Une défense douteuse, une attaque anémique et maintenant un gardien moyen...

Avant le début de la saison et à la lumière des résultats du calendrier préparatoire, il était à prévoir que l’unité défensive du Canadien allait connaître sa part d’ennuis. On était aussi en droit de se demander qui allait marquer les buts. Mais il y avait une quasi-certitude : Carey Price allait pouvoir sauver les fesses de son équipe de temps à autre.

Ce n’est pas le cas pour l’instant. À l’heure où on se parle, Price est un gardien moyen et ne connaît pas un bon début de saison. Voilà donc un problème majeur qui s’est ajouté à deux autres problèmes majeurs que l’entraîneur-chef Claude Julien cherchait déjà à solutionner.

Quand ça va mal, ça va mal...

Si le problème devant le filet en est sans doute un à court terme, ce n’est toutefois pas le cas à la ligne bleue. La relance est déficiente. On a découvert Victor Mete, c’est parfait, mais il est actuellement le seul à pouvoir bien s’acquitter de cette tâche et il n’a que 19 ans. Il manque de vécu.

Plus les matchs avancent, plus on se rend compte que cette brigade est dépourvue de robustesse. Ça ne fait pas partie du style de Karl Alzner, Jeff Petry ou Jordie Benn, qui enchaîne en plus les mauvaises décisions sur la patinoire.

Les options s’offrant à Claude Julien pour pallier à la situation sont pour le moins très limitées. En pareilles circonstances, il n’a pas le choix de demander à un de ses attaquants de s’amener davantage repli, au détriment de l’échec-avant. Une sorte de trappe.

Il devient ainsi encore plus difficile pour l’attaque de trouver le fond du filet. Le jeu de puissance s’est peut-être réveillé quelque peu dans les deux derniers matchs, mais il reste encore un peu timide.

Galchenyuk : la décision à prendre

Dans l’espoir de revigorer son attaque, Claude Julien a remanié ses trios avant la défaite de 5-1 aux mains des Kings de Los Angeles mercredi soir.

C’est ainsi qu’Alex Galchenyuk a enfin obtenu une chance sur le premier trio, aux côtés de Jonathan Drouin et Max Pacioretty. C’était la décision à prendre. Les deux pénalités dont il a écopées ont certes assombri sa performance, alors qu’une d’entre elles a mené à un but des Kings, mais il se doit de continuer à s’impliquer davantage. À court terme, vendredi face aux Ducks d’Anaheim, il évoluera sans doute encore avec Drouin et Pacioretty, mais les résultats doivent suivre.

Reste que ce n’est pas facile quand un autre membre du premier trio est lui aussi en panne sèche. Tôt ou tard, le temps est peut-être même venu, l’entraîneur-chef du Canadien devra oser séparer Pacioretty de Drouin. Est-ce la solution? Je ne sais pas, mais ça vaut le coup d’essayer. Claude Julien doit brasser la marmite.

Comme Galchenyuk et à l’instar de tous les attaquants expérimentés dotés de bonnes habiletés offensives, Pacioretty doit en offrir davantage et se réveiller.

Ce n’est pas l’entrée en scène de David Schlemko, tout au plus un cinquième ou sixième défenseur au sein d’un club respectable, qui aurait suffi à relancer le Canadien. La rotation au sein de la troisième paire de défenseurs du Tricolore n’est pas à l’origine des insuccès de l’équipe. Claude Julien fait avec ce qu’il a sous la main.

Le Canadien est une équipe moyenne, voilà. Il pourrait causer des surprises, mais il est faux de penser que le CH peut gagner la coupe Stanley en ce moment. La brigade défensive est plus lente que jamais et il n’y a à peu près pas de relance outre celle que peut offrir Mete.

Ce n’est pas inquiétant, c’est un fait.

*Propos recueillis par RDS.ca