Même si plusieurs partisans du Canadien croient que Marc Bergevin regarde son équipe accumuler les défaites sans broncher, la vérité est toute autre. Le directeur général du Canadien cherche activement à compléter une, voire des transactions pour secouer son équipe. Mais aussi, et surtout, pour l’améliorer.

Après que des vagues de rumeurs aient chassé de Montréal Max Pacioretty, David Desharnais, Brian Gionta et Andrei Markov – pour ne nommer que ceux-là – notre collègue Pierre Lebrun assurait la semaine dernière que le Canadien tentait de refiler Rene Bourque à un, ou plusieurs clubs de l’Association ouest.

L’une de ces équipes était l’Avalanche du Colorado.

Pourquoi était? Parce que selon des informations obtenues en début de soirée lundi, l’Avalanche du Colorado, et non le Canadien, a décidé de faire marche arrière dans le cadre d’une transaction qui envoyait Pierre-Alexandre Parenteau au Tricolore en retour de Rene Bourque.

Parenteau-Bourque : un pour un. Cette transaction aurait été toute à l’avantage du Tricolore. Tellement, que Marc Bergevin aurait dû être mis à l’index s’il avait balayé du revers de la main une telle offre de la part de Patrick Roy.

Depuis son acquisition des Flames de Calgary, en cours de saison 2011-2012, Rene Bourque, 32 ans, multiplie les déceptions à Montréal. Ses 19 buts et 29 points récoltés timidement en 104 matchs disputés avec le Tricolore sont loin de justifier le salaire de 4 millions $ qu’il touche cette année (sept buts, une passe en 39 matchs) sans oublier les 2,5 millions $ qu’il touchera l’an prochain et dans deux ans pour une moyenne sous le plafond salarial de 3,333 millions $.

Si ce n’était de l’acquisition du choix au repêchage qui a permis au Canadien de sélectionner le gardien québécois Zachary Fucale, la transaction qui a envoyé Mike Cammalleri à Calgary en retour de Bourque devrait être considérée comme un désastre.

Âgé de 30 ans, Pierre-Alexandre Parenteau est un marqueur beaucoup plus prolifique que Bourque. Sa saison de 18 buts et 43 points récoltés en 48 matchs l’an dernier au Colorado le confirme.

En 41 matchs cette saison – Parenteau a dû composer avec une élongation musculaire au genou qui lui a fait rater quelques matchs – le Gatinois n’affiche que neuf buts et 26 points. Malgré cette baisse notable, le Québécois demeure un meilleur producteur de point que Bourque.

En plus, il tire de la droite. Une denrée rare sur le flanc droit du Canadien alors que Brandon Gallagher est le seul droitier capable de marquer des buts sur une base régulière cette saison. Brian Gionta compense son manque à gagner en matière de production offensive en relevant, avec brio, plusieurs missions défensives depuis le début de saison. Quant à Daniel Brière, il n’arrive pas à offrir au Canadien les buts et les passes attendus de lui lors de son embauche à titre de joueur autonome l’an dernier.

Sur le plan financier, Parenteau écoule la deuxième saison d’un contrat de quatre ans l’assurant d’un salaire annuel de 4 millions $. Un salaire et une moyenne sous le plafond légèrement supérieurs aux paramètres de Bourque.

En dépit de ce léger déséquilibre favorisant le porte-couleurs du Canadien, il semble évident que le Tricolore aurait été très mal avisé de refuser d’acquérir P-A Parenteau pour Rene Bourque.

Selon des sources bien informées, P-A Parenteau n’est toutefois pas sans tache et sans reproche. Au Colorado, la direction de l’équipe lui reproche d’ailleurs des lacunes au chapitre de l’implication et de l’éthique de travail.

Ces doléances seraient directement liées au fait que Parenteau est confiné depuis le début de la saison aux troisième et parfois même quatrième trios alors qu’il occupait une place au sein des six premiers attaquants l’an dernier.

Une place que le Gatinois revendique encore cette année, mais que le nouvel état-major refuse de lui octroyer sur une base régulière. Parenteau obtient toutefois du temps de qualité à la pointe lors des attaques massives. Des présences qui l’aident à maintenir sa production offensive.

Remis de sa blessure au genou, Parenteau a été écarté de la formation lundi soir à Dallas, où l’Avalanche rendait visite aux Stars.

Une décision qui pourrait être de nature préventive considérant que l’Avalanche disputait, lundi, un troisième match en quatre soirs. Ne comptant aucune clause limitative quant aux équipes au sein desquelles il pourrait être échangé, P-A Parenteau s’est retrouvé au centre d’intenses rumeurs indiquant que son départ était imminent lorsqu’il a été confirmé qu’il ratait le duel face aux Stars.

Bien que le Canadien ait affiché un intérêt certain pour le Québécois dont l’acquisition aurait permis de colmater deux brèches – un marqueur sur le flanc droit, et un francophone de plus au sein de l’organisation – deux ou trois autres clubs ont contacté l’Avalanche pour s’informer de la disponibilité de Parenteau. L’absence d’affinité entre Patrick Roy, l’entraîneur-chef, et l’ailier droit de 30 serait aussi l’un des motifs expliquant le fait qu’il soit ainsi offert aux 29 autres équipes de la LNH. Et qu’il pourrait mettre le cap sur une autre ville dans un avenir rapproché.

Que ce soit à Montréal, où ailleurs.

Selon le collègue Adrian Dater, du Denver Post, il ne fait pas de doute que Parenteau serve d’appât pour une transaction. Il doute toutefois que l’Avalanche le cèderait pour un autre attaquant. À cet effet, le nom de Brian Gionta a aussi été associé à la rumeur de transaction conclue entre le Colorado et Montréal.

Selon Dater, Patrick Roy, Joe Sakic et l’ensemble de l’état-major de l’Avalanche tenterait plutôt d’obtenir du renfort à la ligne bleue en retour de Parenteau. Et non un autre attaquant.

À suivre...