Maintenant que le conflit est terminé et que la nouvelle convention collective sera bientôt entérinée par les deux parties, le vétéran Mathieu Darche peut reprendre une vie normale. Mais que sera justement cette « vie normale » pour l’attaquant québécois toujours à la recherche d’un contrat?

Les traits tirés, lundi matin Darche était de retour sur la patinoire après avoir vécu intensément le dernier blitz de négociations. «Je n’ai pas dormi pendant quarante heures de suite. Maintenant, j’ai besoin de récupérer et de patiner pour être dans la meilleure forme possible. Je me prépare pour aller jouer. Dans ma tête, je vais jouer cette année», explique-t-il avec confiance.

Avec un calendrier réduit à quarante-huit rencontres, il sera intéressant de voir quelles seront les différentes philosophies qu’adopteront les formations du circuit Bettman. Ne profitant d’aucune marge de manœuvre avec si peu de matchs à l’horaire, certains directeur-généraux seront possiblement tenté de faire appel à des vétérans comme Darche, un joueur pas du tout étincelant mais qui se présente à chaque rendez-vous. Un vétéran qui ne sera pas une boîte à surprise et dont on sait à l’avance ce qu’il pourra rendre comme services.

D’autres directeur-généraux préfèreront aussi tenter leur chance avec un jeunot qui vient de jouer pendant trois mois dans la Ligue américaine. Avec trois ou quatre parties par semaine, les jambes d’un jeune loup affamé pourraient s’avérer très utiles. «Chaque équipe va évaluer comment aborder ce court calendrier. Les dg devront d’abord examiner la convention avant de magasiner. Jusqu’à présent, il n’y a rien sur la table pour moi. Je vais parler à mon agent Steve Freyer et

il arrivera ce qui arrivera. Je ne stresse pas avec ça.»



Un futur dirigeant dans la LNH

Diplômé en marketing de commerce et en affaires internationales à l’université McGill, Darche n’a jamais caché qu’à la fin de la carrière, il envisageait de demeurer dans le monde du hockey en troquant ses patins pour un stylo et une calculatrice. Joueur intelligent et respecté de ses coéquipiers, l’attaquant de trente-six ans a tiré un profit personnel de son aventure à la table des négociations. «J’ai été impliqué depuis juillet et la dynamique a été très intéressante. Le week-end dernier, la moindre contre-offre pouvait faire tout basculer de chaque côté car il y avait un grand manque de confiance. Il suffisait qu’un côté en demande trop pour que ça explose et que l’autre retourne à la maison. C’était excitant et énervant! Nous avions des discussions à l’interne et nous devions nous entendre sur ce qu’on voulait concéder. On voulait en donner mais juste assez pour qu’ils restent à la table. J’ai adoré ces débats, raconte-t-il avec passion.

Calme et aisément capable de prendre du recul face à une situation, bon communicateur et déjà doté d’un excellent bagage intellectuel, Darche possède tout ce qu’il faut pour prétendre un jour à un poste de directeur-général dans la LNH. En s’impliquant aussi activement dans le dernier conflit, il s’est en quelques sortes retrouvé plongé dans un cours accéléré qu’il est impossible de s’acheter. «J’ai profité d’un cours avancé mais en trois mois seulement. Plus ça avançait et plus j’apprenais, autant avec Donald Fehr que Gary Bettman ou les nombreux avocats. Toutes les étapes étaient différentes et j’appréciais réellement être impliqué directement dans ce processus…C’est certain que ça sera profitable mais j’ose espérer que ça ne me servira pas la semaine prochaine car mon objectif c’est de jouer au hockey cette saison!» conclu-t-il en riant.