Quand le CH donne chaud à l’Avalanche
Canadiens dimanche, 23 janv. 2022. 12:29 mardi, 19 nov. 2024. 20:50Le Canadien a encore perdu. Je veux bien. C’était son 32e revers en 40 matchs. Je veux bien. Un septième en prolongation alors qu’il n’a pas encore trouvé le moyen de gagner.
Il faut dire que le Canadien ne fait rien pour aider sa cause en prolongation.
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Après le cadeau que Ben Chiarot a fait à Shea Theodore pour permettre au défenseur des Golden Knights de sceller l’issue du match, jeudi, à Las Vegas, c’est Josh Anderson qui a fait cadeau de la rondelle à Gabriel Landeskog samedi à Denver.
Avec les conséquences qu’on connaît.
Bien qu’il ait évité de joindre les Scouts de Kansas City – ancêtres des Devils du New Jersey – qui sont toujours, depuis 1976, la seule formation de l’histoire de la LNH à avoir accordé 50 tirs et plus dans trois matchs consécutifs, le Canadien a encore été généreux samedi.
Il a accordé 46 tirs à l’Avalanche. Dont 23 au cours des 20 premières minutes de jeu. C’était la cinquième fois depuis le début du voyage de sept matchs qui prendra fin lundi soir au Minnesota que le Canadien accordait 40 tirs et plus.
C’est arrivé 11 fois cette année.
C’est trop.
Même si le nombre de tirs ne donne pas toujours une juste valeur de la qualité des occasions offertes à l’adversaire, un fait demeure : quand tu accordes autant de tirs et que tu permets à l’adversaire d’en décocher plus encore – 271 lors des trois derniers matchs – ça veut dire que l’adversaire a la rondelle bien plus souvent et bien plus longtemps que toi.
Premier recul de deux buts comblé
Au-delà ces statistiques défavorables et le fait que le Canadien a une fois encore – la 27e fois en 40 matchs cette année – accordé le premier but, il y a beaucoup de positif à tirer de ce match.
Vraiment!
Contre la meilleure équipe de l’Ouest, du moins à mes yeux, contre l’une des meilleures équipes de la LNH, une équipe qui peut légitimement croire en ses chances de soulever la coupe Stanley, le Canadien a réussi à donner chaud à l’Avalanche.
Même qu’en troisième période, c’est le Canadien qui dominait le jeu et non l’Avalanche. Cette tendance a changé en prolongation et les Avs ont gagné une 15e partie de suite à domicile améliorant du coup le record de l’organisation qui a vu le jour à Québec.
Il est donc important de souligner les éléments positifs qui ont permis au Canadien de non seulement donner chaud à l’Avalanche, mais de soutirer au moins un point dans un troisième match de suite, dans une quatrième partie à ses cinq dernières (1-1-2-0).
Pour la première fois cette année, le Canadien a réussi à combler un recul de deux buts. Vous direz qu’il était temps, et c’est vrai. Il s’est donc permis de récolter un premier point cette année (0-22-1-0) dans les matchs au cours desquels il a accusé un recul de deux buts et un premier aussi (0-12-1-0) dans le cadre des 13 parties où il s’est retrouvé en retard 0-2.
Le Canadien a aussi marqué en attaque massive. Et il l’a fait dans un cinquième match de suite. Avec ses cinq buts en 15 occasions (33,3 % d’efficacité) le Canadien n’affiche qu’un but en attaque massive de moins que les 11 en 105 occasions (10,5 % d’efficacité) inscrits lors de ses 35 premières rencontres.
Après une première période difficile, le Canadien a réussi à reprendre du rythme, de la confiance et aussi, et surtout, le contrôle du match.
Il a bénéficié d’un effort collectif intéressant, mais il est essentiel de souligner les performances de ceux qui ont donné le ton.
Primeau numéro un!
Avec Samuel Montembeault qui est allé rejoindre Carey Price et Jake Allen sur la liste des blessés, Cayden Primeau a hérité du rôle bien ingrat de gardien numéro un du Canadien.
Samedi, à Denver, il l’a très bien assumé.
Sans ses 22 arrêts réalisés au cours de la seule première période, le Canadien aurait été largué rapidement. La question n’aurait pas été de se demander s’il allait perdre, mais bien par combien de buts il allait s’incliner.
Sorti du match après deux périodes, lundi dernier, en Arizona, Primeau affichait une belle confiance samedi.
Il a corrigé plusieurs lacunes relevées au cours de ses présences précédentes cette saison réalisant des déplacements latéraux précis et plus rapides. Le jeune gardien pourrait être plus agressif dans sa manière de défier les tirs de l’enclave – on l’a vu sur les deux buts marqués en attaque à cinq par l’Avalanche en première et deuxième périodes – mais dans l’ensemble il a donné confiance à ses coéquipiers et leurs partisans.
À L’antichambre samedi soir, Stéphane Waite qui a entraîné Primeau de sa sélection au repêchage jusqu’au moment de son congédiement par le Canadien affiche toujours une grande confiance en lui.
« Il n’a que 22 ans. Il vient de disputer 55 matchs en deux ans en raison de la COVID alors qu’on voudrait qu’un gardien comme lui en dispute au moins 55 par saison afin de bien se développer. Malgré ces deux années gaspillées, je demeure convaincu que Cayden deviendra un très bon deuxième gardien dans la LNH et qu’il pourrait assumer un rôle de numéro un », a martelé Waite en parlant de son ancien poulain.
Si les nouvelles laissant entendre que Montembeault pourrait être opéré à un poignet si la blessure subie à Vegas ne se résorbe pas d’elles-mêmes, Primeau deviendra le gardien numéro un du Tricolore pour plusieurs semaines.
