MONTRÉAL - Guy Lafleur ne s'en fait pas pour la santé mentale de Carey Price. Le démond blond n'estime pas que le jeune gardien du Canadien compose difficilement avec son statut de vedette à Montréal.

« Ça me surprendrait que ça l'affecte au point où il ressent réellement une pression additionnelle », a affirmé Lafleur, jeudi, dans le cadre de la remise des Prix d'excellence et de mérite portant son nom.

L'attaquant Patrick Delisle-Houde, des Redmen de McGill, et le défenseur Charles-David Beaudoin, des Voltigeurs de Drummondville, sont les récipiendaires des Prix d'excellence Guy Lafleur, octroyés depuis 28 ans aux jeunes hockeyeurs étudiants émérites.

L'attaquant Alexis Guilbaut, des Lauréats du cégep de Saint-Hyacinthe, a reçu le mérite Guy Lafleur.

Lafleur sait de quoi il parle puisqu'il a eu à composer avec le statut de vedette dès ses premiers coups de patins dans l'uniforme du Canadien, dans les années 1970.

Il a été l'idole d'une génération de partisans du Canadien. Dans ses plus belles années, partout où il allait, il ne passait pas inaperçu et il était très sollicité.

« Ce n'est pas difficile de faire sa bulle, a-t-il repris. La couverture médiatique est peut-être plus importante de nos jours. Carey est plus susceptible d'être reconnu dans les lieux publics, mais ça fait partie du métier. Les gens sont sympathiques, c'est le fun. Les gens te donnent énormément d'attention, et toi en retour par ta gentillesse tu dois redonner à ton public. Ça vient naturellement. Et quand tu veux avoir la paix, tu restes chez toi. C'est comme ça que je vois ça.

« Les gens me disent toujours: 'tu dois être tanné de te faire achaler tout le temps'. La journée que je ne me ferai pas achaler quand je vais sortir, là je vais me poser des questions. Je vais être pas mal inquiet », a-t-il résumé, en s'esclaffant.

Admettant qu'il s'attendait à ce que Price soit meilleur en séries éliminatoires, Lafleur a souligné qu'on doit faire preuve de patience dans son cas parce qu'il n'est âgé que de 25 ans.

« Il n'a pas encore atteint le sommet de son art. Les gardiens âgés de moins de 25 ans comme lui sont peu nombreux dans la Ligue nationale. Il va revenir plus fort. Le directeur général Marc Bergevin et l'entraîneur Michel Therrien vont l'aider à augmenter son niveau de jeu. Ils vont lui permettre d'acquérir plus de confiance et de maturité. »

Lafleur, qui ne recule jamais devant une question des journalistes, s'est par ailleurs dit très heureux pour Patrick Roy.

L'ancien gardien vedette vient d'accepter les postes d'entraîneur et de vice-président des opérations hockey avec l'Avalanche du Colorado.

« Patrick ne visait pas uniquement un poste d'entraîneur, comme on le laissait entendre. Il voulait plus de latitude sur le plan décisionnel et il a eu ce qu'il voulait au Colorado. Il connait bien l'organisation parce qu'il a évolué là-bas. C'est une belle occasion pour lui. C'était le moment pour lui de tenter sa chance dans la Ligue nationale, après 10 ans passés dans la Ligue junior du Québec. »

Interrogé au sujet du redressement du Canadien cette saison, Lafleur a souligné le bon travail qu'a fait Bergevin et le virage jeunesse que l'organisation a orchestré.

Lafleur s'est dit particulièrement impressionné par Alex Galchenyuk.

« C'est important dans le hockey d'aujourd'hui de permettre aux jeunes de cheminer à leur propre rythme, a-t-il opiné. Le Canadien l'a fait cette saison avec Galchenyuk et Brendan Gallagher, et on ne cache pas qu'on va miser de plus en plus sur les jeunes à l'avenir. »