Grâce à Tokarski... et Therrien
Canadiens jeudi, 9 oct. 2014. 23:33 samedi, 14 déc. 2024. 08:38Après 30 minutes de jeu, les bons coups du Canadien au Verizon Center se limitaient aux arrêts solides, opportuns et importants de Dustin Tokarski et à une belle percée d’Alex Galchenyuk jusqu’au but des Capitals.
Parce que Tokarski jouait très bien derrière une équipe qui jouait très mal, voire pas du tout, et que les Caps ne semblaient pas vouloir mettre la pédale au fond pour tenter de s’offrir une avance plus confortable, le score n’était que de 1-0.
Contre le Canadien bien protégé par son gardien, une avance de 1-0, ce n’est pas assez.
On l’a vu souvent l’an dernier.
On l’a vu encore jeudi soir alors que le Canadien a renversé le cours de la rencontre dans les 30 dernières minutes de jeu pour transformer une défaite bien méritée qui s’annonçait en victoire de 2-1 arrachée en prolongation.
Une victoire méritée?
Peut-être pas pour tout le monde.
Mais Dustin Tokarski mérite pleinement cette victoire et les deux points qui viennent avec. Envoyé dans la mêlée dès le deuxième match de la saison, dans le cadre d’une séquence de deux parties en deux soirs, au lendemain d’une victoire, devant des Capitals de Washington qui ouvraient la 40e de leur histoire devant leurs partisans, avec un nouvel entraîneur (Barry Trotz) derrière le banc, on peut dire que les astres étaient loin de favoriser le gardien qui devait prouver sa capacité de remplacer adéquatement Peter Budaj.
Tokarski a réaligné les astres.
Je trouve toujours qu’il est trop vite à se tirer sur les genoux pour un gardien de petit gabarit, qu’il est trop creux dans sa zone réservée, mais Tokarski a effectué des arrêts. Des gros arrêts. Il les a multipliés en fait, permettant à son club de rester dans le match. En prime, il n’accorde pas trop de retours. Un must pour un gars de sa stature.
Très bonnes réactions de Therrien
Cela dit, le Canadien jouait tellement mal qu’en dépit des arrêts de leur coéquipier gardien, on se demandait comment diable le Tricolore s’y prendrait pour reprendre le contrôle de la rencontre.
C’est là que la deuxième étoile du match – la première va bien sûr à Tokarski – est entrée en ligne de compte.
Cette deuxième étoile pourrait être Tomas Plekanec, Alex Galchenyuk, Brendan Gallagher qui a marqué le but gagnant en tirs de barrage, voire Max Pacioretty.
Sauf que la vraie deuxième étoile du match, elle doit être décernée à l’entraîneur-chef Michel Therrien.
Visiblement déçu, j’irais jusqu’à dire dépité, en fin de première période par l’incapacité de son équipe d’offrir toute opposition, Michel Therrien a aussitôt jonglé avec ses trios.
P.A. Parenteau s’est retrouvé au sein du troisième trio.
C’est Brendan Gallagher qui l’a remplacé à droite de Desharnais et Pacioretty alors que Jiri Sekac s’est retrouvé là où je voudrais le voir jouer tous les matchs : à droite de Plekanec et Galchenyuk.
C’est là que le Canadien s’est mis à jouer. À mieux jouer. Par moment, à bien jouer.
C’est là que le match a viré de bord.
Vous direz qu’un coach est justement payé pour prendre ce genre de décisions. Ce qui est vrai. Mais quand même. Si tôt en saison, Therrien aurait pu être patient.
Il ne l’a pas été.
Et c’est tant mieux.
Ce faisant, il a lancé le message que les demi-mesures ne seront pas acceptées et qu’un joueur se sentant trop confortable au sein de son trio écopera au cours du match. Et qu’il pourrait suivre le prochain de la galerie de presse.
C’est ce qui est arrivé à Parenteau hier. C’est ce qui est arrivé à Dale Weise que Travis Moen a remplacé au sein du 4e trio.
C’est ce qui arrivera sans doute à Moen, samedi, car après un match trop ordinaire, il ne faudrait pas se surprendre de voir Michaël Bournival en uniforme à Philadelphie.
Je veux bien croire que les Flyers sont gros et qu’ils frappent. Mais si Moen se contente de ce qu’il a offert jeudi lors de son premier match, il ne mérite pas de priver Bournival de démontrer qu’il pourrait être meilleur.
Et c’est de cette façon que Michel Therrien maximisera le rendement de son équipe.
Bon! Ça aide de profiter des arrêts d’un Carey Price ou de ceux effectués hier par Dustin Tokarski. Mais c’est justement là où on doit reconnaître le travail de l’entraîneur-chef : il a su tirer profit du fait que son gardien a gardé son club dans la partie au lieu de se contenter de le regarder multiplier les arrêts.
Défensive poreuse
Une fois les trios remodelés, le Canadien, encore guidé par Plekanec qui a nivelé les chances, a été aussi bon offensivement, peut-être même meilleur, que les Capitals.
Défensivement cela dit, ce fut plus difficile.
De P.K. responsable du premier but des Caps en raison d’un revirement dans sa zone, à Markov qui a plusieurs fois été nonchalant avec la rondelle sans oublier tous les autres, le groupe de défenseurs n’a rien cassé jeudi.
