MONTRÉAL - Le Canadien a atteint le plateau des 20 défaites samedi soir à Nashville. Il a aussi encaissé son 11^e revers en 13 matchs disputés sur la route jusqu’ici cette année.

Grâce aux 40 arrêts de Jake Allen et à un effort plus soutenu d’une majorité de ses joueurs, surtout ses jeunes, le Tricolore a toutefois trouvé une façon de récolter un point en perdant le match en prolongation.

Il a perdu quand même. J’en conviens. Il a même laissé filer deux fois des avances d’un but, dont une en troisième période, alors que les Predators ont mitraillé Jake Allen de 17 tirs contre deux seulement pour le Tricolore.

Mais puisque la manière dont le Canadien joue est maintenant bien plus importante que le simple score final, il y a du positif à tirer dans le cadre de cette défaite qui passe un brin mieux. Surtout qu’il faudra s’habituer... car d’autres, plusieurs autres, s’ajouteront au fil des prochains mois.

Kent Hugues candidat à Montréal?

Avant d’analyser les bons, les moins bons et les mauvais côtés du match de samedi, il est de mise de se tourner vers Boston où se trouve peut-être le prochain directeur général du Canadien.

Le collègue Elliotte Friedman de Sportsnet à Toronto a ajouté samedi le nom de Kent Hughes dans la liste des candidats susceptibles de succéder à Marc Bergevin.

Québécois originaire de Beaconsfield dans l’ouest de Montréal, Hughes gravite dans le hockey depuis toujours.

Contrairement à son frère Ryan, un choix de deuxième ronde des Nordiques de Québec (1990) qui a surtout fait carrière dans les ligues mineures, mais a disputé trois matchs avec les Bruins de Boston, c’est à titre d’agent de joueurs que Kent Hughes a atteint la LNH.

Vincent Lecavalier a été l’un de ses premiers gros clients. Patrice Bergeron, Kristopher Letang, Anthony Beauvillier, William Carrier et plusieurs autres joueurs du Québec et d’ailleurs sur la planète hockey lui ont confié la grande responsabilité de négocier leurs contrats.

Installé à Boston, Kent Hughes connaît Jeff Gorton. Une association qui pourrait grandement jouer en sa faveur si l’on considère que le nouveau vice-président des opérations hockey chez le Canadien a insisté sur la complicité que lui et le prochain DG devront afficher pour mener à bien la relance de l’organisation.

Gorton a d’ailleurs souligné lors de sa rencontre avec les journalistes, vendredi, qu’il pourrait regarder du côté des agents pour combler le poste. Il a aussi indiqué qu’il pourrait aller hors des sentiers battus.

Kent Hughes répond à ces deux critères. Il est aussi armé d’un solide bagage de connaissances sur les joueurs de la LNH en plus d’être un maître en matière de négociations de contrats et de compréhension de toutes les règles régissant lesdits contrats et la convention collective.

Ayant grandi dans l’ouest de Montréal, Hughes est aussi en mesure de converser en français. Un critère fondamental tel que l’a stipulé le propriétaire du Canadien Geoff Molson.

« Je peux t’assurer que Kent offre une candidature très solide », que m’a indiqué un de ses clients par le biais d’un échange de courriel en soirée samedi.

Joint au cours de la soirée de samedi par mon collègue P.J. Stock qui le connaît bien, Kent Hughes s’est bien gardé d’alimenter les rumeurs ou d’y aller de grandes déclarations. Il a simplement indiqué ne pas avoir été contacté.

Dans le camp des agents, le nom de Pat Brisson a plusieurs fois été mentionné au cours des dernières années quand venait le temps de dresser des listes de candidats potentiels à un poste de directeur général. Que ce soit avec le Canadien ou d’autres formations de la LNH. Le fait que Brisson soit installé en Californie et qu’il soit à la tête de l’une des plus importantes agences en Amérique du Nord a toujours minimisé la portée des rumeurs l’envoyant à la tête d’une équipe.

Est-ce que Hughes, qui compte plusieurs gros clients lui aussi au sein de son agence, pourrait orchestrer un changement de carrière et accepter le défi imposant que représente la relance du Tricolore? Le même genre de changement de carrière qui a permis à Pierre Lacroix de devenir directeur général des Nordiques à Québec et de faire ensuite de l’Avalanche l’une des puissances de la LNH pendant son règne à la tête de l’équipe qui a migré vers Denver.

Kent Hughes est le seul à pouvoir répondre à cette question.

Mais si sa réponse est oui, sa candidature devient illico tout aussi intéressante que celles déjà connues et fortement médiatisées des Patrick Roy, Mathieu Darche, Daniel Brière, Martin Madden fils, Marc Denis et autres...

Le bon, le moins bon, le mauvais...

Revenons au match que le Canadien a perdu à Nashville.

De tous les points positifs à tirer, la performance de Jake Allen vient en tête de liste. Non seulement a-t-il réalisé 40 arrêts, mais plusieurs de ses arrêts ont privé les Preds de buts qui semblaient certains.

Depuis qu’il est revenu au jeu après l’absence de quatre matchs qui a suivi la commotion cérébrale qu’il a subie le 13 novembre à Detroit, Allen a été sensationnel devant son filet. Il n’a signé qu’une victoire, c’est vrai. Mais il a réalisé un total de 157 arrêts au fil de ses quatre dernières sorties. C’est énorme.

