Si les prétentions de Pierre-Alexandre Parenteau s’avèrent, l’ailier droit du Canadien profitera du voyage de trois matchs dans l’Ouest canadien pour remplir les filets adversaires. Ce qui serait une très bonne nouvelle pour le Québécois et le Tricolore qui croiseront les Oilers, à Edmonton, ce soir, avant d’effectuer des escales à Calgary et Vancouver mardi et jeudi pour y affronter les Flames et les Canucks.

«Je garde ça pour la route», m’a lancé Parenteau lorsque je l’ai croisé dans le vestiaire, samedi, après la victoire de 3-1 du Tricolore aux dépens des Rangers de New York.

Parce que le Canadien célébrait une septième victoire déjà cette saison, une quatrième consécutive devant ses partisans au Centre Bell, Parenteau entendait à rire. Mais le Québécois a levé les yeux au ciel lorsque je lui ai demandé combien d’occasions en or il avait bousillées devant la cage défendue par Henrik Lundqvist.

«Au moins quatre, peut-être cinq», a convenu Parenteau qui hochait la tête en effectuant le décompte des occasions ratées. Et ce n’était que samedi, car depuis le début de la saison, le nouveau porte-couleurs du Canadien a certainement obtenu le plus grand nombre d’occasions de secouer les cordages. C’est lorsque je lui ai fait remarquer que s’il avait marqué ne serait-ce qu’une fois à toutes les trois occasions obtenues qu’il revendiquerait déjà 10 buts qu’il a lancé que l’explosion attendue surviendrait sur la route.

On verra.

Ce qui est clair, c’est que Parenteau joue bien. Qu’il joue même très bien. Beaucoup mieux que le laissaient entendre les commentaires associés à son manque de respect des systèmes imposés par Patrick Roy l’an dernier au Colorado. Un non-respect du système qui lui a d’ailleurs valu de se retrouver dans les mauvaises grâces de son ancien coach, d’être rétrogradé au sein de trios moins en vue, voire d’être confiné à la galerie de presse.

Débarqué à Montréal pour remplacer Daniel Brière qui a fait le voyage inverse en direction de Denver, Parenteau a hérité du poste sur le flanc droit du trio piloté par David Desharnais et complété par Max Pacioretty. Un trio considéré, avec raison, comme le premier trio. Le meilleur du Tricolore.

Dès le premier match, à Toronto, face aux Maple Leafs, Parenteau a récolté deux passes. Blanchi lors de la deuxième rencontre, Parenteau s’est retrouvé au sein du troisième trio dès la troisième rencontre. Après quelques présences en compagnie de Rene Bourque et Lars Eller – le trio était sur la glace pour le deuxième but des Flyers en première période – Parenteau a été confié à Tomas Plekanec et Alex Galchenyuk.

Le temps de quelques présences avec ses nouveaux compagnons de jeu, ce qui semblait être une rétrogradation imposée par Michel Therrien s’est vite transformé en promotion. En décision éclairée de l’entraîneur-chef du Canadien qui les a multipliées tout au long de la saison dernière. Parenteau a récolté une passe sur le deuxième but du Canadien et il partageait la patinoire avec Galchenyuk et Plekanec lorsque le jeune Américain a marqué le but qui comblait un recul de 0-3 pour envoyer le match en prolongation. Et c’est Parenteau qui a dénoué l’impasse en tirs de barrage.

À l’image de Paul Stastny 

Depuis les choses vont très bien pour Parenteau et son nouveau trio. Un trio qui pourrait même être considéré le meilleur du Canadien au cours des derniers matchs. Un trio qui confirme que les forces de frappe du Tricolore sont mieux réparties cette saison.

Bon ! Parenteau débarque à Edmonton avec une séquence de trois matchs sans point et une récolte de deux buts et trois points au cours des cinq parties disputées avec son nouveau trio. Il revendique toutefois 18 tirs, dont plusieurs se sont traduits par de bonnes et très bonnes occasions de marquer.

