MONTRÉAL – Le Canadien vient d’accorder 17 buts en quatre matchs au cours d’une semaine qui s’annonçait pourtant prometteuse. Pour l’entraîneur-chef Claude Julien, la priorité de quatre buts bousillée samedi soir a été le seau d’eau qui a fait déborder la piscine.

« Je pense qu’offensivement, on est quand même une bonne équipe. Mais il faut se ressaisir défensivement, a pressé Julien après la gênante défaite de 6-5 devant les Rangers de New York. On ne joue pas assez dur, on ne tue pas les jeux. Notre repli défensif n’était pas bon du tout ce soir. On jouait contre une équipe qui était affamée même si elle avait joué hier. C’est une autre raison pour laquelle [cette défaite] est inacceptable. Après trois matchs sans victoire, on aurait dû être affamé au point où on ne laisse pas ces choses-là arriver. Ça fait que c’est inacceptable. »

Dans chacun de ses quatre derniers revers, le Canadien s’est avéré incapable de protéger l’avance qu’il s’était forgée. Il menait par deux buts contre les Devils du New Jersey avant d’en accorder trois sans riposte. Il menait par un contre les Blue Jackets de Columbus avant d’être enseveli sous les quatre suivants. Contre les Sénateurs d’Ottawa, l’avantage qu’il s’était offert avec un début de match canon n’a tenu qu’une dizaine de minutes.

ContentId(3.1349132):LNH : Rangers 6 - Canadiens 5 (Hockey)
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Mais Julien ne voyait pas de parallèle entre ces trois malheureux incidents et la débâcle de samedi.

« Ce soir, une avance de 4-0, c’est très différent des autres matchs. Je vais être conséquent avec ce que j’ai dit plutôt cette semaine : on a eu de la misère à marquer des buts dans les matchs précédents, mais on a eu beaucoup de chances et on était probablement la meilleure équipe à chaque fois. Ce soir, c’est une autre histoire », a offert  l’entraîneur en guise de préambule.

« On se donne une avance de 4-0, on trouve enfin le moyen de marquer des buts, mais ensuite on tombe dans la nonchalance. Après la première période, j’ai dit aux gars que la seule raison pour laquelle on menait 3-0, c’est qu’on avait converti nos chances alors que [les Rangers] n’avaient pas su le faire. On ne les avait pas dominés en première période. Ils étaient venus pour jouer et n’ont pas lâché même à 3-0. On a été nonchalant. Notre jeu défensif n’est pas assez bon. Le désir de marquer n’est pas mal, mais le désir de défendre n’est pas suffisamment élevé et c’est ce qu’il faut améliorer. »

Le blâme doit évidemment être réparti sur l’ensemble d’un groupe lorsqu’un tel dérapage survient. Les récents insuccès du Canadien coïncident avec l’absence de Jonathan Drouin et Paul Byron, qui se sont blessés dans la dernière victoire du club à Washington. Julien a souligné que dans ces circonstances, « on a besoin d’un peu plus de la part de certains joueurs. Il y en a qui ont l’opportunité de jouer de plus gros rôles, d’autres ont l’opportunité de jouer. »

Claude Julien n’a dédouané que le trio composé de Max Domi, Artturi Lehkonen et Nick Suzuki, qui a effectivement été sans reproche. Parmi ceux qui pourraient se sentir concernés par son message, il y a Tomas Tatar, qui montre un différentiel de -6 dans les quatre derniers matchs. À ses côtés, Brendan Gallagher et Philip Danault ont aussi connu des jours plus radieux. On peut aussi comprendre que Charles Hudon, qui était sur la glace pour trois buts des Rangers, n’a pas complètement rempli les attentes de son entraîneur.

Une défaite «inacceptable»

Il n’y en a qu’un que Julien, sans le nommer, a directement pointé du doigt. Jesperi Kotkaniemi a péché deux fois avant que les Rangers n’inscrivent le but vainqueur. D’abord en commettant un dégagement refusé évitable qui a généré une mise en jeu en zone du Canadien, ensuite en perdant ladite mise en jeu sans offrir une grande opposition.

« Ce sont deux erreurs coûteuses, a ciblé Julien. Les gars doivent apprendre, qu’ils aient 19 ans ou 30 ans. Il faut apprendre que c’est le genre d’erreurs qu’on ne peut pas faire. Ce n’est qu’un exemple; je ne veux pas le blâmer parce qu’il n’est pas la raison de la défaite de ce soir. Mais il faut être meilleur défensivement. Il faut être meilleur pour faire avorter des jeux. »

« On ne peut pas se faire prendre profondément en zone adverse, en spectateurs, pendant que l’autre équipe amorce la contre-attaque. On peut faire mieux de ce côté-là. Même chose dans notre propre zone. C’est la chose que je retiens du match de ce soir : notre jeu sans la rondelle nous a tués », a conclu Julien. ​