NEW YORK - Carey Price et Henrik Lundqvist ont peut-être été évincés de la course au trophée Vézina remis au gardien de l’année dans la LNH. Mais après leur duel dans le cadre du match de médaille d’or au Jeux olympiques de Sotchi l’hiver dernier, les voilà à nouveau nez à nez en finale de l’Association Est alors que les trois finalistes, Tuukka Rask, des Bruins, Ben Bishop, du Lightning, et Semyon Varlamov, de l’Avalanche, sont eux en vacances.

Si Price a remporté le premier duel en blanchissant la Suède 3-0 le 23 février dernier, le bras de fer qu’il s’apprête à livrer à Lundqvist et aux Rangers s’annonce des plus intéressant.

Considéré par plusieurs comme le meilleur gardien de la LNH, Lundqvist s’amène toutefois à Montréal avec un boulet accroché aux jambières. Aussi bon soit-il, le gardien suédois a connu plus que sa part d’ennuis contre le Canadien. Particulièrement au Centre Bell.

Lundqvist présente un dossier de 13 victoires, 11 revers et deux défaites en prolongation face au Canadien. À Montréal, il affiche un dossier négatif (4-5-2) et a subi la défaite à ses quatre derniers départs. Sa dernière victoire remonte au 17 mars 2009 et son dernier départ au 15 janvier 2012.

«Honnêtement, je ne me souviens pas de mon dernier match à Montréal», a convenu le gardien des Rangers lorsqu’on lui a fait remarquer que ça faisait une mèche qu’il n’avait pas défendu la cage des Rangers au Centre Bell.

Cette année, c’est son adjoint Cam Talbot qui a obtenu les deux départs. Il a blanchi le Canadien 1-0 et a subi un jeu blanc de 1-0. Lundqvist a été lui aussi blanchi (2-0) lors de la seule visite du Canadien à New York. C’était toutefois Peter Budaj et non Carey Price qui était devant le filet du Tricolore.

Un face-à-face qui promet

Avant l’entrée en scène de Talbot, Martin Biron obtenait régulièrement le feu vert habituel donné aux gardiens québécois lorsqu’ils font escale à Montréal.

Lorsque les journalistes ont demandé à Lundqvist si ces absences répétées au Centre Bell avaient quelque chose à voir avec le fait qu’il ne s’y sentait pas à l’aise, le gardien des Rangers s’est contenté de sourire.

«Le Centre Bell est un endroit exceptionnel pour jouer. C’est un building extraordinaire, il y a de l’atmosphère et je suis très excité à l’idée d’y aller. Je crois d’ailleurs que c’est là que j’ai remporté ma première victoire sur la route en carrière. Je sais donc que je suis capable d’y gagner. Je prendrai la direction de Montréal avec confiance», a lancé Lundqvist.

Après vérification, c’est effectivement au Centre Bell, après des défaites encaissées au New Jersey et à Buffalo, que Lundqvist a signé sa première victoire sur la route en carrière : un gain de 5-2 au cours duquel le gardien des Rangers avait repoussé 38 des 40 tirs du Canadien le 29 octobre 2005.

Mis au courant des statistiques moyennes de Lundqvist face au Tricolore, particulièrement au Centre Bell, l’entraîneur-chef des Rangers n’a pas semblé impressionné.

«Si vous vous posez vraiment la question, je vais vous rassurer en indiquant que c’est bel et bien «Hank» qui sera devant le filet samedi», a lancé Alain Vigneault en riant.

Pourquoi lui avoir préféré Cam Talbot à deux reprises cette saison au Centre Bell alors? «La première fois, je ne me souviens pas vraiment. Lors de notre deuxième visite, le match ne voulait rien dire ni pour les Rangers pas plus que pour le Canadien. Il était donc décidé que j’accordais un congé à Lundqvist. Il l’aurait obtenu, peu importe qu’on aurait joué à Boston, Montréal ou ailleurs dans la Ligue.»

Face-à-face

Après avoir aidé les Rangers à battre les Flyers d’abord et les Penguins ensuite dans le cadre de deux séries qui se sont prolongées à la limite des sept parties, Henrik Lundqvist sait très bien que rien ne s’annonce facile contre le Canadien et leur gardien.

«Nous allons affronter un très bon club de hockey. C’est un défi énorme qui nous attend. Quant au duel avec Price, je vais affronter un très bon gardien. Un gardien calme. En contrôle. Un gardien qui connaît beaucoup de succès. Mon mandat sera simple : être aussi bon que lui. Ce sera un beau défi et nous devrons comme équipe tenter de lui compliquer la vie en envoyant des joueurs devant lui», a mentionné Lundqvist.

Bien qu’Alain Vigneault avait accordé un congé de 48 heures à ses joueurs, le gardien numéro un des Rangers était sur la patinoire hier matin. Sous les ordres de Benoit Allaire, Lundqvist a été canardé de tirs provenant de tous les coins du territoire défensifs. Dans chacun des exercices, le gardien suédois devait composer avec la présence d’un coéquipier qui avait le mandat de lui voiler la vue tout en tentant de faire dévier la rondelle alors qu’Allaire s’emparait des retours. Affichant une forme resplendissante, Lundqvist a multiplié les arrêts. Il a esquissé de vifs gestes d’impatience lors des rares buts marqués contre lui. On l’a même entendu lancer un juron bien salé à l’endroit de Derick Brassard lorsque le Gatinois l’a déjoué d’un tir précis dans la lucarne.

Après avoir signé trois victoires consécutives aux dépens des Penguins pour les envoyer en vacances, Henrik Lundqvist a assuré les journalistes qu’il ne croyait pas avoir été nettement supérieur lors des matchs cinq, six et sept à ce qu’il avait offert en début de série.

«Les matchs sont tellement serrés qu’un arrêt peut parfois faire la différence. C’est cet arrêt de plus qui transforme une bonne performance en victoire. Et quand tu gagnes, tu donnes toujours l’impression d’avoir mieux joué», a conclu Lundqvist.

Histoire de contrer l’humilité affichée par son gardien, Alain Vigneault s’est assuré de vanter la tenue de Lundqvist dans les derniers matchs de la série opposant les Rangers aux Penguins.

«Pour se rendre où nous sommes rendus en série, tu dois pouvoir compter sur un excellent. C’est vrai pour nous, c’est vrai pour les autres clubs aussi. Dans le dernier match contre Pittsburgh, nous avons contenu les Penguins pendant 50 minutes. Dans les 10 dernières minutes, ils nous sont vraiment rentrés dedans. Et pendant ces 10 minutes, il y a eu une séquence de 60 ou 65 secondes au cours de laquelle les Penguins ont obtenu cinq très bonnes occasions de marquer. «Hank» n’a pas cédé. Cinq occasions, c’est ce qu’on donne en moyenne dans une période. En une minute, notre gardien nous a sauvés cinq fois. Ça vous donne une idée de l’importance qu’il revêt au sein de notre équipe», a conclu l’entraîneur-chef des Rangers.