Loin de ruminer la décision prise par Michel Therrien à Philadelphie et de militer en faveur d’une promotion qui le replacerait avec Desharnais et Pacioretty, Pierre-Alexandre Parenteau louange son nouveau joueur de centre.

«C’est un plaisir de jouer avec un centre comme «Plekie». Il est rapide, il est précis, il est intelligent. Si tu te découvres et que tu lui offres une cible, tu es mieux d’être prêt, car la rondelle va venir», m’assurait Parenteau qui a déjà été choyé en fait de joueur de centre.

Il a joué au sein de trios pilotés par Paul Stastny au Colorado, John Tavares et Doug Weight lorsqu’il défendait les couleurs des Islanders de New York.

Parenteau n’hésite pas une seconde à comparer Plekanec à Stastny dans sa façon d’évoluer sur la patinoire. «Leurs styles sont très semblables. Ils ne sont pas les plus flamboyants, mais ils sont tellement efficaces. En plus, ils sont très responsables défensivement ce qui t’oblige à être conscient de cet aspect du jeu.»

Plekanec remémore également à Parenteau d’excellents souvenirs en compagnie de Doug Weight. «Dougie est sans doute le meilleur passeur avec qui j’ai eu la chance de jouer au cours de ma carrière. C’est l’un des meilleurs passeurs de l’histoire de la LNH. Il est dans une classe à part, mais oui Tomas joue de la même façon que lui. Les choses vont vraiment bien avec Plekie et Alex (Galchenyuk). On partage les rôles sur la glace, on se trouve et on se complète bien. Il ne reste qu’à transformer toutes ces bonnes occasions en buts. Ça va venir», assurait Parenteau avant de mettre le cap sur l’Ouest canadien.

Plekanec élogieux

Si l’ailier droit n’avait que de bons mots à lancer sur son nouveau joueur de centre, Plekanec louangeait aussi Parenteau. «Il joue très bien. Il est plus rapide que les gens le croient. Plus fort aussi sur la rondelle et le long des bandes. Ce qui m’impressionne le plus, c’est sa capacité de manier la rondelle et de compléter des jeux dans des espaces restreints. Ça lui permet de se démarquer près des buts adversaires. Il est un bon fabricant de jeu et peut décocher de très bons tirs de l’enclave également. Avec Alex et P.A. notre trio peut attaquer de plusieurs façons», analysait Tomas Plekanec qui était fort souriant après la victoire aux dépens des Rangers.

Une victoire qui a permis de savourer une douce revanche aux dépens de l’équipe qui avait chassé le Canadien d’une place en finale de coupe Stanley et à Plekanec de marquer un but. Et quel but, sur une échappée avec Max Pacioretty du centre de la patinoire alors que le Tricolore écoulait une pénalité mineure.

«Même dans les rangs mineurs, je n’avais encore jamais eu l’occasion profiter d’une échappée du genre en désavantage numérique», racontait Plekanec en souriant.

«C’était toutefois dangereux, car nous avions tellement de temps pour multiplier les passes qu’à un certain moment, j’ai eu peur qu’on en tente une de trop. Parce que Max est un excellent tireur, je me disais qu’il prendrait le tir une fois près du but. Quand j’ai vu la rondelle revenir, j’ai eu peur pendant une seconde avant de pouvoir décocher un bon tir. C’était tout un jeu», convenait Plekanec.

Si la tendance se maintient et que Michel Therrien affiche de la patience à l’endroit de ses différents trios, c’est Parenteau qui transformera les passes de Plekanec en but, ou se fera complice des filets de son vétéran joueur de centre ou de son jeune coéquipier sur le flanc gauche. Car en vertu de la loi de la moyenne, Parenteau et ses nouveaux compagnons de trio finiront bien par trouver le fond du filet à force de frapper à la porte comme ils le font depuis cinq matchs.

Foi de Parenteau, ça arrivera sur la route. Il ne reste qu’à savoir si ce sera à Edmonton, Calgary ou Vancouver…