Autre aspect positif dans le cadre du match de samedi, l’intensité affichée par plusieurs des jeunes joueurs.

Cole Caufield a récolté deux passes samedi. Il a d’ailleurs démontré sa capacité à distribuer la rondelle avec vitesse et précision à plusieurs occasions. Il a aussi obtenu une très bonne occasion de marquer sur l’un des trois tirs qu’il a cadrés.

Je continue à croire que c’est à Laval que Caufield devrait aller se développer, mais en jouant comme il l’a fait samedi, il donne des munitions à ceux et celles qui défendent sa place avec le grand club.

Nick Suzuki a mis un terme à sa séquence de sept matchs de suite sans le moindre point. Il a marqué un beau but, son premier cette saison en 13 matchs sur la route, lors d’une attaque massive en début de deuxième. Suzuki a marqué en décochant un tir vif et précis du haut du cercle de mise en jeu à la gauche du gardien Juuse Saros. Le même genre de tir, qu’il décochait du même endroit, l’an dernier alors qu’il connaissait du succès.

Peut-être qu’il devrait tenter ce tir plus souvent.

Au-delà du but qu’il a marqué, ce cinquième point acquis sur la route cette saison pourrait l’aider à gagner en confiance et l’aider à améliorer la qualité de ses performances loin du confort du Centre Bell.

Ajoutez les noms de Ryan Poehling, Jake Evans et Alexander Romanov à la liste des jeunes qui ont disputé un match solide samedi. Qui ont surtout affiché plus d’intensité, de confiance et de conviction aux deux bouts de la patinoire.

Mentions honorables également à Michael Pezzetta et Brett Kulak. Le premier s’est encore imposé physiquement en distribuant de bonnes mises en échec. Il a aussi jeté les gants, comme Kulak qui l’a fait après avoir marqué son premier but de l’année.

Je ne suis pas un fan des bagarres. Loin de là. Mais en jetant les gants, Pezzetta et Kulak ont affiché un niveau d’implication qui faisait grandement défaut au fil des derniers revers.

Bien qu’ils ne soient plus vraiment jeunes, il est important de louanger les efforts déployés par Ben Chiarot (29 min 26 s) et David Savard (25 min 32 s) qui ont pris les bouchées doubles samedi. Ils ont eu les mains pleines par moments. Ils ont terminé la soirée avec des différentiels négatifs. Mais ils ont travaillé comme des forçats tout le long du match.

Un autre cinq contre trois bousillé

Au chapitre des choses que j’ai moins aimées, le manque d’opportunisme au cours des 64 secondes passées à cinq contre trois vient en tête de liste.

Nick Suzuki a marqué le premier but du Canadien en attaque massive. C’est avec lui sur la glace, avec Caufield, avec Poehling que le Canadien a été le plus menaçant lors de ses quatre attaques à cinq.

Pourquoi alors Caufield n’était pas là à cinq contre trois?

Pourquoi a-t-on encore vu Jonathan Drouin qui a connu un autre match difficile samedi? Drouin a plusieurs fois été vu complètement immobile et hors de l’action en attaque à cinq.

Pourquoi a-t-on préféré Mike Hoffman à Caufield qui devrait justement être mis en valeur dans ce genre de circonstance d’ici à ce qu’on décide de l’endroit où il complétera la saison.

À son retour au jeu après une absence de huit matchs, Mike Hoffman a cadré six des huit tirs qu’il a décochés. C’est un fait. Mais il a aussi écopé deux vilaines pénalités. Et c’est lui qui a oublié Filip Forsberg à la droite de Jake Evans d’où il a marqué le but gagnant pour les Preds.

Hoffman et Drouin auraient dû céder leur place en prolongation à des joueurs qui avaient déployé beaucoup plus d’efforts et de conviction lors des 60 premières minutes de jeu.

Mais bon!

Entre les lignes

• C’est par le biais du ballottage que Jeff Gorton a réalisé son premier coup à titre de vp des opérations hockey du CH. Gorton a réclamé le défenseur Kale Clague que les Kings de Los Angeles devaient offrir à toutes les formations avant de le céder à leur club-école. Choix de 2^e ronde en 2016, Clague a joué sous les ordres de Dominique Ducharme avec Équipe Canada Junior en 2017 et 2018. Reconnu comme un défenseur capable de bien relancer les attaques, Clague, 23 ans, originaire de Regina, affichait cinq passes en 15 matchs disputés avec les Kings cette année. Il en compte 11 en 33 matchs en carrière dans la LNH.

• Les Predators ont signé 12 victoires et récolté des points dans 16 de leurs 18 derniers matchs (122-4) contre le Canadien...

• Les Predators n’ont perdu qu’une seule fois à la régulière aux mains du Canadien en 14 matchs disputés devant leurs partisans depuis leur entrée dans la LNH : huit victoires, un revers en temps réglementaire, quatre revers en prolongation ou tirs de barrage et un verdict nul...

• Le Canadien est toujours en quête d’une première victoire cette saison dans le cadre d’un match décidé par un but (03-3)...

• Rentré à Montréal immédiatement après la défaite encaissée à Nashville, le Canadien sera en congé dimanche avant de se préparer à affronter le Lightning et les Blackhawks qui feront escale au Centre Bell mardi et jeudi...