Aucune négociation présentement entre le CH et le clan de Phillip Danault
Canadiens mardi, 24 nov. 2020. 13:08 dimanche, 15 déc. 2024. 00:51MONTRÉAL – Phillip Danault constitue le seul pilier du Canadien de Montréal qui n’a pas obtenu de prolongation de contrat de la part de Marc Bergevin. Mais le Québécois de 27 ans veut absolument éviter de reproduire l’erreur qu’il a commise, il y a deux ans, quand il avait laissé sa situation contractuelle lui « jouer dans la tête ».
Danault n’a donc pas l’intention de faire de vagues s’il ne parvenait pas à s’entendre avec le directeur général du CH avant le début du prochain camp d’entraînement.
« C’est sûr que je vais être au camp. Le Canadien m’a donné un contrat de trois ans et il me reste une saison à jouer. Après, on verra. J’ai vraiment l’intention d’honorer mon contrat jusqu’à la fin. Ensuite, ce sera entre les mains de Marc de décider de l’avenir », a mentionné Danault dans le cadre d’une visioconférence.
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Le numéro 24 a pu s’adresser aux médias afin de commenter le fait qu’il a mérité le trophée Jean-Béliveau, une récompense attribuable à sa grande implication communautaire en compagnie de sa femme.
Danault savait bien que les questions s’orienteraient rapidement vers sa situation contractuelle et il a été en mesure d’y réagir avec humour.
« Ma réponse va être plate, comme ta question, mais en ce moment, il n’y a aucune négociation. C’est encore au point zéro », a précisé Danault, en souriant, après la deuxième question.
L’athlète qui fait la fierté de Victoriaville – il prend ainsi partiellement la relève de Jean Béliveau
à ce chapitre – doit s’armer de patience.
« Je vis au jour le jour là-dedans. J’ai fait l’erreur, il y a deux ans, avant de signer mon dernier contrat. Cette année-là avait été plus difficile. J’étais plus jeune, j’ai fait une erreur dans le sens que j’étais différent. Je n’ai pas l’intention de changer ma game. Je sais qui je suis et je sais également qui je suis en train de devenir », a proposé Danault qui avait connu une saison moins productive de 25 points en 52 matchs en 2017-2018.
« Il y a deux ans, j’étais stressé et ça m’avait joué dans la tête. [...] Je m’imposais trop de pression sur les épaules. Je ne veux pas perdre une année à penser à ça. Je veux avant tout devenir meilleur comme joueur », a ajouté celui qui a appris de cette expérience.
Au cours des dernières années, ils ont été nombreux à vanter l’apport souvent sous-estimé de Danault. Récemment, Jeff Petry et Brendan Gallagher ont tenu à le rappeler et même le propriétaire Geoff Molson a reconnu sa valeur.
Ainsi, ne comptez pas trop sur Danault pour accepter un sacrifice. Rappelons que Bergevin avait déclaré que certains joueurs auront à accepter des sacrifices pour demeurer à Montréal.
« Non, je ne pense pas (qu’on lui demande ça). J’ai fait un sacrifice à mon dernier contrat (9,25 millions répartis sur 3 ans). Je vais laisser ça à mes agents et Marc », a rétorqué Danault qui marchait sur des œufs pour cette réponse et c’est normal.
« En bout de ligne, la décision ne me revient pas. C’est sûr que je veux rester à Montréal, mais je comprends la business aussi et je suis certain que le meilleur va arriver », a-t-il précisé aux journalistes.
Cela dit, est-ce qu’il a l’impression que la porte du coffre-fort se referme quand c’est à son tour d’y accéder.
« C’est une question pour Marc, il a un plan en tête, j’en suis sûr. Il l’a déjà mentionné que, parfois, tu ne peux pas voir venir les joueurs qui deviennent disponibles sur le marché et tu ne peux pas les ajouter chaque année. Je pense que Marc a voulu en tirer avantage pour améliorer notre équipe. Je pense qu’il a fait les choses en grand », a reconnu le gaucher.
