P.K., ce n'est rien de personnel
Canadiens dimanche, 5 janv. 2014. 08:38 dimanche, 15 déc. 2024. 16:55J’ai eu un petit frisson dans le bas du dos après la partie du Canadien quand j’ai entendu P.K. Subban commenter de « personnel » la décision de l’arbitre en fin de partie. Ça avait un petit air de déjà vu (pour moi!). Avant de vous donner mon explication sur la décision de l’officiel, j’aimerais revenir sur les propos de Subban. Un joueur a tout à fait le droit de ne pas aimer un appel de punition contre lui, mais il a l’obligation d’assumer ses gestes.
P.K. est un joueur bourré de talent, mais qui manque parfois de maturité. J’ai souvent eu des joueurs qui m’ont fait savoir leur mécontentement sur la patinoire, mais règle générale ça restait entre nous. Deux petites anecdotes, un soir au Centre Bell alors que les Devils étaient en ville, j’ai appelé deux pénalités contre Brian Gionta pour obstruction sur Martin Brodeur, son ancien coéquipier. Ce soir-là, le CH avait eu son lot de pénalités. Interroger après la partie, le capitaine du Canadien avait esquivé la question sachant bien qu’il était en désaccord avec mes appels, mais assumait quand même une part de responsabilité.
Parfois un joueur a en mémoire une punition appelée contre lui lors d’une partie précédente. Honnêtement, comme arbitre, c’est impossible de se souvenir de chaque punition, surtout si tu revois l’équipe 25 matchs plus tard. Un exemple qui me vient en tête, j’étais un soir à Pittsburgh et Tampa Bay était l’équipe visiteur. C’est le soir ou Sidney Crosby avait subi une commotion cérébrale à la suite de la mise en échec de Hedman. Steven Stamkos s’approche de moi et me dit « we’re good ». Je le regarde d’un air intrigué et je lui demande « de quoi parles-tu? ». Il me répond « tu te souviens l’autre soir je t’ai engueulé pour la punition que tu m’as donnée ». Je le regarde et lui réponds que ce n’était pas moi, que c’était un autre arbitre. Il s’est excusé et est reparti. Parfois, les émotions prennent le dessus et ça brouille les faits.
Voici les explications, P.K.
Premièrement, quand tu es un joueur et que ton bâton est parallèle à la glace, tu cours le risque de te voir décerner une pénalité. Le bâton de Subban est clairement à la taille de Condra et parallèle à la glace. Subban prétend aussi que le jeu était arrêté. Mais si vous regardez bien la reprise, Price n’a jamais été en contrôle de la rondelle et l’arbitre lève son bras quand Condra rate la rondelle à la gauche du gardien du Canadien. Il empêche le joueur des Sens de lancer au filet. Il y a conséquence, donc pénalité.
L’arbitre François St-Laurent a démontré beaucoup de courage et n’a fait que son travail.