Autant PK Subban déborde de talent, autant il a parfois le don de se mettre les pieds dans les plats ou de faire passer ses intérêts personnels avant ceux de l’équipe. Et quand Michel Therrien ose le ramener à l’ordre, le Québec au complet semble s’indigner.

Quand l’entraîneur-chef l’a sermonné devant les caméras de 24CH à Calgary, plusieurs ont jugé qu’il avait exagéré. Quand il l’a pointé du doigt sans le nommer après une défaite à Denver, certains l’ont trouvé trop sévère. Quand Therrien a refusé de partir une campagne de promotion pour mousser sa candidature à Sotchi, quelques-uns ont conclu qu’il n’aimait pas son défenseur étoile. Mercredi, quand il l’a puni en le privant de quatre présences sur la glace en début de troisième période, on a recommencé à entendre ce même discours qui laisse croire que Michel Therrien est trop sévère. Il y aurait danger que la relation entre les deux s’envenime.

L’an passé, quand Ryan White a manqué de maturité à Ottawa et Buffalo, ces mêmes personnes qui dénigrent aujourd’hui le travail de l’entraîneur étaient possiblement satisfaites de le voir réprimander le fougueux attaquant. Même si PK Subban est l’un des meilleurs joueurs au monde, il ne peut jouir de tous les privilèges sur une patinoire. Therrien doit gérer son pur-sang mais il doit d’abord et avant tout diriger un vestiaire qui compte vingt-trois joueurs et où justice et harmonie sont plus que des beaux principes. «C’est certain que PK a une marge de manœuvre que d’autres joueurs n’ont pas. Mais il y a des gestes que je ne peux pas tolérer, a expliqué Therrien après l’entraînement. Je prends toujours les décisions en fonction de l’équipe. Il faut être honnête avec tout le monde, sinon t’es dans le trouble. Quand t’es honnête, tu peux regarder tout le monde dans les yeux.»

«Peu importe ce qui arrive, l’équipe doit toujours passer en premier. Tout ce qui compte, c’est que l’équipe gagne des matchs. C’est une philosophie que la nouvelle direction a amené ici. C’est un bon exemple pour qu’une équipe comprenne bien ça.» a commenté le vétéran Josh Gorges en ajoutant que Therrien n’avait privé Subban que d’environ trois présences sur la patinoire. «Chacun doit être responsable de ses actions. On veut gagner des matchs et c’est impossible en désavantage numérique » a jouté Carey Price.

« Encadrement ». C’est le mot que Michel Therrien a probablement le plus utilisé lorsqu’il a parlé du comportement du gagnant du trophée Norris et de sa façon de travailler avec lui. Il est aussi revenu sur cette sortie devant les médias au Colorado, après une défaite contre l’Avalanche. «Il y avait eu des actions avant d’en arriver là et on avait convenu que c’était la meilleure chose à faire. À partir de ce moment-là, PK a amené son jeu à un autre niveau et c’est possiblement la raison pour laquelle il va aller aux Jeux olympiques parce que s’il avait continué à jouer comme ça je ne suis loin d’être certain qu’on l’aurait invité. Si j’étais resté assis, les bras croisés, je n’aurais pas fait mon travail»

Et en donnant une autre petite tape sur les doigts de son surdoué mercredi, Therrien a de nouveau fait son travail. Personnellement, je l‘adore PK Subban, autant le joueur de hockey que l‘individu sauf que pour bien des amateurs et aussi certains collègues, PK Subban, c’est un peu comme la vache sacrée, il faut le vénérer et ne jamais rien lui reprocher.