Geoff Molson croit toujours au plan de Marc Bergevin
Canadiens jeudi, 1 oct. 2020. 19:47 dimanche, 15 déc. 2024. 04:29Malgré une saison régulière bien en deçà des attentes, Geoff Molson croit toujours au plan de Marc Bergevin.
S’il se dit déçu de cette campagne 2019-2020 qui n’a apporté que 71 points en 71 matchs, la prestation du Canadien cet été l'a rendu plus optimiste.
Mais 10 matchs de séries, est-ce vraiment suffisant pour s'enthousiasmer?
« Suffisant? non » dit-il. « Mais je pense que c’est un bon signe. Pendant cette période, tout le monde s’est uni pour l’équipe. On a vu un Carey Price extraordinaire, les trois défenseurs (Ben) Chiarot, (Shea) Weber et (Jeff) Petry ont été très bons, on a vu les jeunes qui ont aussi été très bons, (Brendan) Gallagher aussi. On a vraiment vu une équipe qui est en train de se bâtir avec les jeunes et les vétérans. C’était le fun à voir et je dirais que les attentes sont maintenant plus élevées à cause de cela. »
Justement quelles sont ces attentes? Marc Bergevin aura-t-il un peu plus de pression pour non seulement mener le Canadien en séries mais pour aspirer aux grands honneurs?
« La pression est toujours là sur Marc. Il veut toujours livrer et je pense qu’il a déjà commencé à bâtir autour de son noyau. Avec le gardien Jake Allen, le défenseur Joel Edmondson, le renouvellement de contrat de Jeff Petry. C’est signe qu’on va être une équipe qui est capable de compétitionner et de bien faire dans les séries très bientôt », affirme-t-il.
Si l’espace sous la masse salariale ne manque pas pour la prochaine saison, ça risque d’être plus corsé à l’été 2021. Le dossier Petry est réglé, mais il reste Tomas Tatar, Phillip Danault et Brendan Gallagher qui pourraient tester le marché des joueurs autonomes. Marc Bergevin a déclaré au collègue François Gagnon que le dossier Gallagher était non seulement une priorité mais qu’il aimerait s’entendre sur un contrat à long terme tout en faisant de lui l’attaquant le mieux payé de la formation. Bergevin a l’appui de son patron qui n’a pas caché son jeu.
« Brendan Gallagher, c’est un leader, il compte des buts et il travaille tellement fort et oui c’est vrai que c’est quelqu’un qui est très important pour l’équipe et je supporte Marc avec son plan d’essayer de le resigner à long terme »
Et qu’en est-il de Phillip Danault que certaines rumeurs envoient sous d’autres cieux à la suite de ses propos sur son rôle qu’il ne veut pas strictement défensif? Si on se fie à la réaction de Geoff Molson, Danault endossera l’uniforme du Canadien pour encore quelques années.
« Son développement depuis qu’il est arrivé à Montréal est incroyable. Il est devenu un joueur offensif, défensif, qui peut jouer tous les rôles. C’est aussi un homme que je connais assez bien. Lui et sa femme, je suis très fier d’eux et je les aime beaucoup », précise-il. « Marc va tout faire pour Phillip, c’est une bonne personne, il travaille très fort, ce n’est pas une situation où c’est difficile de vouloir le signer. J’espère qu’on va avoir Phillip dans notre uniforme à long terme. »
Donc, Marc Bergevin travaille activement sur les contrats de ceux qui pourraient tester le marché des joueurs autonomes à la fin de la prochaine saison. Il besogne aussi très fort, selon Geoff Molson, sur l’acquisition du fameux marqueur à gros gabarit que le Tricolore a tant besoin, même si, explique-t-il, la situation est compliquée en raison du plafond salarial qui ne bougera pas de ses 81,5 millions la saison prochaine.
« Est-ce qu’on a un joueur qui s’en vient et qui va jouer ce rôle pour nous? Peut-être, mais à court terme on le l’a pas encore. Ce sont des décisions difficiles pour Marc parce que si on s’entend à long terme avec une vedette, bien sûr, ça peut aider l’équipe mais ça peut aussi nuire dans le sens qu’on ne pourra peut-être pas donner aux jeunes ce qu’ils vont mériter dans quelques années. Mais il cherche des solutions et oui nous avons une liste, nous avons ciblé des joueurs potentiels, comme toutes les équipes d’ailleurs. »
Une chose est certaine, tout au long de l’entretien, on sent la confiance que Geoff Molson a envers son DG. Jamais il n’a songé à le congédier malgré les déceptions des dernières années, même ces derniers mois, lorsque le Tricolore a connu deux séquences désastreuses de 8 défaites. Jamais il n’a passé en mode panique.
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« Non, je pense que la panique n’est jamais une solution comme gestionnaire de club. Je pense qu’on a ensemble développé un plan il y a 3 ans et j’y crois encore. Je pense qu’on a très bien réussi à accomplir notre plan jusqu’à présent. Le plan est bien sûr de gagner. Je sais que ce n’est pas aussi rapide que plusieurs aimeraient. Si je commence à paniquer, notre plan va tomber aussi. Alors il faut que je donne du temps à ce plan pour réussir et j’y crois. »
À la bonne place, au bon moment
Nous avons terminé cette entrevue sur une note un peu plus personnelle. Il y a quelques semaines, le propriétaire du Canadien est venu à la rescousse d’un pilote d’avion, Gabriel Chartier, qui a raté son amerrissage sur le lac Massawippi à North Hatley en Estrie. En compagnie de son fils, il s’est empressé d’aller à la rencontre du pilote qui était mal en point.
« C’était particulier, j’étais à la bonne place au bon moment, je suis content d’avoir été là pour lui. J’étais avec mon fils et deux de ses amis. J’ai vu l'avion au-dessus de nous, j’étais à la marina et on allait chercher de l’essence. J’ai dit à mon fils "ah c’est dommage qu'on a pas vu atterrir l'avion sur le lac". Puis tout à coup, les gens sur le pont criaient au secours! Deux minutes plus tard, j'étais là, j'ai dit à mon fils en chemin "watch out" », nous confie-t-il avec émotion tout en poursuivant « c’était incroyable que le monsieur était en vie, il n’y avait personne d'autre dans l'avion. Il s’en est sorti avec quelques blessures, il y avait beaucoup de sang, des doigts brisés et le nez peut-être. Il a réussi à embarquer dans notre bateau lui-même, je l’ai amené vers les secours. »
L’entrevue se termine ainsi et monsieur Molson s’empresse d’ajouter qu’il n’a fait que son devoir de citoyen tout en avouant que c’est un événement qu’il n’oubliera jamais. Et il sourit quand je lui fait remarquer que c’est le repêchage qui l’aura probablement le plus marqué!