À partir de quel moment faut-il réellement commencer à parler de catastrophe en ce qui concerne le Canadien? Pas le début de saison. L’équipe elle-même.

Depuis une semaine déjà qu’on étire le début de saison en s’encourageant en parlant d’effort louable contre les Sabres, les Maple Leafs ou les Panthers. L’effort est là, l’émotion aussi mais les résultats demeurent les mêmes. Dimanche matin, au terme du segment qui approche de trois parties en quatre soirs, Geoff Molson devra s’asseoir et prendre une décision éclairée. À ce moment, son équipe sera en congé jusqu’au vendredi et après onze rencontres, il ne sera peut-être pas encore trop tard pour essayer de redresser la barque si la troupe de Jacques Martin continue de s’enliser.

Mauvaise évaluation

Jacques Martin ne peut quand même pas marquer des buts, relancer l’attaque ou arrêter des rondelles. L’entraîneur-chef compose avec les éléments qu’il a sous la main et même si vous n’aimez pas son style taciturne, ce n’est pas tellement de sa faute si Mike Blunden et Petteri Noklainen lui sont donné pour boucher des trous. C’est encore moins de sa faute si Raphael Diaz et Alexei Emelin sont poussés dans la fosse aux lions et que Yannick Weber se retrouve quatrième défenseur de son équipe et qu’il joue plus de vingt minutes par match.

Dominants dans leur ligue respective, ces deux joueurs européens ont été mal évalués par les éclaireurs et le grand manitou, Pierre Gauthier. Monsieur Diaz et monsieur Emelin vont peut-être prendre du gallon et poursuivre leur développement mais à 25 ans, on s’entend qu’une fois vraiment adaptés au style de jeu de la LNH et aux surfaces de jeu nord-américaine, l’amélioration ne sera probablement pas très significative.

Pendant de temps, la seule certitude en ce qui concerne Andrei Markov, c’est qu’à la fin de la semaine il reviendra de la Floride bien bronzé. Pour son genou, on ne sait rien. Tout l’été, les amateurs me posaient toujours la même question. «Ouais…Markov, un long contrat comme ça. Penses-tu que son genou va être correct?». «Ben oui, que je répondais invariablement. S’il y avait eu le moindre doute, jamais le Canadien ne se serait compromis comme ça. C’est clair que les médecins ont donné des rapports béton.» De bonne foi, j‘avoue j‘ai pris pour acquis que Markov serait là, que les nouveaux défenseurs seraient capables de livrer la marchandise et j‘entrevoyais la saison avec optimisme. Y‘a comme un vice caché dans toute cette histoire.



Et Erik Cole maintenant. LA trouvaille de l’été. Plutôt triste.

À Hamilton maintenant, il reste quoi? Louis Leblanc qui a peu joué lors des deux dernières saisons. La relève, elle est dans les rangs juniors avec Jarred Tinordi, Brendan Gallagher et Michael Bournival qui vont peut-être s’amener un jour en renfort?

À Geoff Molson de jouer

Dimanche matin, si le Tricolore n’a pas sorti le nez de l’eau, Geoff Molson devra poser son premier geste significatif depuis que lui et ses partenaires d’affaires ont acheté le club de George Gillett. Et avec la visite des Flyers mercredi et deux parties contre les Bruins, il y a fort à parier que Montréal ne sera plus dernier dans l’est mais bien dernier dans toute la ligue à l’issue du week-end. Deux victoires, c’est tout ce qui peut empêcher Geoff Molson de ne pas convoquer une conférence de presse lundi midi.

Et celui qui doit payer le prix, c’est le grand patron.



Directeur-général avant de s’amener à Montréal, Jacques Martin pourrait garder la clé du building et déménager son bureau au septième étage. Un ancien joueur flamboyant, une légende vivante qui aujourd’hui n’a plus rien à prouver dans les rangs juniors où il amorce une septième saison serait certainement plus que prêt à prendre la relève derrière le banc et mettre un peu de vie dans la place.

Si Patrick Roy accepte de relever un défi semblable, une des premières choses qu’il ferait serait certainement d’expliquer à son nouveau patron que deux Québécois c’est nettement insuffisant dans le vestiaire du Canadien de Montréal. Mais ça, c’est un autre dossier…un dossier que Pierre Gauthier et ses acolytes ont toujours refusé de considérer avec sérieux.