BROSSARD – Phillip Danault et Alex Galchenyuk détiennent les atouts offensifs pour aider le Canadien à reprendre le contrôle de la série face aux Rangers. Si Danault se sent maintenant libéré d’un poids, Claude Julien demeure patient avec Galchenyuk.

Un premier match en séries n’est pas banal et ce l’est encore moins quand il se produit au Centre Bell, pour un Québécois de surcroît. L’enjeu atteint un autre niveau lorsqu’on doit y camper le rôle de centre numéro un.

Cette réalité était celle de Danault et il serait donc injuste de lui en vouloir pour une performance correcte, mais moins satisfaisante que son rendement habituel. Disons que ses épaulettes seront moins lourdes pour la deuxième partie.

« Oui, ça c’est certain. C’était le premier match en séries à Montréal, c’était très excitant. Maintenant, c’est le temps de travailler. Je ne suis pas inquiet pour notre équipe, on va trouver des façons de compter », a-t-il déclaré.

« On sait que ce n’était pas notre meilleur match », a convenu Danault en parlant de son trio complété par Max Pacioretty et Alexander Radulov.

Le patineur originaire de Victoriaville a réalisé qu’il est tombé dans un piège difficile à éviter pour un baptême des séries.

« Parfois, tu te dis que les séries sont plus intenses et tu as tendance à te débarrasser de la rondelle plus rapidement, mais ce n’est pas si pire que ça. Il faut demeurer plus calme avec la rondelle. La panique, ce n’est jamais une bonne chose au hockey », a-t-il admis.

Comme n’importe quel athlète, Danault appréhendait ce moment important dans une carrière. 

« Ce sont les jours d’avant qui me sont tombés dans les jambes. J’étais excité à jouer en séries. Tu arrives au premier match et ouf, tu cherches ton air un peu. Le premier match est passé et je suis bien content.

« On a appris de la première partie », a-t-il confié.

Artturi Lehkonen, Paul Byron et Andreas Martinsen étaient dans le même bateau que Danault. En général, Julien considère que ses jeunes protégés ont assez bien relevé le défi.

« Je pense qu’ils étaient prêts mentalement pour ce genre de match. On a parlé pendant longtemps du fait que le niveau de jeu lève d’un cran en séries parce que plusieurs joueurs sortent de leur zone de confort. J’ai aimé la façon dont ils ont réagi. Nos jeunes sont des joueurs de caractère et ils l’ont démontré dans ce match », a analysé Julien.

L’entraîneur s’attend tout de même à une contribution plus sentie de leur part. 

Coach Therrien : Galchenyuk toujours sur le 4e trio

« La nervosité devrait être partie maintenant et ils réalisent plus le contexte qui prévaut en séries. Ils seront probablement plus confortables pour accomplir des jeux et conserver la rondelle pour créer des chances. N’oublions pas que c’était un match de 1-0, une partie serrée. Je ne pense pas que notre équipe ait été mauvaise dans le premier match, mais on peut encore mieux faire et c’est la chose positive », a-t-il dit.

Plus spécifiquement au sujet de Danault, Julien y est allé d’un vote de confiance plus que logique.

« Il est assez bon pour jouer au sein de notre premier trio. On a beaucoup confiance lui. Il n’a pas connu un mauvais premier match et il a appris de cette rencontre. On va voir un joueur plus confortable. Je ne crois pas que nous lui en donnons trop. Si c’était le cas, on ne le placerait pas dans cette position-là. Phillip est capable et il veut ce défi. Jusqu’à présent, il s’est toujours bien débrouillé. Il a connu une très bonne saison et il a un bel avenir », a décrit l’entraîneur.

Durant l’entraînement, Danault a été aperçu en conversation avec Julien. Il soutient que le sujet n’était pas la discipline. L’hypothèse était valable puisque l’entraîneur s’est aussi entretenu avec Brendan Gallagher et ces deux joueurs ont été punis par l’arbitre.

Le Trio : Pas de changement, pas de surprise

« Non, du tout, on n’a pas parlé de ça. C’est même moi qui est allé lui parler. Récemment, on n’a pas commis beaucoup de punitions et ce n’est pas le temps que ça arrive non plus », a cependant reconnu le gaucher. 

Galchenyuk débloquera-t-il bientôt?

Évidemment, le moment serait plus que mieux choisi pour qu’Alex Galchenyuk retrouve sa touche offensive. Celui qui a marqué 30 buts la saison dernière redeviendrait un atout majeur.

« On oublie souvent son âge. Il est encore un jeune joueur même si ça fait plusieurs années qu’il est ici. La journée où il deviendra plus régulier dans ses matchs, c’est à ce moment-là qu’il prendra son envol. Parfois, c’est un joueur qu’on ne voit pas beaucoup dans un match, mais il finit par marquer le but gagnant. C’est un gars très dangereux. Dans le premier match, il a eu quatre tirs en 14 minutes de jeu et il a joué en supériorité numérique », a maintenu Julien.

Alex Galchenyuk« J’ai toujours dit qu’il faut être patient avec les jeunes joueurs. On travaille avec eux. Il y a des joueurs qui débloquent plus tard que d’autres. Parfois, tu perds patience avec un jeune et il finit par venir te hanter avec une autre équipe », a tenu à dire l’entraîneur.

En fin de rencontre, Galchenyuk a pu patiner à quelques reprises sur le troisième trio et il pourrait continuer de se promener s’il parvient à se démarquer.

« Toutes nos discussions ont été positives. Vous devez être franc et positif avec le joueur. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas marqué mercredi que ça devrait affecter sa confiance parce que personne d’autre n’a marqué de toute façon. [...] Je ne sais pas comment il est perçu à l’extérieur de l’équipe, mais il est très réceptif à tout ce que je lui dis. Il a à cœur les succès de l’équipe et il veut bien faire. Tant que ce sera le cas, je continuerai de travailler avec lui et de l’aider à devenir le meilleur joueur possible », a poursuivi Julien.

L’entraîneur du Tricolore souhaite donc que tous ses joueurs – et pas uniquement Galchenyuk – conserve leur confiance offensive. Il se soucie tout de même beaucoup de cette production offensive qui mériterait plus de vigueur. 

« J’espère que ça ne les dérange pas après un match. On n’aborde pas ça en se disant que ce n’est pas inquiétant, on essaie de trouver des moyens pour marquer des buts. Ils ont seulement marqué une fois contre notre gardien. Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas un problème de leur côté et que ce serait le cas pour nous. Ce n’est pas après un match qu’on va commencer à paniquer parce qu’on a quand même eu des chances », a évalué celui qui a eu une courte nuit pour trouver des solutions et revoir certaines séquences.

Question d’appuyer ses dires, Julien a mis l’accent sur le fait que les Penguins ont été limités à trois tirs en première période contre les Blue Jackets. Encore pire, les Bruins n’ont pas décoché un seul lancer au deuxième engagement contre les Sénateurs.