec l'équipe que depuis le 12 février, considère que la façon de St-Louis d'enseigner à ses joueurs est rafraîchissante.

« C'est probablement à cause de la façon dont il perçoit le jeu. Il est capable de rejoindre les joueurs. J'ignore si vous vous en êtes aperçus ou non, mais nous disputons souvent des matchs à trois-contre-trois sur de petites surfaces de jeu. Jadis, les entraîneurs utilisaient cet exercice pour hausser le niveau d'intensité des joueurs, alors que lui (St-Louis) nous a expliqué qu'il le fait pour qu'on prenne nos décisions plus rapidement sous pression. C'est intéressant, car c'est la première fois que quelqu'un nous l'enseigne de cette manière », a évoqué le « Hamburglar ».

Cette mentalité ainsi que la nouvelle approche que St-Louis tente d'inculquer à ses troupes depuis deux semaines déjà ne sont donc pas étrangères aux récents succès du Tricolore.

« Nous progressons sans arrêt, de manière constante. Nous nous présentons au boulot chaque jour, nous prenons soin de l’équipe et jouons de la bonne façon. Si on fait ça, la victoire sera toujours à notre portée, même si nous ne marquons pas beaucoup de buts ou que notre gardien n’effectue pas tous les arrêts clés », a résumé St-Louis.

Et ces succès, ils ont un effet d'entraînement sur l'équipe. Parlez-en aux joueurs qui sont sur la touche depuis un certain temps déjà, comme l'attaquant Mathieu Perreault.

« C'était difficile à voir (les séries de défaites), quand tu es à l'écart et que tu dois regarder ça de l'extérieur... Les journées à l'aréna n'étaient pas toujours très agréables. De voir ce changement, de voir comment ç'a évolué depuis l'arrivée de Martin, c'est vraiment encourageant. Et ça m'a donné la motivation pour mettre les bouchées doubles afin de revenir au jeu rapidement. Ça l'air vraiment le "fun", donc j'avais le goût de me joindre à ça », a expliqué le Québécois âgé de 34 ans.

Alors, est-ce que les Canadiens sont rassasiés par sa série de cinq victoires? Ou s'il préfère poursuivre sur sa lancée lors de son voyage de quatre matchs dans l'Ouest canadien cette semaine?

« C’est bien, mais nous voulons continuer sur cette lancée. C’est agréable de venir à l’aréna depuis quelque temps, et nous voulons continuer de nous amuser. Les gars travaillent fort, et nous faisons du bon travail dans nos jours de congé afin de garder notre niveau d’énergie très élevé. Nous avons vécu tellement de choses cette saison, alors c’est agréable de voir les sourires sur nos visages », a conclu Gallagher.

Les Canadiens disputeront leur prochain match mardi soir contre les Jets à Winnipeg.