En plein inconnu, Jesperi Kotkaniemi démontre qu’il apprend vite
Canadiens mardi, 18 sept. 2018. 00:57 samedi, 14 déc. 2024. 03:55MONTRÉAL – Jesperi Kotkaniemi a marché pour la première fois dans le tunnel qui mène à la glace du Centre Bell, lundi. Il a marqué son premier but dans un « vrai » match de la Ligue nationale et a reçu sa première ovation du public le plus bruyant qu’il n’avait jamais entendu.
Mais ce qui l’a le plus marqué, ce qu’il retiendra surtout de ses débuts dans l’uniforme du Canadien, n’est peut-être même pas dans cette liste.
« Je n’avais jamais vu un combat sur la glace avant. J’ai trouvé ça pas mal cool! », s’est esclaffé après la rencontre le jeune Finlandais, encore impressionné par la démonstration de virilité offerte par Nicolas Deslauriers, son compagnon de trio, en première période.
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En apparence anodine, cette révélation cocasse illustre bien l’ampleur du défi auquel fait face le plus bel espoir du Canadien à son premier camp d’entraînement en Amérique du Nord. On ne se bat pas dans la ligue élite finlandaise, où Kotkaniemi a évolué à l’âge de 17 ans la saison dernière. La vigueur avec laquelle on se dispute la rondelle n’est pas exprimée de la même façon non plus.
C’est peut-être pourquoi, malgré les nombreuses raisons qu’il avait de se réjouir, Kotkaniemi donnait davantage l’impression d’être soulagé qu’heureux après sa mémorable rentrée montréalaise.
« [La robustesse et la vitesse du jeu] étaient très élevées. Des hommes costauds essayaient parfois de m’arracher la tête. Je dois être sur mes gardes en tout temps », a constaté le jeune homme avec le grand sourire qui est déjà devenu sa marque de commerce.
« Si j’avais joué au niveau junior l’an passé, j’aurais peut-être eu l’impression de jouer contre des super-héros ce soir, a-t-il ensuite relativisé avec beaucoup de pertinence. Là, ils étaient seulement des plus gros joueurs qu’en Finlande. J’essaie de survivre. »
« Il a 18 ans et il est encore un joueur junior aux yeux de bien des gens, a tenu à rappeler Claude Julien dans son point de presse d’après-match. Je le répète, on est en Amérique du Nord, les patinoires sont plus petites et on joue un style de jeu beaucoup plus agressif que ce à quoi il est habitué. Il faut donc apprécier la façon dont il s’est comporté ce soir. Il a démontré l’étendue de son talent, il a fait preuve de patience. Il est en apprentissage. »
Et Kotkaniemi apprend vite. À défaut de savoir jusqu’où il sera capable d’étirer sa marge de progression, voilà une affirmation qu’on peut déposer ici avec certitude. En première période, le Canadien a perdu de précieuses secondes d’avantage numérique parce que le Finlandais s’est trop facilement laissé soutirer le disque en zone adverse. En troisième période, Kotkaniemi est allé jouer du coude sans complexe pour récupérer une rondelle derrière le filet et la remettre à la ligne bleue, préparant lui-même son but.
Un autre exemple : en deuxième période, Kotkaniemi a bien anticipé le jeu pour intercepter une sortie de zone des Devils, mais sa prise d’information sur l’action subséquente a été déficiente et sa passe risquée a freiné l’élan qu’il avait lui-même généré. Mais quelques présences plus tard, il a osé une manœuvre similaire et cette fois, son relais est arrivé directement sur la palette de Charles Hudon, qui a filé seul vers le gardien adverse.
Kotkaniemi fait des erreurs, c’est évident, et il continuera d’en faire jusqu’à ce qu’il retourne faire ses classes dans les circuits inférieurs avant la fin de ce camp d’entraînement. Mais déjà, il semble rarement commettre la même deux fois et ne tarde pas à se faire pardonner ses faux pas.
« Il s’améliore sur une base quotidienne, observe Claude Julien. Son rendement jusqu’à maintenant est encourageant. »