PAR ÉRIC LEBLANC

BROSSARD – Marc Bergevin n’a pas célébré la nouvelle année trop longtemps, il s’est empressé d’accorder une prolongation de contrat de deux saisons au gardien réserviste Al Montoya. 

Bergevin heureux de la signature de Montoya

Selon les règlements de la LNH, le directeur général du Canadien devait attendre au 1er janvier avant de pouvoir procéder à ce geste. Bien sûr, il aurait été étonnant qu’il puisse s’entendre avec Alexander Radulov aussi rapidement. 

Comme il a tenu à le préciser plus d’une fois dans ses réponses, Bergevin a agi de cette manière parce qu’il est heureux du rendement de l’adjoint de Carey Price.

Son geste ne serait donc pas uniquement relié à la contrainte d'avoir un gardien sous contrat pour la saison prochaine qui sera admissible aux conditions du repêchage d’expansion de la LNH. Price ne pourra pas être réclamé en raison de sa clause de non-mouvement tandis que Charlie Lindgren n’a pas à être protégé par le Canadien.

« Je ne donnerais pas un contrat de deux ans à un joueur simplement parce que je dois l’exposer au repêchage d’expansion. Des gardiens comme ça, tu peux probablement en trouver en avril ou en mai. C’est basé sur ses performances. Après sa victoire en Floride, vous avez vu la réaction des autres joueurs, ils étaient tous contents pour lui. C’est un bon coéquipier », a confié Bergevin qui a répondu à quelques questions des journalistes, lundi.

Pour Bergevin, l’entente souhaitée par Montoya et son agent convenait très bien à son organisation.

« Premièrement, on est satisfait de son rendement jusqu’à présent. À 31 ans, il est encore très jeune. Pour nous, le montant (moyenne annuelle de 1,065 million) est idéal sur la masse salariale. Il a réussi de bonnes performances jusqu’à maintenant. On est très content et satisfait de cette signature », a souligné le DG.

En 11 sorties avec sa nouvelle équipe cette saison, Montoya présente un dossier de 4-4-2 avec une moyenne de buts alloués de 2,74, et un pourcentage d'arrêts de ,909.

Le principal intéressé semblait comblé par ce nouveau pacte qui pourrait lui permettre de jouer pour la première fois pendant trois saisons avec la même équipe dans la LNH.

« Je suis simplement excité d’être de retour. C’est un bon groupe, on a une chance d’accomplir quelque chose de spécial et je tenais à en faire partie », a déclaré Montoya qui ne ménage pas le travail avec l’entraîneur des gardiens, Stéphane Waite.

« Du sommet à la base, c’est probablement la meilleure organisation avec laquelle j’ai été associé. Je ne peux pas demander mieux par rapport à la façon dont je suis traité », a noté Montoya qui considère que ce contexte l’aide dans son jeu.

« Pour moi, c’est simple, je me concentre sur mon jeu et j’essaie d’apprécier les moments. C’est facile de se concentrer sur ses tâches et essayer de devenir meilleur, c’est un aspect que j’apprécie », a ciblé l’ancien des Panthers, des Jets, des Islanders et des Coyotes.

Nul doute, Montoya est content d’avoir pu ajouter une deuxième année à ce nouveau contrat. Par contre, il s’est empressé d’assurer que cette sécurité d’emploi n’aura pas d’impact sur son rendement.

« J’en ai discuté avec mon agent et on a décidé de le proposer à Marc. Mais ça ne change rien pour moi, je me présente au travail de la même manière. [...] Je m’attarde seulement à être le meilleur coéquipier que je peux et j’essaie d’aider l’équipe à gagner. »

Les Golden Knights de Las Vegas pourraient modifier les plans de carrière de Montoya en le sélectionnant au repêchage d’expansion en juin.

« Je ne m’y attarde pas, ce ne serait pas la bonne approche. Je me concentre seulement sur mon travail », a réagi Montoya avec raison.

Le gardien d’expérience voudrait poursuivre son association avec Price, un athlète inspirant.

« C’est un bon gars, je ne crois pas que plusieurs personnes s’entendent mal avec lui. Au point de vue du travail, c’est agréable de collaborer avec lui et de le pousser », a relaté Montoya.

Price a souvent vanté les qualités humaines et sportives de Montoya, qui n’a pas tardé à se faire des amis dans le vestiaire.

« Mes coéquipiers sont géniaux », a reconnu Montoya quand il a parlé de leur joie de l’aider à vaincre les Panthers, son ancienne équipe.

Discret à propos de Radulov

Sans surprise, Bergevin a respecté sa philosophie de ne pas discuter des négociations contractuelles publiquement. Ça ne veut pas dire pour autant qu’il n’essaie pas de conserver les services de Radulov pour plus d’une saison.

À l’approche de la mi-saison, Bergevin sait mieux que quiconque que son équipe serait plus redoutable avec du renfort au centre et en défense.

« Je regarde toujours pour améliorer l’équipe et ça ne changera pas », a-t-il répondu.

À propos des possibilités de viser la coupe Stanley, Bergevin a été sage en ce début de 2017.

« On va se calmer le pompon avec le championnat, on va commencer par faire les séries. »

« On est satisfaits du début de saison. On a réussi à s’en sortir pas mal bien sans (Alex) Galchenyuk, (Andrei) Markov, (David) Desharnais, (Andrew) Shaw et (Greg) Pateryn. Tous les clubs passent à travers des périodes difficiles. (Steven) Stamkos à Tampa Bay ne sera pas prêt avant le mois de mars. C’est la réalité de la LNH aujourd’hui : tu bâtis ton équipe en été et ensuite, t’espères pour le mieux pour la santé. Pour l’instant, on est satisfait, mais on a encore beaucoup de pain sur la planche », a conclu Bergevin.

Le directeur général du Canadien n’est pas monté à bord de l’avion vers Nashville alors qu’il assistera plutôt à des matchs du Championnat mondial junior. Il pourra notamment suivre la progression des espoirs Noah Juulsen (Canada) et Mikhail Sergachev (Russie), en plus d’observer les joueurs qui ne sont pas encore repêchés.