Après une contre-performance inquiétante dimanche soir face aux pauvres Islanders, les joueurs du Canadien n’ont pu quitter Long Island comme prévu pour aller coucher à Washington où aura lieu le prochain match du voyage mardi. Dimanche, une tempête de neige a totalement paralysée la région de New-York et c’est en partie ce qui explique pourquoi il n’y avait que 3,136 spectateurs au Nassau Coliseum pour ce match du 26 décembre. «Coudon, on joue-tu à l’aréna St-Michel?» m’a lancé Maxim Lapierre au début de la période d’échauffement lorsqu’il s’est pointé au banc pour l’entrevue d’avant-match.

Des collègues de la télévision locale et des employés des Islanders n’ont même pas été en mesure de rentrer chez-eux après la partie. L’hôtel adjacent au Nassau Coliseum a vite été envahi et même que des dizaines de personnes ont été contraintes de passer la nuit allongées dans le lobby. Pas très loin de Long Island, au New Jersey, Patrick Elias et Travis Zajac des Devils sont rentrés à la maison à 7h30 ce matin.

Des joueurs à fleur de peau

Dormir à Long Island aura permis aux joueurs du Tricolore de revenir sur les lieux du crime seulement quelques heures plus tard. Cette équipe semble être sur le ‘cruise control’ depuis deux semaines mais ce midi à l’entraînement personne ne semblait dans sa zone de confort habituelle.

On a assurément eu droit à l’un des entraînements les plus intenses de la saison. Pendant quarante-cinq minutes, les hommes de Jacques Martin ont travaillé avec une énergie que l’on n’avait pas vue dernièrement…Même pas dans les matchs. «Au lieu d‘être fâché entre nous autres comme ce matin, faut se servir de ça pour être fâché contre nos adversaires quand on joue,» a philosophé Mathieu Darche avec sa franchise habituelle

PK Subban qui souhaite retrouver sa place dans la formation s’est entraîné sans ménagement comme s’il se retrouvait véritablement en situation de match. Une fois de plus, sa façon de travailler n’a pas plu à Tomas Plekanec. Il y avait des flammèches entre eux à chaque fois qu’ils se retrouvaient impliqués dans un exercice et il est clair qu’ils se cherchaient mutuellement chaque fois que c’était possible. Ils ont même failli en venir aux coups après que Subban eut asséné un solide coup sur le bâton de Plekanec qui essayait de se positionner devant le filet. Plekanec en a perdu son bâton et Lapierre a séparé les deux coéquipiers en poussant le jeune défenseur qui ne semblait pas comprendre la portée de son geste. Subban et Plekanec n’iront certainement pas jouer au golf ensemble mercredi en Floride.

Avec Josh Gorges qui ne s’entraînait pas, Subban était jumelé à Hall Gill et le vétéran défenseur a beaucoup travaillé avec lui. Qu’un vétéran le prenne sous son aile, c’est probablement ce dont Subban a le plus besoin en ce moment. Pas longtemps après l’altercation avec Plekanec, Gionta et Gill ont d’ailleurs pris le temps de discuter avec lui.

Prisonniers à Long Island

Après l’entraînement, les joueurs et les dirigeants du Canadien se sont dirigés vers le petit aéroport de Farmingdale mais le moteur de leur avion a refusé de démarrer. Retour à l’hôtel pour le groupe.

Pendant ce temps, les vols réguliers en partance des aéroports de La Guardia et JFK étaient tous annulés. La meilleure solution : le train. Premier obstacle se rendre à New York! L’hôtel déniche un taxi-limousine qui accepte de faire le trajet pour un petit 200$. Une dispendieuse ballade d’environ quarante minutes qui me permet de constater que les Newyorkais ne sont vraiment pas habitués avec ce genre de tempête. Tout le long de la route, il y a un nombre incalculable de voitures abandonnées et ensevelies de neige. Quelques sorties d’autoroute ne sont même pas encore déblayées et ça fait des heures qu’il n’est pas tombé un seul nouveau flocon.

À l’hôtel, les joueurs du Canadien apprennent pendant ce temps qu’on a déniché un avion à Toronto pour venir les cueillir. Il y a toutefois un problème et il est de taille : on n’a pas encore trouvé de pilotes!

Arrivé à la gare Penn Station de New-York, je me précipite à un guichet pour acheter un billet pour le prochain départ vers Washington. Il est 14h35 et un train quittera à 15h05. C’est fantastique, j’arriverai à Washington à temps pour profiter d’un bon repas. À 15h30, on indique au tableau que mon train est retardé et j’avais commencé à m’en douter! Jusqu’à quelle heure le retard? Personne ne peut le dire. En fait, vers 16h00, tous les départs sont retardés et ceux qui ne le sont pas, sont annulés. Je me croise les doigts et je me demande si je ne devrais pas chercher à louer une voiture ou à prendre une chambre à New-York pour la nuit. Finalement, vers 17h30 ont annonce que mon train est à la gare et que nous partirons sous peu. Je serai à Washington vers 22h00 et une Sam Adams bien froide sera ma première récompense, une fois ma valise déposée dans ma chambre!



Alors que je suis assis dans le train et que je rédige ce billet, à Long Island, on apprend pendant ce temps aux joueurs qu’ils s’envoleront vers 21h30 ce qui amènera l’équipe à l’hôtel vers 23h45. Les joueurs du Tricolore auront oublié cette journée un peu folle lorsqu’ils seront en Floride. De mon côté, c’est mon ami Renaud qui prend la relève pour la fin de ce voyage…J’espère au moins qu’il m’enverra une carte postale du Sunshine State! Il est actuellement 23h26 au moment où je place ce billet dans sur le rds.ca. Dans trente secondes, je commande ma Sam Adams…Je ne sais pas si c’est une récompense vraiment méritée mais je vous confirme que j’ai faim et que j’ai soif…car il n‘y avait plus de bouffe à bord du train!