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BULLETIN DES JOUEURS

Le Canadien a signé sa quatrième victoire en cinq matchs en éclipsant les Panthers de la Floride 6-1.

 

Une victoire convaincante obtenue au terme d’un match au cours duquel le Canadien a une fois encore très bien joué tout en comptant sur l’appui de son gardien Carey Price qui, comme l’a reconnu l’entraîneur-chef Claude Julien, est « dans sa zone » présentement.

 

Price a réalisé 33 arrêts dont plusieurs lui ont valu des ovations de la part de ses partisans et des regards ma foi admiratifs de la part d’attaquants des Panthers médusés par quelques-uns de ces arrêts.

 

Est-ce que le Canadien aurait pu, voire dû, lui offrir une troisième période de congé alors que le score était 5-0 après 40 minutes de jeu et que l’issue du match semblait bel et bien scellée?

 

La question mérite d’être posée. Je suis d’ailleurs convaincu qu’elle a fait l’objet d’échanges de points de vue au sein du groupe d’entraîneurs lors du deuxième entracte. Mais à mes yeux, l’idée de permettre à Price de signer un jeu blanc justifiait amplement qu’on le garde devant son filet. D’autant que les exemples de retraits préventifs qui ont soulevé l’ire du gardien mis au repos sont légion autour de la LNH.

 

Le repos? C’est congé ou presque chez le Canadien mercredi alors que l’envolée vers Columbus sera le seul « travail » imposé à Price et à ses coéquipiers. Le gardien pourra ainsi facilement se remettre des 20 minutes d’extra qu’il a disputées mardi face aux Panthers.

 

En plus d’être convaincante, la victoire aux dépens des Panthers est aussi importante, voire cruciale, puisqu’elle permet au Canadien de s’approcher à un point des Hurricanes de la Caroline qui ont perdu 4-1 à Washington, mardi soir, et de maintenir son avance de deux points sur les Blue Jackets de Columbus qui ont blanchi les Islanders de New York 4-0 après avoir blanchi les Canucks 5-0, dimanche, à Vancouver.

 

Des Blue Jackets que le Canadien croisera jeudi soir à Columbus dans le cadre du match le plus important de la saison... jusqu’au suivant samedi à Winnipeg!

 

Qu’a fait Jonathan Drouin?

 

Parce que tout ce que fait, ou ne fait pas c’est selon, Jonathan Drouin semble être la chose la plus importante à traiter dans l’entourage du Canadien depuis quelques semaines, statuons tout de suite qu’il n’a pas marqué et n’a pas récolté de point. Mais il a effectué 23 présences totalisant tout prêt de 17 minutes d’utilisation.

 

L’utilisation offerte à Drouin devrait calmer les ardeurs de tous ceux et celles qui dénonçaient le fait qu’il avait été l’attaquant le moins utilisé lors des deux derniers matchs.

 

ContentId(3.1313413):LNH : Panthers 1 - Canadiens 6 (Hockey)
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Des dénonciations un brin surprenantes considérant qu’il y a un mois à peine, Claude Julien faisait face à un barrage de critiques parce qu’il se montrait trop généreux à l’endroit de l’attaquant qui patinait en rond au milieu d’une disette offensive qui s’est étendue à 17 matchs au cours desquels il n’a pas été en mesure de marquer.

 

Mais bon! Il faut croire que toutes les raisons sont bonnes pour critiquer.

 

D’ailleurs, l’utilisation généreuse offerte à Drouin combinée au fait qu’il a été blanchi de la feuille de pointage lui vaudra certainement un autre lot de critiques puisque Max Domi et Phillip Danault ont marqué chacun une fois bien qu’ils aient été utilisés moins longtemps que Drouin. Brendan Gallagher, Jesperi Kotkaniemi et Jordan Weal ont obtenu une passe chacun bien qu’ils aient joué moins que Drouin. Andrew Shaw a même récolté deux passes bien qu’il ait effectué deux présences de moins que Drouin.

 

Est-ce qu’on lapidera Drouin pour ça aussi?

 

Je l’ai écrit et dit souvent : Jonathan Drouin s’offre bras ouverts aux critiques parce qu’il semble trop souvent jouer en deçà de ses capacités. Parce qu’il ne prend pas les moyens pour maximiser tout le talent qui l’habite.