À moins bien sûr que Price ne réserve une surprise à tout le monde en indiquant qu’il est prêt à revenir au jeu.
D’ici à ce que Price lance ce message, Primeau aura beaucoup de travail. Et c’est tant mieux. Ça lui permettra de jouer et de jouer beaucoup. Ça lui permettra de voir beaucoup de tirs de la LNH. Et ça lui permettra d’établir où il se trouve quelque part entre la LNH et la Ligue américaine.
Il faudra toutefois afficher un brin de patience à l’endroit du choix de septième ronde en 2017 et deux brins d’indulgence dans les analyses de ses performances. Surtout si ses coéquipiers laissent leurs adverses le canarder comme ils ont laissé leurs adversaires le faire très souvent cette saison.
Suzuki-Toffoli : combinaison gagnante
Outre la performance de Primeau, il faut souligner les nouveaux exemples offerts par Nick Suzuki et Tyler Toffoli quant à la complicité qui les lie.
Ces deux joueurs ne sont pas rapides. Mais ils trouvent le moyen de se comprendre et de se rejoindre dans les trois zones. Mieux encore, ils trouvent le moyen de se rejoindre et d’être menaçants à cinq contre cinq, en avantage numérique et même en désavantage numérique alors que les deux ont généré quelques occasions samedi alors que le Canadien écoulait les quatre pénalités écopées.
Suzuki a disputé un match solide samedi. Il a récolté deux points (un but et une passe) pour une septième fois cette année. Il est, et de loin le meilleur à ce chapitre alors que Jonathan Drouin et Toffoli – ils ont raté beaucoup de matchs en raison de blessures cela dit – le suivent avec quatre matchs de deux points.
Suzuki est dans une bonne séquence au chapitre de production avec cinq points (un but) à ses trois dernières parties.
Le petit gars doit maintenant trouver une façon de maintenir un meilleur niveau d’efforts et d’implication pour lui permettre de raccourcir la durée de ses passages à vide.
Bien qu’il ait été mangé tout rond aux cercles des mises en jeu samedi (5 en 16 = 31 %) Suzuki s’est imposé en zone défensive en bloquant trois tirs. Je rêve peut-être, mais il me semble que c’est après avoir bloqué un puissant tir frappé pendant un désavantage numérique que Suzuki s’est vraiment mis en marche samedi.
Quant à Toffoli, son absence semble l’avoir ragaillardi. Autant sur le plan physique que mental. Après le match de samedi, Dominique Ducharme a indiqué que son attaquant semblait avoir plus d’énergie sur la patinoire. C’était évident. Il ne sera jamais un marchand de vitesse, mais il est solide sur ses patins et protège très bien la rondelle.
Sur le plan mental, Toffoli lui-même a confirmé que le hockey lui avait manqué pendant son absence. Qu’il a réalisé à quel point il aime jouer au hockey et retrouver ses coéquipiers. Le fait d’avoir été épargné par les récentes défaites en cascade, des défaites qui peuvent miner l’enthousiasme des plus enthousiastes, l’aidera peut-être à afficher une attitude positive contagieuse sur la glace et dans le vestiaire.
Ça pourrait aider.
En tout cas, ça ne ferait certainement pas de torts.
Lehkonen : un complément parfait
Autre exemple d’enthousiasme, d’efforts et d’éthique de travail, Artturi Lehkonen a joué un rôle important dans la remontée du Canadien samedi.
Presque autant que Primeau.
Lehkonen patine toujours à fond la caisse. Il travaille sans relâche. Il trouve souvent le moyen de se dégager en zone ennemie et de s’offrir de belles occasions de marquer.
L’ennui, et il est de taille, est qu’il les gaspille souvent. Ou qu’il n’arrive pas à en profiter assez souvent si vous préférez.
Ça n’enlève rien à son mérite.
Samedi, Lehkonen a ravivé les espoirs de ses coéquipiers et leurs partisans en marquant un but en fin de période médiane. Fidèle à ses habitudes, Lehkonen s’est bien dégagé dans l’enclave où Suzuki l’a rejoint avec une passe presque aussi savante que celle que lui avait acheminée Toffoli quelques secondes plus tôt.
Après avoir raté deux occasions plus tôt dans la rencontre avec des tirs de très bonnes qualités, Lehkonen a marqué sur un tir presque raté alors qu’il a atteint la rondelle avec le talon de la lame de son bâton.
Parce que les Dieux du hockey sont parfois justes, ils ont récompensé Lehkonen.
Et c’est tant mieux.
Car cela a confirmé que l’idée de confier Lehkonen à Suzuki et Toffoli était peut-être une très bonne idée.
Lehkonen n’a pas le talent de Drouin ou de Caufield. C’est indéniable.
Mais son travail et son enthousiasme à le faire sont contagieux et bénéfiques pour ses compagnons de trio. On l’a vu tout au long de la partie de samedi.
Est-ce que Lehkonen mérite de jouer avec les deux meilleurs attaquants du Canadien ?
Je vous poserais la question dans l’autre sens : est-ce que ce ne sont pas plutôt Toffoli et Suzuki qui méritent un gars aussi énergique que Lehkonen?
Surtout si les Dieux du hockey décident de le récompenser de temps à temps. Parce qu’on va se le dire, Lehkonen mérite plus d’être récompensé que bien des joueurs de talent qui ont évolué avec Suzuki depuis le début de l’année.
On verra lundi, au Minnesota, si l’excellente troisième période disputée par le Canadien samedi servira de tremplin vers un match solide du début à la fin.
D’ici là : bon dimanche et bons matchs de la NFL. Les Steelers n’y sont plus, mais on devrait quand même avoir droit à de bonnes parties...