Gros match, grosse victoire, gros points
Canadiens mardi, 15 janv. 2019. 00:30 jeudi, 12 déc. 2024. 00:28FAITES VOTRE BULLETIN DES JOUEURS
SOMMAIRE
Le Canadien et les Bruins ont disputé un vrai match des séries à Boston lundi. Un match intense, un match rapide, un match serré, un match difficile à jouer, difficile à gagner.
Avec la victoire, mais surtout de la façon dont il s’y est pris pour gagner, le Canadien s’est donné des chances d’accéder à ces damnées séries. Ce n’est pas fait. Et ça risque de ne pas se faire avant la dernière semaine de la saison. Ou de ne pas se faire du tout. Mais lundi, le Canadien a démontré que oui il a ce qu’il faut pour accéder aux séries.
Bien sûr, Carey Price, avec ses 41 arrêts, a été le maillon fort du Canadien. Le maillon très fort. Car en zone du Tricolore, ce sont les Bruins qui ont gagné la majorité des batailles le long des rampes. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont décoché un total de 70 tirs dont 43 ont atteint la cible alors que le Canadien a cadré 22 rondelles seulement sur les 50 qu’il a tirées.
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Price a été déjoué deux fois. Deux tirs parfaits dans les lucarnes : celui de Marchand qu’il a vu venir et passer, celui de Krejci, en toute fin de match alors que les Bruins évoluaient à six contre quatre, que Price n’a vu qu’une fois la reprise diffusée sur l’écran géant surplombant sur la patinoire. Ou à la télé après la rencontre.
En plus de compter sur son gardien qui a retrouvé sa forme, ses repères, sa confiance et tous les outils qui font de lui de gardien qu’il est, le Canadien a aussi compté sur deux atouts indispensables pour mousser ses chances de victoires.
La fougue et la vitesse.
Qui de mieux pour jouer avec fougue que Brendan Gallagher qui s’est permis de batailler avec Zdeno Chara devant le filet des Bruins pour faire dévier un tir anodin de la pointe qui a finalement déjoué Tuukka Rask.
Ce but signé Gallagher a permis de niveler les chances 1-1 en fin de première période. Il a surtout permis d’éviter que les Bruins ne s’installent trop confortablement dans leur TD Garden où ils n’avaient perdu que six fois (16-6-0) avant d’y encaisser un premier revers en prolongation cette saison.
Revoici Byron
La vitesse est contagieuse chez le Canadien. Plus contagieuse en tout cas que la fougue. Et cette vitesse, lundi soir, à Boston, elle est venue des patins de Paul Byron.
Cela faisait un bout qu’on n’avait pas vu Byron filer comme il l’a fait sur son 10e but de la saison. Sur la patinoire pour écouler une pénalité écopée par Victor Mete, Paul Byron s’est faufilé entre la bande et Patrice Bergeron. L’un des meilleurs attaquants défensifs de la LNH. L’un des meilleurs attaquants de la LNH point final.
Une fois devant le gardien des Bruins, il l’a habilement déjoué en tirant du revers dans la lucarne.
Byron était allumé lundi. Pas surprenant que Claude Julien l’ait envoyé en tout début de prolongation en compagnie de Max Domi et Jeff Petry. Une récompense dont il a profité pour se faire complice du but de la victoire marqué par Jeff Petry.
En passant, c’était la troisième victoire de suite du Canadien en prolongation. Lui qui avait perdu les cinq premières prolongations de la saison. Et toutes les prolongations disputées depuis décembre 2017. Ça en faisait 17 au total avant la première victoire de cette année, à Las Vegas, le 22 décembre dernier.
Revenons à Byron : je ne sais pas où se cachait le Paul Byron qu’on a retrouvé sur la patinoire des Bruins lundi soir, mais le Canadien a besoin du vrai Ti-Paul, de celui d’hier, pour gagner. Il a besoin de ce petit diable qui a surpris bien du monde au cours des deux dernières années en fracassant la barre des 20 buts.
Est-ce que Byron s’est mis à croire qu’il pouvait atteindre les 20 buts encore cette année dans se donner à fond comme il le fait depuis son arrivée à Montréal? Je ne sais pas. J’en doute fort. Mais je ne sais pas.
Ce que je sais, c’est qu’il doit jouer comme lundi pour être vraiment efficace. Et le beau de l’affaire, il reste amplement de temps en saison pour atteindre le plateau des 20 buts encore cette année s’il se remet à jouer comme il en est capable.
Désavantage numérique
Parce que les Bruins n’ont offert aucune attaque massive au Canadien, il est impossible de critiquer ce volet des unités spéciales du Tricolore.
On l’a fait tellement souvent depuis le début de la saison que ce n’est pas une soirée de relâche qui sera de trop.
Inversement, le Canadien a marqué un quatrième but à court d’un homme cette saison lorsque Byron a déjoué Rask pour donner les devants 2-1 à son équipe.
C’était le deuxième but à quatre contre cinq en deux matchs. Arrangez ça comme vous le voulez, mais le Canadien a maintenant plus de buts à court d’un homme (deux) à ses sept derniers matchs que de buts en attaque massive (un)!
Si la fougue et la vitesse aide la cause du Canadien à court d’un homme, peut-être qu’un brin plus de fougue et de vitesse en supériorité numérique ne feraient pas de tort non plus.
Je lance ça de même...
En passant, le Canadien est aussi meilleur à quatre contre cinq cette année qu’il ne l’est jusqu’ici à quatre contre quatre.
C’est étrange, mais c’est ça quand même.
