Georges Laraque en mène large dans un vestiaire. Tous ceux qui le côtoient depuis quelques années savaient ça bien avant que Bob Gainey lui propose un contrat de trois ans. Le Georges Laraque que l’on a vu à Montréal est le même que l’on connaissait à Pittsburgh, avec ses qualités et ses défauts. Georges fait la promotion du végétalisme, il s’engage dans la communauté et il fait des publicités avec des pitounes. À Edmonton, il animait son propre show de radio «Doctor Love» qui traitait de problèmes de cœur des auditeurs! Rien à voir avec le hockey.

C’est ça, Georges Laraque. On savait aussi qu’il jetait les gants moins souvent et qu’il voulait jouer un rôle important dans son équipe.

Alors, qu’on arrive aujourd’hui en mentionnant qu’il était une distraction pour l’équipe, je trouve ça un peu surprenant. Qu’on nous dise plutôt qu’il ne faisait pas le travail, qu’on a fait une erreur en lui offrant un contrat, que Jacques Martin n’aime pas ce genre de joueurs, qu’il ne se battait pas assez, qu’il ne patinait pas assez vite, etc. Mais des distractions? Comment Georges peut-il distraire plus que toutes les cérémonies entourant le centième anniversaire du club? Comment Georges peut-il plus déranger l’équipe que les joyeux fêtards de l’an passé?

Un manque de production?

Bob Gainey a aussi mentionné le manque de production pour justifier le congédiement de l’homme fort. Comment Georges Laraque peut-il aider moins le Canadien que Ryan O’Byrne qui se retrouve dans un rôle d’attaquant sur le quatrième trio? Malgré un temps d’utilisation très limité, le dur-à-cuire a amassé 1 but et 2 passes pour 3 points et un différentiel de 6 en 28 matchs…Matt D’Agostini, lui, c’est 2 buts et 2 passes pour 4 points en 34 parties et un différentiel de 11. Mais je me demande même pourquoi on parle de production car ce n’était pas le rôle de Laraque au sein de cette équipe. Il parlait donc probablement du manque de production en termes de bagarres… je suppose. Là-dessus, le gros attaquant s’est battu seulement quatre fois cette saison.



Qu’on nous dise plutôt les vraies choses. Et la vraie histoire, c’est tout simplement que Jacques Martin, comme plusieurs autres entraîneurs, ne croit pas en la nécessité d’avoir un bagarreur dans son équipe. Et c’est son droit très légitime. Lorsqu’il dirigeait les Sénateurs, il ne pouvait pas blairer André Roy et il ne faisait pas jouer Chris Neil. Quand il était avec les Panthers, Wade Belak a pris le chemin de Nashville.

Mais pourquoi ne pas avoir gardé Big Georges avec l’équipe pour l’employer à l’occasion contre Toronto ou Philadelphie par exemple? Aujourd’hui, le Canadien s’est tout simplement tiré dans le pied. « Ben oui que je serais resté pour jouer de temps en temps. Mais ce scénario n’a jamais été envisagé par Bob Gainey. » de dire Laraque lorsque questionné sur ce sujet.

Cette décision du Tricolore de limoger ainsi un joueur de cette façon soulève un point. Quand j’ai appris la nouvelle, comme bien des gens, je me suis dis qu’il s’était donc assurément passé quelque chose d’autre. Une chicane avec le coach? Une histoire dans le vestiaire? En début de soirée, j’ai parlé avec le principal intéressé et il assure que rien ne s’est jamais produit. « Je peux t’assurer que je n’ai jamais fait de vagues. Je n’ai aucun problème avec Jacques Martin… d’ailleurs il ne m’a jamais parlé. Bob m’utilisait l’an passé quand il coachait et je n’ai jamais eu d’incidents avec lui. Tous les gars m’aimaient dans le vestiaire, car même quand ça va mal personnellement, je suis le genre de gars qui demeure toujours positif et souriant. » d’expliquer Laraque.

J’espère simplement que Travis Moen, Maxim Lapierre et autres agitateurs seront prêts à se faire tabasser plus souvent, car ça pourrait se produire…