La nouvelle direction du Canadien peut bénéficier d’un environnement largement favorable pour entreprendre ce qu’on appelle la reconstruction de l’équipe. Le Tricolore, ses partisans ne le savent que trop bien, a terminé la dernière campagne au 15e et dernier rang de l’Association Est de la Ligue nationale. Par contre, la plupart des observateurs s’entendent que malgré ses déboires de la dernière saison en terme de victoires et défaites, le Canadien n’est pas une équipe de dernière place. Comment l’évaluer dans ce cas?

Depuis quelques années, deux statistiques en disent davantage sur la réelle valeur d’une équipe que les victoires et les défaites. Il s’agit d’abord du dossier d’une équipe lorsque l’écart est de trois buts et plus et aussi le différentiel de buts à égalité numérique. Je ne veux pas entrer dans des détails statistiques qui compliqueraient ce que je veux illustrer ici. Par contre, je tiens à insister sur le fait que des études de corrélation prouvent hors de tout doute que ces deux statistiques ont un lien direct avec les résultats sur la glace. Dans le premier cas, les matchs à écarts de trois buts et plus sont une meilleure indication que le dossier lors des matchs qui se terminent par la marge d’un seul but, matchs ou des facteurs hors de contrôle des joueurs et des entraîneurs ont une plus grande influence sur l’issue du match. Pour le différentiel à égalité numérique, la corrélation est beaucoup plus forte que pour les unités spéciales, que ce soit l’avantage numérique ou le désavantage numérique.

Où s’est situé le Canadien l’an dernier dans ces deux statistiques? Dans les matchs se terminant par des marges de trois buts et plus, l’équipe s’est très bien tiré d’affaire avec 14 victoires et 12 défaites, 12e au total dans la Ligue nationale avec une moyenne de ,538. Par contre, le Tricolore a affiché le pire dossier du circuit dans les matchs avec un écart d’un seul but, soit 11 gains et 26 revers. Quand au différentiel, le Canadien s’en est moins bien tiré, au 20e rang à moins 17, mais on est encore loin du dernier rang.

Pour le Canadien a-t-il donc terminé dernier dans l’Est malgré tout? On peut expliquer cette différence de plusieurs façons. Mais compte tenu du lien mitigé qui existe entre les matchs à faible écart et le rendement général, on peut dire que l’équipe a tout simplement été fort malchanceuse au cours de la dernière campagne. Bref, si l’équipe joue de la même façon la saison prochaine que lors de la dernière campagne, il y a de fortes probabilités que le nombre de points augmente de façon significative.