Ce n'est pas Carey Price qui m'inquiète, mais ses défenseurs
Canadiens mardi, 17 janv. 2017. 16:05 jeudi, 12 déc. 2024. 00:38Il est vrai que Carey Price a accordé plus de buts dans les dernières semaines, mais je ne suis pas inquiet pour autant de sa tenue. J'ai plus d'inquiétude pour le Canadien toutefois.
Je constate que le Canadien accorde plus de bonnes chances ou des lancers de qualité à l'adversaire. Par exemple, si le Canadien a cinq lancers de qualité, il peut en contrepartie en accorder le double à son ennemi. Lors du dernier match à Detroit, on a bien vu que le Tricolore a tenté de limiter le nombre de bonnes chances. Carey Price avait beau faire des miracles devant le filet ces derniers temps, ses moyennes de buts alloués et de pourcentage d'efficacité augmentaient. Ce n'est pas de son côté qu'il faut regarder, mais du côté de ses défenseurs.
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Malgré les blessés à la ligne bleue, le Canadien ne devrait pas accorder autant de bonnes chances puisque ça s'enseigne de bien jouer défensivement. Le système de jeu de Therrien est tellement bien structuré que même un joueur qui arrive de la Ligue américaine peut arriver à l'appliquer. Il est facile de blâmer un gardien quand il y a beaucoup de buts, mais il faut regarder de plus près la structure en zone défensive. Un gars comme Jeff Petry a pris plus de responsabilités offensives au détriment de son travail défensif.
À Detroit, le Canadien a eu moins de chances de marquer, c'est vrai. Mais il est aussi vrai qu'il en a accordé moins aux Red Wings. Je pense que l'entraîneur du Canadien tente de trouver un équilibre entre la défensive et l'offensive. Therrien ne demandera pas à ses joueurs offensifs de cesser de marquer, mais il va leur demander d'en donner un peu plus défensivement.
L'art de jouer défensivement, ça s'enseigne contrairement à l'art de marquer des buts.
Question de fatigue
Il y a de la fatigue chez le Canadien, c'est vrai, mais comme je ne suis pas un gars d'excuses, je ne m'en servirai pas pour expliquer une certaine baisse de régime. Je sais que Michel Therrien aussi n'invoquera pas la fatigue pour expliquer ce que traverse son club.
En début de saison, le Canadien a disputé plusieurs parties à la maison et pour rattraper le reste du calendrier, il a dû jouer son lot de parties sur la route. N'oublions pas qu'il y a eu le Championnat mondial de hockey junior qui a chassé le club du Centre Bell pendant deux semaines durant le temps des fêtes.
La fatigue mentale et physique affecte le Canadien, mais les joueurs profitent de beaucoup de congés pour leur permettre de récupérer. Il faut ajouter que les joueurs sont très bien entourés avec des nutritionnistes. Les gars peuvent déjeuner, dîner et même souper au centre d'entraînement. Therrien gère bien ses affaires et il tient aussi des séances d'entraînement de moins d'une heure pour préserver ses gars. De plus, il est un des rares pilotes du circuit à utiliser son quatrième trio une dizaine de minutes, ce qui permet aux trois autres lignes de souffler un peu et d'être moins fatigués. Il joue aussi à six défenseurs.
Michael McCarron et papa Michel
Michel Therrien est comme un père de famille et un très bon père de famille. Comme un papa, il peut lui arriver d'être très sévère avec ses enfants. Parfois, quand le paternel est plus sévère, les enfants apprennent plus vite. Ce que j'essaie d'expliquer, c'est que Michel a peut-être constaté que Michael McCarron se laissait aller, qu'il ne donnait pas son 100% et qu'il ne se servait pas son avantage physique durant les matchs. Personnellement, je ne suis pas d'accord avec le renvoi du jeune homme dans la LAH, mais Michel vit au quotidien avec lui. Pas nous.
Qui sait, le renvoi de McCarron avec les IceCaps a peut-être pour but de lui donner une leçon? On le remontera plus tard en espérant que l'athlète aura saisi le message et aura pris conscience de tous les efforts que ça exige d'avoir le privilège de jouer dans la LNH. Un père de famille sévère est parfois critiqué par son entourage, mais au final, on se rend compte que son enfant est très bien éduqué!
*propos recueillis par Robert Latendresse