 

Mais à un moment donné, il y a des limites à ne pas dépasser.

 

Les autres sont simplement meilleurs

 

Si Jonathan Drouin a joué moins souvent lors des derniers matchs, s’il a même été confiné au sein d’un quatrième trio ou condamné à une utilisation normalement réservée à des joueurs de quatrième trio, c’est simplement parce que les joueurs autour de lui jouent du meilleur hockey et qu’ils produisent davantage.

 

Comme tous les entraîneurs-chefs de la LNH, Claude Julien doit gagner pour sauver son job. En début ou en milieu de saison, dans une situation où son équipe est assurée d’une place en

Le trophée Jacques-Beauchamp à Phillip Danault?

séries ou au contraire mathématiquement éliminée, un coach peut confiner un joueur un brin récalcitrant, deux brins paresseux ou trois bougonneux sur le banc histoire de passer un message, de casser son caractère ou d’attiser son manque de caractère.

 

Mais avec un patin en séries et l’autre en vacances, Claude Julien comme n’importe quel coach doit prendre tous les moyens pour mousser les chances de victoire de son équipe.

 

Et en ce moment, ses chances sont meilleures en faisant appel plus souvent aux neuf attaquants qui jouent habituellement plus vite que lui.

 

Surtout qu’ils donnent tous raison à leur coach de leur faire ainsi confiance en produisant comme ils le font et en contribuant aux victoires qui se succcèdent.

 

Des exemples :

 

  • Confiné à neuf buts lors de ses deux dernières saisons en Arizona, Max Domi est rendu à 27 buts. Ses 68 points éclipsent de 15 son ancien record personnel en carrière.

 

  • Brendan Gallager est rendu à 33 buts. Deux de plus que son ancien record personnel. Ses deux prochains points lui permettront d’égaler son record personnel.

 

  • Phillip Danault a marqué après une léthargie de 20 matchs. Il a beau être un fabricant de jeu, mais comme tout le monde il veut marquer sa part en buts. Il en revendique maintenant 12, à un de sa marque personnelle. Cela dit, ses 49 points dépassent de neuf son ancienne marque personnelle.

 

  • Andrew Shaw affiche 18 buts et 42 points. C’est deux buts de moins que lors de sa meilleure saison, mais il avait marqué ces 20 buts en 80 matchs alors qu’il en disputait un 58e mardi. Au chapitre des points, Shaw affiche déjà trois points de plus que sa meilleure récolte en carrière. Et encore là, ces 39 points avaient été récoltés en 80 rencontres.

 

  • Idem pour Tomas Tatar qui vient de fracasser son ancienne marque personnelle (56) avec une récolte de trois points mardi qui gonfle sa fiche à 57 points. Et si la tendance se maintient, il ajoutera les quatre buts qui lui manquent pour au moins égaler son sommet de 29 filets.

 

  • Même Artturi Lehkonen qu’on affuble de tous les maux offensifs depuis le début de l’année n’est plus qu’à un point de sa récolte de 28 lors de sa saison recrue. Comme quoi, Claude Julien a peutêtre bien raison de faire autant appel à ses services. Surtout qu’il est teigneux en défensive.

 

Si tous ces joueurs ont établi ou sont en voie d’établir des sommets personnels pour le nombre de buts marqués, pour le nombre de points récoltés, il me semble que Claude Julien serait bien mal avisé de se garder de les utiliser simplement pour offrir à Jonathan Drouin plus de minutes au cas où il débloquerait à l’attaque.

 

Vous ne trouvez pas?

 

Dès qu’il sentira que Jonathan Drouin vole sur la patinoire, qu’il va au-devant des occasions de marquer au lieu de les attendre et qu’il donnera l’impression de mousser les chances de victoire de son équipe au lieu de mousser ses chances de défaites, le coach l’utilisera plus souvent.

 

C’est aussi simple que ça.

 

Je sais, c’est moins « vendeurs » qu’un complot contre le meilleur joueur de l’équipe, un Québécois francophone de surcroît, c’est moins « sexy » qu’une lutte intestine entre un coach et un de ses joueurs, mais souvent les réalités du hockey sont toutes simples et reviennent à un grand principe. « Aide-toi et le coach t’aidera! »