MONTRÉAL - Le visage du Canadien ne devrait pas changer drastiquement au cours de la saison morte.
 

Des neuf joueurs qui composaient les trois premiers trios de l’équipe au début des séries éliminatoires, Michael Ryder est le seul qui pourrait se retrouver sans contrat en juillet. Colby Armstrong et Jeff Halpern sont les autres contribuables réguliers admissibles à l’autonomie complète. Petteri Nokelainen, qui a été rétrogradé à la Ligue américaine dès que son état de santé lui a permis de revenir au jeu, et Davis Drewiske, qui n’a pris part qu’à neuf matchs après son arrivée à Montréal à la date limite des transactions, jouiront aussi de ce statut.

Le retour de Ryder dans l’uniforme bleu, blanc et rouge la saison prochaine n’apparaît pas comme une certitude. Le numéro 73 a fait passer Marc Bergevin pour un génie au début de son deuxième séjour avec le Tricolore, amassant 18 points à ses 18 premiers matchs dans l’uniforme qu’il avait déjà porté de 2003 à 2008. Mais il n’a pas trouvé le fond du filet à ses neuf derniers matchs de saison régulière et n’a pas été capable de secouer sa léthargie à temps pour donner un coup de main significatif en séries éliminatoires.

À l’exception du quatrième match de la série, son temps d’utilisation a diminué progressivement contre les Sénateurs d’Ottawa. Il a même dû sauter son tour à quelques reprises sur le trio qu’il complétait avec Tomas Plekanec et Brian Gionta.

Néanmoins, avec une récolte de 16 buts et 35 points en 46 parties, l’athlète de 33 ans en a probablement fait assez pour qu’une équipe accepte d’à tout le moins égaler le salaire de 3,5 M$ qui lui revenait lors de la dernière année de son contrat.

Ryder, malheureusement, est l’un des rares joueurs à ne pas s’être présentés devant les médias samedi à Brossard pour se prêter à un dernier bilan. Un oubli, c’est le message qu’a transmis le département de relations publiques de l’équipe pour justifier l’absence de l’ailier aux boucles blondes.
 

«J'aime jouer pour Michel Therrien»
«J'aime jouer pour Michel Therrien»

Armstrong, lui, est venu faire son tour. La mine toujours aussi basse deux jours après l’élimination, il a émis le souhait d’être de retour la saison prochaine sans toutefois se baigner dans l’illusion.

« Évidemment, je ne peux rien garantir. Je sais comment ça fonctionne dans le milieu. Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai apprécié l’opportunité qu’on m’a donnée et j’ai adoré mon expérience. Je crois avoir assez bien fait et je me suis bien mêlé au groupe dans le vestiaire. »

Armstrong s’est aussi dit heureux d’avoir pu renouer avec Michel Therrien, qu’il avait connu à ses débuts chez les Penguins de Pittsburgh.

« Je connais coach Therrien depuis longtemps. Il m’a dirigé quand j’avais 20 ans jusqu’à l’âge de 25 ans, je crois. Je me suis toujours senti confortable avec lui, il m’a enseigné la vie de pro et j’ai retrouvé le même homme quand je l’ai revu ici. Les gars ont bien répondu à son message cette année et j’ai aimé jouer de nouveau sous ses ordres. »

Weber veut rester
 

«Pas facile de jouer si peu»
«Pas facile de jouer si peu»

Quatre joueurs du Canadien deviendront autonomes avec compensation dans les jours qui suivront le prochain repêchage. Ryan White n’a peut-être pas encore écoulé ses neuf vies et rien ne laisse croire que Gabriel Dumont ne fasse pas partie des plans de l’équipe. Michael Blunden apparaît quant à lui comme un joueur facilement remplaçable.

La situation de Yannick Weber est particulière. Utilisé dans 60 parties la saison dernière, il n’en a disputé que six au retour du lockout. Réserviste utilisé à l’occasion comme attaquant, on pourrait comprendre le défenseur suisse de rêver à un changement de décor, mais ce n’est pas le cas.

« J’ai eu une bonne discussion avec les entraîneurs et le directeur général, a partagé l’un des derniers joueurs à se pointer le bout du nez dans le vestiaire du domicile secondaire du CH. Ils ont dit que ça avait été une saison un peu bizarre. L’équipe a gardé huit défenseurs, il n’y a pas eu de blessures et on est allé chercher beaucoup de victoires, alors ce n’était pas évident de faire des changements dans l’alignement. Mais ils ont encore beaucoup confiance en moi, ils savent que je peux jouer et me voient encore comme un défenseur de la LNH. »

Weber, qui croit que son agent amorcera le processus de négociation de contrat au cours des prochaines semaines, ne se voit pas poursuivre sa carrière ailleurs qu’à Montréal.

« C’est sûr que je veux être de retour ici. J’ai été repêché ici et ça fait déjà quelques saisons que je passe avec l’équipe. Toute la saison, j’ai toujours dit que je ne voulais pas partir et rien n’a changé aujourd’hui », a garanti le choix de troisième ronde en 2007.

White : « J’ai l’impression qu’ils ont confiance en moi »
 

«Je sens que je peux aider cette équipe»
«Je sens que je peux aider cette équipe»

La dernière saison a été éprouvante pour Ryan White, qui a eu ses démêlés avec le comité de discipline de la Ligue et plusieurs désaccords avec son entraîneur.

Par-dessus le marché, une perforation d’un poumon a mis fin à sa saison alors que son équipe se battait pour sa survie.

« Ce n’était pas plaisant. En étant incapable de jouer, je me disais qu’on m’avait peut-être vu avec cette équipe pour la dernière fois et ce n’est pas ce que je veux. Mais j’ai l’impression que la direction de l’équipe a confiance en moi. C’est vrai que j’ai fait quelques erreurs cette année, mais je n’ai jamais arrêté de travailler fort et je crois que les dirigeants l’ont apprécié. »

White, qui est à la recherche d’un nouveau contrat, espère de tout cœur poursuivre sa carrière à Montréal, même si ça signifie qu’il doit frotter son caractère à celui de Michel Therrien.

« Lui et moi avons eu nos différends, mais honnêtement, il m’a bien traité. J’avais toujours l’impression de devoir me dépasser pour faire mes preuves à ses yeux et à la fin de la saison, c’est à moi qu’il a fait appel alors qu’il aurait pu utiliser d’autres joueurs. Ça m’a donné confiance à l’amorce des séries. »