Ce n'est pas comment, c'est combien!
Canadiens mardi, 8 janv. 2019. 21:57 mercredi, 11 déc. 2024. 20:57SOMMAIRE
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Jouer du beau hockey, c’est bien. Mais comme la course aux séries est déjà commencée, la récolte des points à l’enjeu prime sur la façon de jouer. C’est la première conclusion à tirer de la victoire de 3-2 du Canadien à Detroit, mardi, aux dépens des Red Wings.
Le Canadien n’a pas disputé un gros match. Loin de là. Après une nuit écourtée en raison d’une envolée difficile en direction de Detroit, dans le cadre d’un deuxième match en deux soirs, il fallait s’attendre à ce que les patins soient lourds, que les jambes soient molles, que l’intensité soit à son minimum.
Et c’est exactement ce qui est arrivé.
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Malgré tout, le Canadien a gagné. Bon! Après avoir pris les devants 2-0 en deuxième, on aurait juré que le Canadien avait décidé de donner une chance aux Wings de revenir dans le match.
Avec du jeu approximatif, des revirements et des pénalités successives à Max Domi et Tomas Tatar, le Tricolore donnait l’impression de vouloir laisser les Wings niveler les chances au dernier tiers. Mais il a tenu le coup. Et c’est pour cette raison que le Canadien est de retour en séries ce matin.
La place du Tricolore en séries est loin d’être assurée. On en conviendra tous. Les Islanders ont encore trois matchs en mains. Les Hurricanes qui s’approchent ont deux matchs en mains. La division métropolitaine ne devrait pas être représentée en séries par seulement trois équipes.
Du moins je ne crois pas.
C’est pour cette raison que le Canadien devait profiter de l’affrontement contre des Red Wings qui en arrachent et qui rateront les séries pour gagner. Parce que la course s’annonce longue et très serrée, les équipes qui gaspilleront le moins de points d’ici la fin du calendrier seront celles qui passeront.
Oui! Battre un gros club de temps en temps moussera les chances d’accéder aux séries. Le Canadien l’a d’ailleurs fait en première moitié de saison avec deux gains contre les Penguins, deux autres contre les Flames, deux encore contre Las Vegas sans oublier des gains aux dépens des Bruins, des Capitals et des Stars.
Mais il est plus important encore de ne pas laisser filer les matchs faciles. Ou qui devraient l’être.
Comme celui d’hier.
Depuis sa victoire aux dépens des Capitals de Washington le 1er novembre dernier, le Canadien a signé 16 gains dont 12 contre des clubs qui ne sont pas en séries aujourd’hui. Il n’a perdu que quatre fois.
L’effet Gallagher
Bien qu’il n’ait pas disputé un grand match, même un moyen, le Canadien a profité de l’effet Gallagher pour marquer le premier but. Un premier but très important puisque le Canadien a gonflé à 17 sa récolte de victoires (17-5-3) lors des 25 matchs où il a été le premier à s’inscrire au pointage.
Incapable de trouver le fond du filet à ses huit derniers matchs, Brendan Gallagher ne s’est pas contenté d’attendre que les buts viennent d’eux-mêmes. Il a pris les moyens pour secouer sa guigne. Fidèle à son habitude, il s’est posté devant le filet adverse où il a bataillé ferme pour s’installer des fois que le gardien accorderait un vilain retour ou que la rondelle se retrouverait à ses pieds.
Les efforts de Gallagher ont été récompensés lorsque Jimmy Howard a jonglé avec une rondelle qu’il aurait dû facilement stopper.
Si Gallagher s’était tenu le long des bandes, loin de l’action, loin des tranchées, il n’aurait jamais marqué ce but qui a donné le ton à la rencontre.
Niemi tient le coup
Brendan Gallagher a donné le ton au match. Après sa soirée difficile de lundi alors qu’il s’est rendu coupable de la gaffe de la soirée et peut-être même de l’année en offrant le seul but de la rencontre au Wild du Minnesota, Jeff Petry s’est bien repris mardi.
Devant son père et ancien as lanceur des Tigers de Detroit, devant le reste de sa famille et sans l’ombre d’un doute un tas d’amis, Petry a marqué un but important en troisième. Il s’est porté à l’attaque et a déjoué le gardien des Wings avec un très bon tir.
On peut reprocher bien des choses à Petry, mais il est quand même rendu à neuf buts et 30 points cette saison. C’est énorme.