Danault effectue une grande partie de son implication auprès de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais qui lutte contre l’intimidation, la discrimination et la violence en milieu scolaire. Ainsi, il ne craint surtout pas de parler du fait qu’il consulte un psychologue sportif depuis trois ans.
« Je n’ai pas peur de le dire, du tout. On sait tous que Montréal, ce n’est jamais facile. Mais peu importe où je serais, je verrais mon psy quand même. Chaque été, j’arrive avec un sujet spécifique et on travaille là-dessus pour arriver avec des stratégies face à ça », a précisé Danault qui est mieux outillé pour les distractions contractuelles désormais.
Précision sur la vision de son rôle
À la fin août, Danault n’avait pas perdu de temps pour souligner que ça ne l’intéressait guère de se limiter à un rôle défensif dans l’organigramme du Tricolore à la suite de l’éclosion de Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi.
Relancé sur ce sujet, il a tenu à apporter une précision.
« Je n’ai jamais dit que je voulais être le centre du premier trio match après match, être LE gars de confiance, chaque fois, comme les gens ont pu lire entre les lignes. Ce que je veux dire, c’est que le jour que je vais accepter que j’aurai un rôle défensif exclusivement, ce sera le jour que je vais accepter d’arrêter de m’améliorer. Je ne suis pas du tout rendu là dans ma carrière. Je sais que je peux en donner encore plus », a détaillé Danault qui semble content de voir le Canadien miser sur un top-9 plus solide en attaque.
Joueur d’équipe, Danault assure que ça lui ferait plaisir d’agir en tant que mentor pour Suzuki et Kotkaniemi même si ceux-ci vont lui gruger du temps de glace.
« Ce n’est pas étrange, on est ensemble dans le même bateau, on veut tous gagner avec le Canadien. On va se montrer des trucs et je veux qu’on s’aide. Je crois énormément en eux, je suis convaincu qu’on peut s’aider. J’aime vraiment leur façon de jouer et leur attitude », a-t-il précisé.
Danault bûche déjà dans cette direction. Il avait identifié quelques lacunes dans son répertoire et il s’est assuré d’y investir les efforts cet automne. Imaginatif, il a été en mesure de trouver une façon de fouler la patinoire sans vouloir en dire plus sur son stratagème.
Même s’il est heureux d’avoir pu patiner, Danault reconnaît que ce n’est pas évident mentalement de ne pas connaître la date de la relance des activités et il s’est tenu loin de commenter les informations qui circulent. Au moins, il a pu passer de précieux moments en famille et s’amuser en travaillant dans le bois.
Une lutte à poursuivre contre l'intimidation
Pour revenir au trophée Jean-Béliveau, il succède à Shea Weber et l’honneur le touche énormément.
Maybe it was meant to be🙏 pic.twitter.com/hvzN4K51nH
— Phillip Danault (@phildanault) November 25, 2020
« Je ne m’en attendais du tout, c’est un trophée extraordinaire. Depuis que je suis jeune, je fais le plus d’actions que je peux pour rendre le monde heureux. Notre présence est importante dans la communauté. On ne s’attend jamais à recevoir une récompense, on le fait pour le bien des gens. Ça me fait chaud au cœur. Mais je dois dire que je ne l’ai pas gagné seul, ma femme m’aide beaucoup dans l’ombre et on travaille ensemble », a témoigné qui a une personnalité attachante pour cette raison.
Quant à la cause choisie par Danault et sa femme, le choix s’est imposé au lieu de se tourner automatiquement vers la Fondation des Canadiens pour l’enfance.
« On voulait avoir quelque chose de différent, qui nous touchait un peu plus. Avec les réseaux sociaux, c’est vraiment intense et ce n’est pas toujours facile pour les jeunes de comprendre ce qui arrive. Ce n’est pas une bataille gagnée, mais on essaie d’en faire le plus possible », a précisé le Québécois qui s’implique beaucoup notamment grâce à l’influence de son père.
« Pour moi, c’est naturel de redonner à la communauté et ça me fait du bien aussi. Ça fait partie de ma nature », a conclu Danault qui le prouve depuis plusieurs années.