Lorsque Bob Gainey a congédié Guy Carbonneau, il était persuadé que son arrivée derrière le banc allait provoquer un électrochoc qui allait relancer l'équipe.

C'est tout le contraire qui s'est produit et on parle présentement d'un échec lamentable. Lorsque Gainey a pris les choses en main, le Tricolore se retrouvait en cinquième position dans l'Est. Deux semaines plus tard, le Canadien se retrouve en huitième place, après voir perdu des points très précieux contre les Islanders, les Sénateurs et les Maple Leafs.

"C'était vraiment humiliant hier," avoue Guillaume Latendresse. "Nous entendions les huées en milieu de deuxième période et j'avais le goût de me cacher sous le banc. Ce n'est pas acceptable d'offrir des performances de la sorte," poursuit-il.

Si les partisans affichent leur mécontentement envers leurs favoris, ce n'est pas seulement parce que le Canadien a glissé au huitième rang. C'est d'abord et avant tout qu'ils savent pertinemment que ceux qui portent le chandail bleu-blanc-rouge se moquent d'eux.

Avec Gainey derrière le banc, l'équipe n'a gagné qu'un seul match sur six et plusieurs joueurs semblent avoir abandonné.

"Certains joueurs ne réalisent peut-être pas l'ampleur de la situation," analyse le #84. "Quand tu n'est pas ici l'été, c'est différent. Lorsqu'on rate les séries à Montréal, ce n'est pas une situation agréable et je n'ai vraiment pas envie de vivre ça."

La filière russe dort, Higgins fait du surplace, les gardiens n'arrêtent plus les rondelles et les vétérans ne font pas leur travail de leader. Ça augure très mal pour les 10 dernières parties de la saison et l'espoir de participer aux séries.

"Il faut se réveiller car les Panthers jouent du bon hockey," déclare Latendresse. "Si on ne participe pas aux séries, l'été va être long."

Dimanche, alors que c'était congé d'entraînement et que des joueurs ont travaillé en gymnase, Latendresse fut l'un des trois représentants du Canadien mandatés pour rencontrer les médias. Il s'est exprimé avec l'aplomb d'un vétéran mais aussi avec son cœur. On sent très bien que la situation actuelle le préoccupe grandement. Malheureusement, on se pose beaucoup de questions pour le reste du vestiaire.

Laraque s'est adressé à ses coéquipiers

De retour au jeu samedi après une blessure au dos qui l'a forcé à rater sept matchs, Georges Laraque a pris la parole dans le vestiaire après la gênante défaite contre les Maple Leafs.

Laraque, qui a participé à la finale de la Coupe Stanley à deux reprises, s'est adressé aux joueurs autonomes de l'équipe pour leur dire qu'ils pourraient tirer profit du dernier droit de la saison.

"Toutes les équipes veulent des gagnants," affirme Laraque. "Si on ne fait pas les séries et que certains joueurs ne livrent pas la marchandise d'ici la fin de la saison, ils seront pointés du doigt."

D'après un reportage de Luc Gélinas