Avant que la saison commence, on se demandait si le Canadien aurait les moyens de se payer Andrei Markov la saison prochaine. Arrivé à la fin novembre, on se demande aujourd’hui si Marc Bergevin aura les moyens de s’en passer.

C’est curieux parfois comme on imagine à tort qu’il faut peut-être penser à tasser les vétérans qui prennent de l’âge. Et c’est encore plus vrai avec ces joueurs qui ont souvent visité l’infirmerie… comme Markov. Après avoir disputé seulement vingt matchs en deux saisons à la suite de blessures sérieuses au genou, le défenseur russe est revenu en force l’an passé après le lock-out. Non seulement, il n’a pas raté une seule rencontre, en plus, il a joué avec brio lors de ce calendrier écourté amassant dix buts et vingt passes. Malgré tout, en septembre dernier lors de l’ouverture du camp d’entraînement, plusieurs se questionnaient à savoir si le vétéran de 34 ans et ses genoux tiendraient le coup cette année.

Markov n’a pas ralenti et il en a fait de nouveau la démonstration mercredi soir à Buffalo, passant plus de vingt-sept minutes sur la patinoire en plus de préparer les trois buts de son équipe. Après vingt-cinq parties, il est le joueur le plus utilisé par Michel Therrien et seul P.K. Subban a obtenu plus de points que lui cette saison. Si on regarde à travers toute la LNH, chez les défenseurs, il se retrouve au huitième rang pour les points (17), au dixième rang pour les plus et les moins (+11) et au treizième rang pour l’utilisation (25:13).

« C’est un général. Ce qui m’impressionne, c’est sa constance. Avec lui, on sait toujours à quoi s’attendre, il n’a pas disputé un seul mauvais match cette saison », a commenté Michel Therrien après l’entraînement des siens à Washington. L’entraîneur-chef n’avait pas totalement raison mais il n’était pas très loin de la vérité, car cette saison, Markov a terminé seulement trois parties avec un différentiel négatif.



Joueur le mieux payé du Tricolore après Carey Price, Markov écoule actuellement la dernière année d’une entente de trois ans qui lui permet d’empocher 5,75 millions par saison. Avec P.K. Subban qui va fera bientôt sauter la banque, l’équation paraissait plutôt simple au premier regard. On pouvait croire qu’avec l’émergence éventuelle de Jarred Tinordi et de Nathan Beaulieu, Bergevin allait pouvoir se permettre de remercier Markov, un joueur vieillissant et à l’historique médical inquiétant. Ainsi, il lui aurait suffi de transférer une portion importante de son chèque de paye au dernier gagnant du trophée Norris. Cette corrélation quoique logique se voulait beaucoup trop simpliste. En plus, Markov joue avec l’énergie, la fougue et la passion d’un jeune homme… mais Bergevin pourra-t-il le payer comme s‘il était toujours un jeune homme?