Les collègues de la presse écrite n’ont certainement pas eu besoin de se creuser la tête bien longtemps lorsqu’est venu le temps de voter pour le candidat qui représentera le Canadien pour l’obtention du trophée Bill Masterton.



Cet honneur trop souvent attribué au joueur qui revient au jeu après une longue absence en raison d’une blessure doit en théorie récompenser celui qui démontre le plus de persévérance et dévouement dans le hockey. Difficile de trouver quelqu’un qui rempli mieux ces critères que Mathieu Darche car à 34 ans, c’est la première fois de sa vie qu’il passe une saison entière dans la LNH. Avec 12 buts et 13 passes en 58 matchs, il connait actuellement la meilleure année de sa carrière et de la façon dont il joue actuellement aux côtés de Brian Gionta et de Scott Gomez, il est devenu l’un des rouages importants de l’équipe. Sa nomination pour le trophée Masterton se veut une belle récompense après un parcours long et difficile dans le monde du hockey.

Depuis qu’il a quitté l’université McGill en 2000, Mathieu Darche a joué à Syracuse, Columbus, Milwaukee, Nashville, Hershey, Duisbourg en Europe, Worcester, San Jose, Tampa Bay, Norfolk, Portland, Hamilton et Montréal. Si le calcul est bon, il a habité dans treize villes en onze ans. «Je n’ai jamais eu envie d’abandonner mais si je me retrouve ici ce matin à parler du trophée Bill Masterton c’est beaucoup grâce à mon épouse. Si elle n’avait pas été d’accord pour me suivre comme ça, c’est certain que j’aurais arrêté de persévérer dans le hockey.»

Une aubaine pour le Canadien

Il y a presque deux ans, après une bonne saison avec les Pirates de Portland dans la LAH, Julien Brisebois l’avait mis sous contrat principalement pour amener de la profondeur à l’organisation et jouer un rôle de grand frère avec les Bulldogs à Hamilton. Vous connaissez la suite de l’histoire. Il s’est amené à Montréal l’an passé en raison des nombreuses blessures et il n’a pas quitté le Canadien depuis.

«Je croyais en moi car chaque fois que l’on me rappelait des mineures je me disais que j’avais ce qu’il fallait pour jouer en haut. Le point tournant de ma carrière, c’est quand j’ai commencé à m’entraîner sous la supervision de Stéphane Dubé. Ian Laperrière s’entraînait aussi avec lui et le voir aller m’a inspiré. Je suis un gars sérieux qui ne ménage pas les efforts mais quand tu vois un joueur établi comme Lappy se défoncer autant jour après jour, tu n’as pas le choix de toujours te surpasser,» ajoute l’attaquant du Tricolore.

À 500,000 dollars cette saison, Darche s’avère certainement l’une des meilleures aubaines de l’année dans la LNH. Depuis le début de sa carrière, chaque été il doit se battre pour négocier une nouvelle entente et on ne lui a jamais accordé un contrat de plus d’une saison. Pierre Gauthier aura bien entendu beaucoup de chats à fouetter d’ici le premier juillet avec Markov, Wisniewski, Hamrlik, Sopel, Gill et Mara qui deviendront tous joueurs autonomes. Mais à l’attaque, seuls Halpern et Darche deviendront libres comme l’air. Comme ce n’est pas facile de dénicher un vrai de vrai comme Darche, le grand patron devrait s’assurer de garder ses services pour deux ans…tout en lui accordant une augmentation!