Gallagher a donné le ton. Petry s’est bien repris. À son retour à Detroit pour une première fois dans l’uniforme du Canadien Tomas Tatar s’est distingué avec deux passes. Mais on doit donner à Antti Niemi le titre de principal artisan de la victoire de son équipe.
Parce que le Canadien se devait de gagner mardi, j’étais de ceux qui militaient en faveur du retour de Carey Price devant la cage du Tricolore. Parce que la pause du Match des étoiles s’en vient, parce qu’il a prolongé son congé de Fêtes en ratant trois parties pour soigner une blessure indéterminée, mais qui doit somme toute être mineure, je balayais du revers de la main l’excès de fatigue associé à une séquence de deux matchs en deux soirs.
Surtout qu’en dépit sa très bonne sortie du 31 décembre à Dallas, Antti Niemi était loin de m’inspirer confiance avec son style approximatif et les vilains buts qu’il accorde généreusement depuis le début de l’année.
Mais Niemi a tenu le coup. À l’image de la performance de ses coéquipiers, le gardien a été souvent en déséquilibre, voire un brin chambranlant. Mais il a effectué les arrêts qu’il devait effectuer pour réparer les erreurs multipliées par ses coéquipiers devant lui et assurer la victoire.
Une équipe plus affamée et surtout plus talentueuse que les Wings aurait sans doute fait payer le gros prix au Canadien qui a été bien trop généreux et à son gardien qui n’est plus l’ombre du gardien qu’il a déjà été.
Mais Niemi et ses coéquipiers ont trouvé une façon de gagner. C’est tout ce qui compte. Et c’est tout ce qui comptera d’ici la fin du calendrier. Car comme je l’écrivais plus haut, à compter d’aujourd’hui, ce n’est plus le comment qui compte, c’est le combien!
En bref
- Même s’il ressemblait à un gars qui s’est fait enlever les dents de sagesse par un boucher et non un dentiste aux mains agiles, Shea Weber était de retour à son poste mardi malgré la rondelle reçue au visage lundi soir contre le Minnesota. « Les médecins n’ont pas décelé de fracture, alors aussi bien jouer », que Weber a lancé lorsque les journalistes lui ont demandé si la décision de sauter dans la mêlée avait été difficile à prendre. Weber n’a certainement pas disputé le plus grand match de son histoire, mais c’est quand même lui qui a passé le plus de temps sur la patinoire (28 présences totalisant 24:08 de temps d’utilisation) non seulement chez le Canadien, mais pour les deux équipes...
- Max Domi a prolongé à 14 sa séquence de matchs consécutifs sans avoir trouvé le fond du filet. Les efforts sont là. C’est clair. Mais Domi aurait intérêt à calquer un brin plus le jeu de Brendan Gallagher et de foncer au filet au lieu de chercher des jeux parfaits à compléter avec Jonathan Drouin. À défaut de marquer, Domi a récolté une passe, sa 25e de la saison, et il a remporté 10 des 16 mises en jeu (63 %) qu’il a disputées...
- Parlant de mises en jeu, Phillip Danault a connu une autre soirée solide à ce chapitre remportant 12 des 18 duels qu’il a disputés (67%)...
- L’expérience Joel Armia au sein du premier trio est loin d’être convaincante. Je sais bien qu’il a marqué mardi, mais il ne semble pas avoir la fougue, la vitesse et l’énergie nécessaire pour donner de la vigueur à Domi et Drouin. Je ne croyais jamais écrire ça un jour, mais l’énergie déployée par Andrew Shaw semble manquer cruellement aux deux attaquants les plus talentueux du Canadien. Je ne sais pas combien de temps Shaw manquera à l’appel, mais son absence démontre à quel point il manque à son trio et à son équipe...
- Charles Hudon a effectué un retour au jeu mardi après une avoir été laissé de côté lors des sept matchs précédents et lors de 16 des 18 dernières parties du Canadien. Au sein d’un quatrième trio complété par Kenny Agostino et Matthew Peca, Hudon a bien tenté d’aider la cause de son équipe, mais ses 10 présences totalisant 8 :25 ne lui ont pas donné l’occasion de démontrer bien des choses. Le petit gars semble découragé et on le comprend facilement. Mais tant qu’il ne sera pas échangé – si jamais il est échangé – il doit trouver une façon de s’imposer et surtout de grimper au sein des trois premiers trios. Car au sein d’un quatrième, je ne vois pas comment il peut se faire justice...