Le Canadien a été poussé par la foule
Canadiens mardi, 29 sept. 2015. 00:16 dimanche, 15 déc. 2024. 14:49QUÉBEC – S’il faut en croire Michel Therrien, les joueurs du Canadien étaient tout aussi enthousiastes de baptiser le Centre Vidéotron que les quelque 18 000 spectateurs qui ont assisté au premier match de la Ligue nationale dans les gradins bleus du nouvel amphithéâtre de la ville de Québec, lundi.
« Je pense que tout le monde comprenait l’importance du premier match professionnel dans le Centre Vidéotron. Je sentais mes joueurs excités avant le match », a affirmé l’entraîneur du Tricolore au terme d’une victoire de 4-1 aux dépens des Penguins de Pittsburgh.
Et ce sens du devoir leur a été bien rendu. En attendant le retour d’une équipe bien à eux qui leur permettrait de reclasser l’équipe montréalaise dans le rôle naturel qu’elle a pendant si longtemps occupé, celui d’ennemi juré numéro un, les partisans de la Vieille Capitale ont réservé un accueil généreux aux visiteurs venus de la métropole.
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« Quand on est embarqué sur la glace, la foule était vraiment dedans, a reconnu Mark Barberio. À nos premières présences, on avait beaucoup d’énergie et c’est sûr que le bruit a aidé. »
« Je n’ai pas été surpris, a déclaré Therrien. Les gens de Québec sont des passionnés de hockey et je pense qu’ils apprécient la direction dans laquelle notre équipe s’en va. Il ne faut pas oublier que certains d’entre eux n’ont connu que le Canadien. La majorité nous encourageait et on en est très heureux. »
« C’était formidable, s’est exclamé Lars Eller. C’était un match vraiment amusant, une belle expérience. »
« On se sentait un peu au Centre Bell, a comparé le défenseur des Penguins Kristopher Letang. Il y avait beaucoup de rouge! »
Mais tout n’était pas bleu-blanc-rouge dans le gros dôme du maire Labeaume. Une voix dissidente, celle des nostalgiques purs et durs, s’est assurée de se faire entendre. Ainsi, chaque « Go Habs Go! » entonné en chœur par les tatoués du CH était accueilli par une lourde vague de huées soufflée par ceux qui sont restés fidèles, pendant toutes ces années, au fleurdelisé.
Ceux-là criaient sans doute leur opposition en rêvant au jour où ils feraient de nouveau partie de la majorité sur leur propre territoire.
« L’ambiance était cool avec les partisans des Canadiens et ceux des Nordiques qui se relançaient un peu, a pu remarquer Marc-André Fleury. Je pense que ça promet pour une bonne rivalité durant une vraie saison. »
« Certaines générations ont peut-être un goût amer d’avoir perdu les Nordiques, mais il n’y a rien qu’on peut y faire, philosophait Therrien. Il vaut toujours mieux regarder vers l’avant que vers l’arrière. De bonnes choses vont arriver quand tu regardes en avant. Mais les gens nous ont supportés et on a beaucoup apprécié. »
En raison d’une arrivée tardive dans la Vieille Capitale, les joueurs des Penguins n’ont pas eu le temps de visiter un aréna qu’on dit construit selon le modèle du Consol Energy Center, leur propre domicile inauguré en 2010. Néanmoins, Fleury disait avoir été en mesure d’apprécier la configuration des gradins, qui donnait selon lui l’impression que les spectateurs étaient plus près de la patinoire.
Barberio, lui, appréciait le confort du vestiaire qui avait été prêté au Canadien par les Remparts, le club junior qui est pour l’instant le seul locataire de l’édifice.
« Le Colisée, c’était vraiment le fun, mais là je suis vraiment impressionné. Pour une chambre de junior, c’est incroyable », disait celui qui a cheminé dans la LHJMQ dans les uniformes des Screaming Eagles du Cap-Breton et des Wildcats de Moncton.
Mais la perfection n’est pas de ce monde. Kris Letang n’a pu s’empêcher de déplorer la qualité de la surface de jeu.
« C’était dur. Les rondelles, ça revolait partout. Et on perdait la rondelle dans le logo du milieu. Même pendant la période d’échauffement, on la voyait mal. Il a fallu y penser et s’ajuster pendant tout le match. Ce n’était pas numéro un », a honnêtement critiqué le défenseur étoile.