Ben Chiarot donne une 1re victoire à Cayden Primeau
Canadiens mercredi, 11 déc. 2019. 22:53 dimanche, 15 déc. 2024. 16:30
MONTRÉAL – Cinq observations à la suite de la victoire de 3-2 du Canadien, en prolongation, face aux Sénateurs d’Ottawa mercredi au Centre Bell.
Primeau dans un club sélect
La deuxième fois fut la bonne pour Cayden Primeau. En bloquant 35 des 37 tirs cadrés par les Sénateurs, le nouvel auxiliaire de Carey Price est devenu le cinquième plus jeune gardien à signer sa première victoire dans la Ligue nationale dans l’uniforme du Canadien.
Primeau, âgé précisément de 20 ans et 122 jours, n’a rien montré de la nervosité qui l’avait fait flancher contre l’Avalanche du Colorado une semaine plus tôt. La qualité de l’adversaire, il faut le dire, n’était pas la même et les joueurs du Canadien ont fait un travail exemplaire pour garder les visiteurs en périphérie en début de rencontre. Des 12 tirs qui ont touché Primeau au premier tiers, la vaste majorité a été décochée loin des zones dangereuses. On ne veut rien enlever au jeune, mais Keith Kinkaid n’aurait jamais été cédé à Laval avec de telles conditions de travail.
Les choses se sont toutefois corsées en deuxième et Primeau est demeuré tout aussi avare. Avec 7:30 à faire à l’engagement médian, Brady Tkachuk l’a défié pour une première fois en lui envoyant un bon tir dans la poitrine sur un 2-contre-1. Thomas Chabot l’a ensuite testé au terme d’une belle montée, mais son tir a été partiellement bloqué. Jean-Gabriel Pageau, sur une descente en surnombre en désavantage numérique, a aussi goûté à sa médecine. Primeau avait 26 arrêts au compteur après 40 minutes.
On ne peut reprocher grand-chose à la recrue sur les deux buts qu’il a accordés en troisième. L’un est survenu pendant l’un des trois avantages numériques accordés aux Sens dans la période, l’autre sur un retour de lancer né d’un revirement causé à proximité de son but.
Voilà donc le nom de Primeau ajouté à une impressionnante liste. Les quatre gardiens à avoir mené le CH à la victoire à un plus jeune âge que lui : Len Broderick (1957-58), Patrick Roy (1984-85), José Théodore (1996-97) et Carey Price (2007-08). C’est ce qu’on appelle de la bonne compagnie.
Un duel à l’intérieur du duel
Philip Danault avait récolté cinq points à ses quatre matchs précédents, quatre matchs au cours desquels Brendan Gallagher s’était inscrit à la marque. Le duel qui allait opposer leur trio à celui de Jean-Gabriel Pageau, qui affichait un différentiel de +19 avant d’arriver à Montréal, s’annonçait des plus intéressants.
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L’unité montréalaise a tôt fait de délimiter son territoire. En première période, Gallagher a été victime du premier de nombreux vols du gardien Anders Nilsson à son endroit, puis Danault a raté la cible de justesse sur le retour. Elle a aussi dominé où ça compte le plus : dès la 29e seconde de la troisième période, elle a mis un rare « moins » à la fiche de Pageau quand le but quelque peu chanceux de Tatar a procuré une avance de deux buts au Canadien. Le trio de Pageau allait se reprendre plus tard dans l’engagement, ramenant le pointage à 2-2, mais c’est alors Max Domi, Nick Cousins et Joel Armia qui lui était opposé.
Au volume, par contre, le premier trio ottavien a imposé une présence plus constante en zone ennemie et a envoyé plus de rondelles au filet adverse lorsqu’il était surveillé par celui du Tricolore. Selon les chiffres colligés par Natural Stat Trick, le trio de Danault a été dominé 8-15 au chapitre des tentatives de tirs tandis que celui de Pageau a offert un rendement positif de 16-8.
