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Avant-match Canucks-Canadiens

MONTRÉAL – Plus de quatre ans et demi après la transaction qui a envoyé Shea Weber au Canadien de Montréal, le directeur général des Predators de Nashville, David Poile, reconnaît que l'influence du défenseur format géant se fait toujours sentir dans le vestiaire de son équipe.

Quelques jours avant que Weber devienne mardi soir face aux Canucks de Vancouver le 349e joueur de l'histoire de la LNH à atteindre le plateau des 1000 matchs, Poile a admis que celui qui est aujourd'hui le capitaine du Canadien était toujours un modèle à suivre chez les Predators.

« Quand Roman (Josi) parle de son rôle de capitaine ou des anciens joueurs, le nom de Shea est toujours au sommet de sa liste, a récemment raconté Poile lors d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne. Lorsqu'il prendra sa retraite, Shea aura une place spéciale dans notre histoire. »

L'histoire de Weber n'a toutefois pas commencé à Nashville, mais plutôt à Sicamous, en Colombie-Britannique, là où il est né le 14 août 1985 et y a disputé son hockey mineur. C'est aussi alors qu'il jouait pour l'équipe de Sicamous au niveau bantam que Weber, qui n'avait pas été sélectionné lors du repêchage de la Ligue de l'Ouest, est tombé dans l'oeil de Lorne Frey, directeur général adjoint et directeur du personnel de joueurs des Rockets de Kelowna.

« L'équipe de Sicamous était venue à Kelowna pour un match de séries et j'y avais assisté parce qu'il y avait deux bons espoirs, autre que Shea, que je voulais observer, a raconté Frey. Puis, j'ai remarqué un jeune défenseur portant le numéro cinq. Il était le capitaine de l'équipe, il avait un bon coup de patin et un peu de chien. Il bougeait bien la rondelle et possédait un bon tir. Je n'ai rien fait après ce match-là, mais je suis retourné la semaine suivante pour le deuxième match de la série. Je l'ai revu jouer et quand je suis retourné au bureau, j'ai ajouté le nom de Weber à notre liste de protection.

« Il avait simplement l'air d'un bon joueur. Je ne m'attendais certainement pas à l'époque qu'il devienne le joueur que nous connaissons aujourd'hui. »

Après une saison supplémentaire au niveau junior B à Sicamous, Weber s'est taillé un poste chez les Rockets à 17 ans. Il a appris sous les conseils de l'entraîneur-chef Marc Habscheid et de son adjoint Jeff Truitt, ainsi que de l'ancien défenseur du Canadien Josh Gorges, qui portait les couleurs de l'équipe.

Habscheid croit que la base était déjà en place pour Weber, particulièrement en raison de ses qualités humaines.

« Avant d'être un bon joueur de hockey, il était une bonne personne, a dit Habscheid, aujourd'hui entraîneur-chef des Raiders de Prince Albert. Il a été bien élevé par des parents exceptionnels. Il a toujours été respectueux et un travailleur acharné.

« Il a toujours eu énormément de caractère. Vous ne naissez pas avec ça. Ce sont ses parents qui lui ont inculqué ça. »

Frey a noté que la mère de Weber, Tracy, avait une présence importante dans les discussions avec l'équipe.

« Elle était parfois inquiète et nous parlions avec elle. Son père (James) était aussi une très bonne personne, a-t-il affirmé. Ils étaient très terre-à-terre. Je ne pense pas qu'ils s'attendaient à ce que Shea connaisse une telle carrière. »

Tracy Weber est décédée le 11 août 2010 des suites d'un cancer du cerveau, environ 10 ans après avoir reçu un premier diagnostic.

Concours de circonstances fortuit

Weber a été l'élu des Predators au 49e rang du repêchage de 2003, considéré comme l'une des plus grandes cuvées de l'histoire.

Poile admet que les Predators ont joué de chance, alors que les responsables du recrutement de l'équipe ont passé plus de temps aux matchs des Rockets cette saison-là afin de garder un oeil sur la progression du défenseur Tomas Slovak, repêché au deuxième tour en 2001. Slovak a finalement été échangé le jour de la première ronde du repêchage de 2003, présenté à Nashville, et il n'a jamais joué dans la LNH. Les Predators ont été plus heureux avec la sélection de Weber le lendemain.

« Shea n'avait pas beaucoup de temps de jeu à sa première saison dans le junior et il n'était pas aussi gros et fort qu'aujourd'hui, a noté Poile. C'est un mélange de bon jugement de nos recruteurs, mais aussi d'avoir été au bon endroit au bon moment. »

Malgré le jeu physique de Weber et l'évolution de la LNH vers un style axé sur la rapidité, le défenseur âgé de 35 ans continue de faire son bout de chemin dans la LNH. Il a même reçu trois votes de cinquième place la saison dernière lors du scrutin pour le trophée Norris, remis au défenseur par excellence du circuit.

« C'est ce qui rend ça encore plus particulier de le voir atteindre le plateau des 1000 matchs, a souligné Poile. Il n'y a pas beaucoup de joueurs qui peuvent jouer comme lui, qui pratiquent un style physique soir après soir.

« C'est une question de dévouement pour votre sport. Shea a vite compris ça et l'a appliqué dans toutes les facettes de sa préparation, que ce soit la nutrition ou l'entraînement. Il a toujours pris soin de lui », a ajouté Poile.

Toujours le même

Habscheid soutient que Weber n'a pas changé entre l'époque chez les Rockets et aujourd'hui, malgré 763 matchs avec les Predators et 237 avec le Canadien, 219 buts et 575 points (avant la rencontre de mardi soir) dans la LNH, un championnat de la Coupe Memorial en trois participations, ainsi que des médailles d'or aux Jeux olympiques (deux fois), au Championnat du monde, à la Coupe du monde et au Championnat mondial junior.

Ses qualités de meneur sont l'une des raisons pour lesquelles le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, était ravi de faire son acquisition, le 29 juin 2016, en retour du P.K. Subban.

À l'époque, Bergevin avait affirmé que Weber avait « plusieurs qualités », ajoutant qu'il ne pouvait pas « en nommer une en particulier. Il en a plusieurs ».

« Le leadership peut s'exprimer de plusieurs manières, a mentionné Poile. Vous pouvez l'exprimer par votre jeu sur la patinoire ou par votre présence dans le vestiaire. Shea est l'un des meilleurs défenseurs de tous les temps et il est respecté par tous pour son jeu sur la patinoire et la manière dont il se comporte dans la vie de tous les jours. Peut-être qu'il ne parle pas beaucoup, mais quand il prend la parole, il est pris au sérieux. »

Après l'élimination du Canadien aux mains des Flyers de Philadelphie lors des quarts de finale de l'Est l'été dernier, Bergevin avait déclaré que l'influence d'un joueur comme Weber se fera sentir pendant plusieurs années même après son départ. C'est vrai chez les Predators, ce le sera sûrement aussi chez le Tricolore, alors qu'il reste encore plusieurs saisons à Weber pour continuer de laisser sa marque à Montréal.

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