Intéressante perspective que celle de l'entraîneur-chef des Canadiens Michel Therrien en ce qui a trait au rôle de son gardien de but partant. Loin de lui l'idée de vouloir mettre Carey Price en punition lorsqu'il a choisi d'accorder le départ face aux Bruins à Peter Budaj dimanche dernier, il a cependant pris le temps d'expliquer sa décision à son « numéro un ».

En compagnie de l'entraîneur des gardiens Pierre Groulx, Therrien a demandé à Price d'être prêt à faire face aux meilleures occasions de marquer de l'adversaire quelque soit leur nombre, aussi bas soit-il. Bref, Carey doit mieux gérer sa concentration en considérant que l'équipe devant lui, maintenant beaucoup mieux structurée sous le nouveau personnel d'entraîneurs, accorde moins de tirs et moins de glorieuses occasions de le déjouer. Bien que l'ajustement semble simple, en principe, la relation « moins de travail donc moins de buts alloués » ne se fait pas automatiquement. Si la situation qui se révèle, alors que Price a été moins efficace lors de ses derniers départs contre Pittsburgh, les Islanders et les Sénateurs, est nouvelle pour le cerbère, elle fait partie du processus d'apprentissage et de développement de la plupart des gardiens qui veulent accéder au niveau supérieur. Il peut prendre un certain temps à un jeune gardien d'en venir à la conclusion qu'on ne peut pas effectuer 35 arrêts lorsqu'on fait face à 23 tirs et qu'il est plus profitable pour l'équipe de faire un arrêt qui fait la différence que d'en faire cinq spectaculaires. Inculquer une culture gagnante est une affaire de groupe, mais le tout doit forcément passer par le cheminement personnel des composantes les plus importantes.

Pour la première fois de la saison, le temps de jeu d'Alex Galchenyuk est passé sous la barre des dix minutes dimanche à Boston. Depuis le début de la campagne, Therrien est beaucoup plus prudent avec l'adolescent lorsque les Canadiens sont sur les patinoires adverses. Il ne veut pas l'exposer à des duels trop risqués trop rapidement. Le talentueux attaquant a été tenu à l'écart de la feuille de pointage lors de ses quatre derniers matchs et montre une fiche de -3. Qui plus est, lors des matchs « pour homme » du week-end, il n'a pas réussi à cadrer un seul tir sur le gardien ennemi. L'entraîneur-chef du CH ne perd jamais de vue que Galchenyuk vient à peine d'avoir 19 ans et qu'il lui restait, en théorie, deux années (une saison et demie) d'admissibilité junior. S'il est possible que le jeune homme ait été dépassé, voire impressionné, par les Penguins et les Bruins, il y a fort à parier que son temps de glace sera augmenté progressivement et sa production offensive sera plus éloquente pour le reste du voyage de tricolore.

Les réseaux sociaux ont un côté pervers parfois malicieux. Les chialeux abondent. Critiquer semble faire partie des moeurs de ces nouvelles tribunes. Si la plupart des observations peuvent être constructive, une partie des interventions sont des attaques personnelles. La joueuse de tennis Rebecca Marino, qui prend du recul face à sa carrière, a été très affectée par des remarques à son endroit. Le phénomène est nouveau et les athlètes doivent apprendre à composer avec un lien direct envers lequel nous avons tous une responsabilité de civisme et de savoir-vivre. Un athlète, une personnalité publique, ne peuvent se cacher sur ces plates-formes. Les attaques virulentes sont disponibles pour être visionné par tous. Comme je l'ai fait avant d'écrire ces quelques lignes sur un sujet qui me préoccupe, profitez du temps que vous offrent vos doigts en les tournant sept fois pour réfléchir avant d'écrire vos 140 caractères suivants.