Au retour de la pause du match des étoiles, les chances du Canadien étaient minces mais il y avait toujours un peu d’espoir de croire que le club pourrait peut-être batailler encore quelques semaines avant de mettre une croix définitive sur une participation aux séries éliminatoires.

Cette semaine cruciale avec quatre rendez-vous face à des équipes directement impliquées dans la course aurait pu changer les données. On ne s’est pas trompé sur ce point. Les données ont changé. Il n’y a plus aucun espoir maintenant. Même les plus optimistes ont abandonné. En fait, même les joueurs semblent avoir abdiqué. La foule aussi d’ailleurs et à la fin de la partie, les partisans qui n’avaient pas quitté le building ne se sont pas gênés pour faire savoir leur mécontentement en huant copieusement leur équipe.

«Y’a pas explications. On fait tout l’temps les mêmes osties erreurs. À 2–0, on dirait qu’on se décourage.», a échappé David Desharnais, en toute sincérité après la défaite face aux Capitals. Avant de répondre à la question suivante, le petit guerrier qui se défonce soir après soir a ensuite laissé échappé un long soupir tout aussi révélateur que ce petit juron qu’il aurait bien aimé reprendre, conscient qu’il est un modèle pour bien des jeunes. Desharnais en ras-le-bol et il l’a clairement exprimé. Il n’est pas le seul. Mais tous ne pensent pas comme lui. De la façon dont le Tricolore s’est comporté cette semaine face aux Sabres, aux Devils et aux Capitals, on sait déjà que le pauvre Randy Cunneyworth ne misera assurément pas sur vingt soldats soir après soir, d’ici la fin du calendrier. Certains ont déjà lancé la serviette.

Mais au moins, cette semaine misérable va obliger Pierre Gauthier à réaliser dès maintenant que les carottes sont cuites. À un peu plus de trois semaines de la date limite des transactions, il peut déjà se placer en mode vendeur et tâter le terrain à travers la ligue afin de travailler à améliorer l’équipe pour l’an prochain. Des vétérans d’expérience (sans contrat à la fin de la saison) comme Moen et Gill vont intéresser des équipes qui pensent aller loin en séries et qui recherchent de la profondeur pour ce long marathon. Même Campoli devrait trouver preneur car quand arrivent des blessures en séries, les entraîneurs préfèrent toujours se tourner vers des vétérans. Le nébuleux Andrei Kostitsyn représente probablement la meilleure valeur marchande et le temps est venu de regarder ce qu’on pourrait obtenir pour lui…et pas certain aussi que les défaites répétées du Canadien le fâchent autant que son coéquipier Desharnais.