Les deux équipes évoluaient à quatre contre quatre lorsque Brad Marchand a marqué le premier but de la rencontre. C’était le sixième but que le Canadien accordait à quatre contre quatre cette saison. Il est toujours en quête de son premier.
Difficile à comprendre pour une équipe qui compte sur de la vitesse et une bonne dose de talent à l’attaque.
Encore Danault
En plus des arrêts de Carey Price, de la fougue de Brendan Gallagher et de la vitesse de Paul Byron, le Canadien a aussi compté sur l’efficacité de Phillip Danault encore hier.
Efficacité aux cercles de mise en jeu d’abord. Après son match sensationnel de samedi à ce chapitre – 15 mises en jeu gagnées sur 21 (71 %) – Danault a une fois encore dominé lundi. Il a disputé 29 des 64 mises en jeu déposées au cours du match. Il a gagné 17 des 29 mises en jeu qu’il a disputées (59%).
C’est d’ailleurs à la suite d’un duel gagné par Danault, un duel gagné aux dépens de son héros personnel Patrice Bergeron en prime que Gallagher a fait dévier le tir de la pointe de Jeff Petry.
En plus de multiplier les victoires aux cercles des mises en jeu, Danault mousse aussi sa récolte offensive. Il a atteint le plateau des 31 points (sept buts) hier soir. Et comme il revendique 17 points à ses 19 derniers matchs, il est permis de croire qu’il pourrait flirter avec les 60 points cette saison. Soixante points combinés à l’excellence de son jeu défensif et à ses victoires répétées aux cercles des mises en jeu permettraient à Danault de très bien assumer la relève à Tomas Plekanec qui a pris sa retraite plus tôt cette saison.
Ces résultats calmeraient aussi la portion de partisans qui ne voient pas ou n’apprécient pas à sa juste valeur l’importance de sa contribution.
En bref
- Lorsque Jeff Petry est le défenseur le plus utilisé du Canadien c’est toujours parce que Shea Weber est absent. Ou presque... Car hier, Petry a près de 4 min 30 s de plus sur la patinoire que son capitaine bien que les deux joueurs aient effectué le même nombre de présences. Sans égards à ses deux passes – Petry revendique déjà 33 points, dont neuf buts – Petry a été meilleur que Weber lundi...
- Pour des raisons indéterminées, le capitaine semblait en arracher lundi. Du moins un peu. Il semblait lent. Il semblait en retard. Son pivot raté devant Brad Marchand sur la séquence qui a mené au premier but a été relevé par tous et toutes. Avec raison. Peut-être que Weber peine à s’alimenter convenablement depuis qu’il a reçu une rondelle au visage la semaine dernière. Et que cela entraîne une baisse d’énergie. On le comprendrait. Peut-être aussi qu’il est frappé par les contrecoups habituels qui frappe après un certain temps les joueurs qui ont raté de longues, voire très longues, périodes en raison de blessures. On le comprendrait aussi. Mais Weber n’affiche pas depuis quelques matchs l’aplomb qui lui a permis de stabiliser la défense et le club au grand complet lorsqu’il a repris son poste avant les Fêtes après une absence de près d’un an...
- Nicolas Deslauriers a jeté les gants devant le grand, gros et fort Kevan Miller en première période lundi. Je n’aime pas les bagarres au hockey. Je crois même qu’elles devraient être bannies pour une simple question de sécurité des joueurs. Je ne croyais pas une seconde que le combat livré – et perdu par décision partagée – par Deslauriers avait changé quoi que ce soit au cours de la rencontre. Ses coéquipiers n’étaient visiblement pas de mon avis, car ils lui ont remis la cape offerte au joueur qui s’est le plus imposé du match. Claude Julien en a rajouté en indiquant que son équipe avait marqué pas longtemps après ledit combat. Peut-être alors que je me trompe. Sur les conséquences positives du combat. Car pour l’abolition des bagarres purement et simplement, je reste campé solidement sur mes positions...
- Michael Chaput a vécu des secondes difficiles en fin de match lundi. C’est pendant qu’il purgeait une pénalité pour avoir dégagé la rondelle directement dans la foule – accidentellement, mais quand même – que les Bruins ont nivelé les chances. Heureusement pour Chaput, Petry a marqué 15 secondes après le début de la prolongation pour redonner des couleurs au Québécois qui les avaient perdues à son retour au banc. Plusieurs ont décrié la présence de Chaput et de ses coéquipiers du quatrième trio avec moins de trois minutes à faire au match. Pourquoi? L’ère des quatrièmes trios composés de joueurs qui ne savent ni patiner ni lire le jeu est révolue. Et c’est tant mieux. Le 4e trio était sur la patinoire pour remplir un volet défensif. ET vous savez quoi? Avant de tirer la rondelle dans la foule, Chaput a complété une très belle pièce de jeu défensive venant en aide à ses coéquipiers débordés. C’est d’ailleurs lui qui s’apprêtait à amorcer la relance lorsqu’il a tiré dans la foule. On peut difficilement laisser cette malchance – ou erreur si vous le préférez vraiment – effacer tout ce que Chaput a fait de bien dans le match contre les Bruins. Du moins c’est mon avis...
- Quoi? C’était déjà le dernier match de la saison entre les grands rivaux de Boston et de Montréal. Le responsable du calendrier ne connaît rien aux rivalités et au suspense. Les Bruins et le Canadien devraient se croiser au moins deux fois en deuxième moitié de saison et même mieux : deux fois après la date limite des transactions. Mais bon : peut-être se croiseront-ils en séries. On a le droit de rêver...