Si Michel Therrien réserve aux six défenseurs en uniforme jeudi la même médecine qu’il a servie à ses attaquants, on verra Jarred Tinordi sur la patinoire samedi à Philadelphie. Surtout que l’endroit semble très bien choisi pour mettre à l’essai le gros défenseur qui doit faire oublier des matchs préparatoires trop timides.
Remarquez que si Alexei Emelin a bel et bien été blessé au haut du corps comme on le laissait entendre après la rencontre, Tinordi obtiendra automatiquement la chance de sauter dans la mêlée.
On verra.
Deux buts refusés
Puisque le match CH-Capitals était officié par Chris Lee, on pouvait s’attendre à des décisions controversées. Surtout contre le Canadien…
Il y en a eues.
Mais du but refusé à P.A. Parenteau en raison d’un contact non provoqué de Rene Bourque sur le gardien Braden Holtby en troisième période, au but refusé à Rene Bourque, car la rondelle décochée à vitesse grand V a frappé le poteau et non les cordages dans la lucarne, les décisions des officiels étaient justes et justifiés.
Est-ce que les arbitres auraient pu être plus sévères aux dépens de Brooks Orpik qui s’en est trop bien tiré au moins une fois sur un double-échec dans le dos de David Desharnais et sur quelques autres mises en échec?
Oui! Bien sûr.
Mais des pénalités non décernées, il y en a eues des deux bords.
Et je maintiens ma position sur les deux buts refusés. Les arbitres ont pris les bonnes décisions à Washington, comme leurs collègues ont pris la bonne décision en privant Pascal Dupuis d’un but parce qu’Evgeni Malkin a fait tomber John Gibson devant la cage des Ducks quelques secondes avant que le Québécois ne marque.
Il ne reste qu’à attendre de voir si les officiels, tous les officiels, maintiendront la ligne directrice tracée à Washington et Pittsburgh hier soir.
Vous êtes sceptiques?
Je comprends. Mais j’espère que la LNH sera plus rigide cette année sur ces buts refusés quitte à en voler un ou deux ici et là. Car j’aime mieux que l’on protège davantage les gardiens au risque de coûter un but ici ou là que le contraire.
Comme toujours, vous n’êtes pas obligés d’être d’accord.
Grâce à Dustin Tokarski avec ses 29 arrêts en 65 minutes de jeu et les deux autres – Kuznetsov a raté la cible – en tirs de barrage et grâce à Michel Therrien qui a su orchestrer la relance de son équipe, le Canadien a ajouté deux points qu’on n’attendait plus vraiment à sa fiche.
Comme on le dit souvent, ce n’est pas le comment qui compte, mais le combien. Et le combien est tout à l’avantage du Tricolore après deux matchs.
Je veux bien. Et c’est tant mieux pour le CH et ses fans. Mais ce ne serait pas une vilaine idée de mieux commencer les parties que le Canadien l’a fait à Toronto et Washington.
Et de ne pas s’évanouir ensuite...
Le Canadien ne disputera pas une saison parfaite. Mais il a quatre points en banque. Et s’il en a volé un ou deux, personne ne peut venir les lui enlever.
Entre les lignes
Tomas Plekanec revendique trois buts après deux matchs. Oui! À ce rythme, il connaîtra une saison de 123 buts. On sait tous que ça n’arrivera pas. Du moins je l’espère. Mais s’il joue comme il le fait et qu’on lui donne la chance d’évoluer avec Galchenyuk, Gallagher ou Sekac au sein d’un trio capable de faire bien plus que de se concentrer sur sa défensive, il atteindra (fracassera) le plateau des 30 buts pour la première fois de sa carrière dans la LNH et dépassera sa meilleure récolte (70 points) dans l’uniforme du Canadien.
Alex Galchenyuk et Brandon Prust ont asséné cinq mises en échec chacun et 10 des 29 distribuées par le Tricolore jeudi...
Alex Ovechkin a été plus précis avec ses épaules (six mises en échec) qu’avec ses mains alors que seulement 4 des 10 tirs qu’il a tentés ont atteint la cible au cours du match.
Brooks Orpik a aussi asséné six des 30 mises en échec des Caps face au Canadien.
Andre Burakovsky est devenu le 13e joueur de l’histoire des Capitals à marquer dès son premier match dans la LNH. Il a imité Alex Ovechkin qui a réussi l’exploit en 2005...
Manny Malhotra s’est une fois de plus signalé aux cercles de mises en jeu remportant 13 de 19 duels qu’il a disputés. Il a obtenu une efficacité de 68 % au lendemain du 69 % obtenu à Toronto mercredi...
Lars Eller a toutefois été le meilleur chez le Tricolore avec 71 % de réussite, soit 10 en 14...
P.K. Subban a été le joueur le plus utilisé des deux camps avec 28:07 de temps d’utilisation jeudi dont près de deux minutes consécutives en prolongation...
Les Capitals ont tenté 65 tirs au cours de la rencontre (30 cadrés, 20 bloqués par le CH et 15 qui ont raté la cible) contre 46 par le Tricolore (24 cadrés, 16 bloqués et 6 hors cible)...
L’attaque à cinq du CH a été blanchie en cinq tentatives jeudi à Washington pour un total de 0 en 7 après deux matchs. Trop tôt pour paniquer...
Les Caps ont été blanchis en cinq attaques massives. Le Tricolore n’a donc accordé qu’un but en huit occasions après deux rencontres...