MONTRÉAL - L'entraîneur-chef du Canadien, Claude Julien, avait affirmé vendredi que ce n'était pas le temps de paniquer, même si la formation montréalaise avait perdu trois de ses quatre matchs précédents.

Les joueurs ont admis avoir été paralysés par la nervosité en début de rencontre samedi soir. Ils ont toutefois été patients et ont fait preuve de caractère pour réussir à renverser les Maple Leafs de Toronto en troisième période.

« Notre détermination nous a permis de passer à travers un début de match difficile », a admis Julien, après la victoire de 2-1 des siens.

« Plus le match avançait, plus nous revoyions les bonnes choses du début de saison », a-t-il ajouté.

Dans une saison écourtée et avec un calendrier entièrement intra-section, la pression monte vite dans les différents marchés canadiens cet hiver. Le moindre faux pas fait rapidement sourciller les observateurs et les partisans.

Le Canadien n'y a pas échappé au cours des derniers jours. Après avoir connu un début de saison canon avec une fiche de 5-0-2, il a perdu quatre de ses sept matchs suivants. L'offensive, qui avait inscrit en moyenne 4,4 buts à ses 10 premiers matchs, a frappé un mur, étant limitée à six buts à ses quatre rencontres suivantes.

On ne peut pas dire que l'offensive est relancée après la victoire face aux Maple Leafs. Le Tricolore a dû travailler d'arrache-pied pour inscrire ses deux buts.

Les trios de Phillip Danault et Nick Suzuki ont toutefois connu de bons moments, appliquant de la pression et réussissant à provoquer des revirements en zone neutre. Les deux buts du Canadien sont venus du trio de Danault; ils ont été marqués par Tyler Toffoli et Brendan Gallagher.

« Il fallait trouver une façon de gagner. Notre gardien nous avait donné une occasion de le faire. Nous avions 20 minutes pour remporter le match », a raconté Gallagher en revenant sur le message avant la troisième période.

« Dans cette ligue, si vous laissez une équipe rester dans le match, elle peut facilement prendre son élan et renverser la vapeur », a-t-il enchaîné.

Gallagher a aussi fait écho aux propos de son entraîneur la veille, rappelant que personne chez le Canadien n'a paniqué malgré la tendance inquiétante des derniers matchs.

« Nous comptons sur de bons vétérans. Il y a aussi de bons jeunes. J'aime notre équipe », a-t-il ajouté.

Globalement, le Tricolore est plus aguerri qu'il l'était la saison dernière quand il a traversé deux séries de huit défaites. Parmi les nouveaux membres de l'équipe qui ont joué au moins un match cet hiver, Toffoli, Joel Edmundson, Corey Perry et Jake Allen ont tous déjà gagné la coupe Stanley.

C'est peut-être ce qui explique la confiance inébranlable du Canadien malgré la récente petite turbulence.

« La différence avec la saison dernière, c'est que nous n'étions pas capables de nous relever quand nous perdions en séquence, a mentionné Danault. Ce soir (samedi), nous nous sommes relevés, nous nous sommes serré les coudes.

« Oui, nous avons été ordinaires en début de match, mais nous avons été solides par la suite. Nous avons une force mentale que nous n'avions pas la saison dernière. »

La victoire de samedi permettra aussi au Canadien d'aborder une longue semaine d'entraînement avec le sourire. Le Tricolore reprendra le collier seulement samedi prochain, quand il accueillera les Maple Leafs au Centre Bell.

Il aura donc quatre jours d'entraînement, avec une journée de congé jeudi.

« Avec une autre défaite (samedi), ç'aurait fait quatre en cinq et nous aurions eu toute la semaine pour songer à ça. La victoire fait une grosse différence, a reconnu Julien. Elle est arrivée à un bon moment dans notre calendrier.

« Mais nous n'allons pas passer la semaine à nous détendre. Nous savons que nous devons continuer à travailler. Cependant, nous aurons un meilleur état d'esprit que si le résultat avait été différent », a conclu Julien.