Retour remarqué pour Poehling
Ryan Poehling s’est plus démarqué dans la dizaine de minutes de temps d’utilisation qu’il a obtenues contre les Sénateurs qu’il ne l’avait fait dans les quatre matchs qu’avait duré son séjour précédent avec le Canadien.
Rappelé du Rocket de Laval pour palier la récente perte de Matthew Peca, Poehling a offert une solide performance aux côtés de Nate Thompson et Riley Barber. Au point où, après la rencontre, son entraîneur Claude Julien lui a rendu le compliment ultime dans le monde du hockey en disant de lui qu’il avait joué « un match d’homme ».
Poehling a obtenu une belle chance d’ouvrir la marque que son trio ne provoque la pénalité qui allait permettre au CH d’ouvrir la marque en avantage numérique. Il a aussi ébauché une menace dans la dernière minute de la première période après avoir été guidé vers la zone adverse par une bombe de Thompson.
Les nombreuses pénalités mineures décernées en deuxième période ont confiné Poehling au banc, mais il a néanmoins trouvé le moyen de se signaler juste avant l’entracte en envoyant Gallagher en échappée après avoir attaqué la zone neutre en vitesse. Le jeune projet du CH a aussi été victime du vol du match en troisième quand Nilsson a sorti le bâton pour le priver d’un but certain.
Les deux visages de Domi
On a vu le meilleur et le pire de Max Domi lors de cette visite des Sénateurs.
Un coup d’œil au bulletin de nouvelles ou une brève lecture de la feuille de match et vous comprendrez que le numéro 13 a eu son gros mot à dire dans la victoire. C’est sa passe, parfaitement ajustement, que Nick Cousins a fait dévier derrière Nilsson pour faire 1-0 en première période. C’est aussi lui qui a brillamment préparé le but vainqueur de Ben Chiarot en prolongation.
Mais il y a tous ces petits détails qui vous attirent des remontrances dans la salle vidéo, au moment du post mortem, et dont Domi s’est trop souvent rendu coupable. En début de deuxième, par exemple, quand il a sorti le crochet après s’est fait surprendre par la vitesse d’Anthony Duclair alors qu’Artturi Lehkonen était tout près pour lui venir en aide. Quelques minutes plus tard, pendant un avantage numérique au Canadien, Domi a perdu la rondelle à Connor Brown en zone offensive, forçant Joel Armia à écoper d’une punition pour racheter sa bourde. Et puis cette fois où, à 4-contre-4, il s’est fait soutirer le disque comme un enfant d’école en tentant de déjouer tout ce qui bouge à lui seul.
Domi a connu un quatrième match de plus d’un point cette saison, mercredi. Au rythme où ça arrive, on ne veut certainement pas lui enlever. Mais il y a encore trop de déchet dans son jeu pour qu’on lui lance des fleurs sans réserve.
Des Sens plus compétitifs
Une petite note sur les Sénateurs en terminant. La saison dernière, ils avaient accordé cinq buts dans chacun de leurs trois derniers matchs – trois défaites – contre le Canadien. On connaît tous les chambardements et l’exode de talent qui ont affecté cette équipe depuis. Seulement cinq joueurs qui ont vécu la dernière de ces défaites étaient sur la glace du Centre Bell mercredi.
Mais sous les ordres du nouvel entraîneur-chef D.J. Smith, ces Sénateurs vendent chèrement leur peau. Leurs deux matchs contre le Canadien ont nécessité la prolongation cette saison. Avant le match de mercredi, leur défensive venait au 20e rang dans la LNH avec un rendement de 3,10 buts accordés par partie. Ce n’est peut-être pas la mer à boire, mais c’est mieux que la moyenne de 3,67 qui les avait placés au 31e et dernier rang du circuit l’an dernier.
L’an dernier, les Sens avaient décroché leur 14e victoire le 14 décembre. Ils seront en mesure d’égaler cette cadence samedi contre les Blue Jackets.