Il faut bien l’admettre, si le Canadien désire participer aux séries éliminatoires en avril prochain il se doit de commencer à gagner maintenant. En perdant encore un point, jeudi, à Nashville, la troupe de Claude Julien s’est encore plus compliqué la tâche.

À ce stade-ci, plusieurs formations devancent le Tricolore et avec les armes offensives à Montréal, il serait surprenant de voir un réveil et une longue séquence victorieuse comme on pourrait voir avec les Oilers d’Edmonton.

Jonathan Drouin, Max Pacioretty et Alex Galchenyuk déçoivent offensivement et difficile d’en demander plus aux Phillip Danault et  Brendan Gallagher. Gallagher connaît un début de saison fantastique, mais ce n’est pas à lui de mener le club offensivement.

Il n’y a simplement pas d’affinité entre Max Pacioretty, Jonathan Drouin et Alex Galchenyuk sur le premier trio. Drouin est dans une impasse au centre et s’épanouirait davantage en tant qu’ailier avec sa vitesse et son talent. Ça lui permettrait de sortir de sa torpeur, notamment au cercle de mise en jeu.

Pourquoi ne pas tenter un trio tout québécois formé de Charles Hudon, Phillip Danault et Jonathan Drouin?

Évidemment, un trio tout québécois favoriserait la communication de par la langue. En plus, c’est un trio qui aurait de la vitesse et qui serait concentré défensivement avec Hudon et Danault, mais qui posséderait aussi un joueur très créatif offensivement. Libéré de plusieurs tâches défensives, Drouin deviendrait un atout dangereux.

Le Canadien croupit au fond du classement de son association, alors pourquoi ne pas essayer de les réunir? Rien n’empêche d’apporter des changements après quelques matchs. Qui sait? Peut-être que le Canadien va tomber sur la recette idéale.

Une chose certaine, ça ne coûte absolument rien d’essayer et si ça peut donner une étincelle, si ce n’est pas aux joueurs, au moins aux partisans, c’est bien ça de gagné!

Guère mieux à la défense

Si le Canadien en arrache offensivement, on ne peut pas dire que la situation soit plus réjouissante en défense. La perte de Shea Weber fait très mal.

Le Tricolore compte presque entièrement sur le lancer de Weber en avantage numérique et en ce moment, on demande à d’autres joueurs d’assumer son rôle, ce qui n’est pas un succès. Le retour de Weber sera salvateur, mais ne voudra pas dire la fin des problèmes en défense pour le Tricolore.

Dans la colonne du positif, on a vu de belles choses de Jakub Jerabek à son premier match contre Nashville. Son temps passé avec le Rocket de Laval pour se familiariser avec les dimensions des patinoires de la LNH lui a permis de bien s’adapter. Par contre, il ne faut pas s’emballer trop vite.

On a un exemple concret cette saison avec Victor Mete. Il a joué 10 bons matchs et maintenant, on ne sait plus où le placer. La différence entre les deux, c’est que Jerabek a 26 ans. Il est plus mature et ça va pourra l’aider.

Dans le cas Mete, j’ai de la difficulté avec la façon dont on a géré son utilisation. Si on lui avait dit qu’il jouerait un match sur deux lorsque le CH joue deux fois en 24 heures afin de lui faire jouer 50 ou 60 matchs, j’aurais acheté ça tout de suite. Cependant, qu’on l’envoie sur la galerie de presse parce qu’on ne veut pas lui donner plus de 10 minutes de jeu par soir, c’est une autre paire de manches. Ce n’est pas en l’envoyant en haut qu’on va apprendre à un jeune de 19 ans à jouer.

Évidemment, le retour imminent de Carey Price pourra aider le Tricolore… mais ça ne réglera pas les problèmes du club devant lui. Des problèmes qui n’iront visiblement pas en s’améliorant si on se fie au système du Canadien.

Retour vers 2012

On a abondement critiqué Marc Bergevin au cours des derniers jours à Montréal. Parfois à raison et parfois à tort. S’il y a une chose cependant sur laquelle je crois qu’on peut critiquer Bergevin, c’est que le Canadien n’est pas une meilleure équipe en ce moment qu’à son embauche.

Mon inquiétude n’est pas au niveau de l’édition actuelle du Canadien ou de celle de l’an prochain, mais bien au niveau de la relève du club. Qui sont les prochains joueurs à venir aider le Canadien qui sont issus du système ?

Si on enlève Noah Juulsen et Charlie Lindgren, l’avenir est assez faible. On nous avait promis un plan quinquennal de développement, mais la réalité en ce moment c’est que le Canadien est 14e de l’Association de l’Est et que côté développement, c’est difficile.

Bergevin et son équipe ont mal évalué le potentiel de certains joueurs et en ont surpayé d’autres. Si la situation se maintient, c’est à Geoff Molson qu’il devra régler des comptes.

Et on a essayé de nous vendre au début de la saison que le Tricolore avait une meilleure défensive. Si ça c’est un constat de réussite, alors là, je ne comprends rien…

*propos recueillis par Guillaume Pelletier