La dernière saison du Canadien a été un véritable fiasco. La blessure d’Andrei Markov, ses opérations, sa disparition en Californie, la léthargie record de Scott Gomez, l’incompétence de Pierre Gauthier, la venue de Tomas Kaberle, les départs de Mike Cammalleri, Andrei Kostitsyn et Hall Gill, les petites chicanes de Subban à l’entraînement, la blessure au capitaine et le coup de balai de Geoff Molson ont alimenté tellement de discussions qu’on a presque oublié la lamentable saison de Rene Bourque dans tout ça.

Opéré en août à la paroi abdominale, il s’est retrouvé sur le carreau pour une période de trois longs mois. Dans son cas, le lock-out lui aura permis de complètement se rétablir. Maintenant qu’on sait que l’attaquant de 31 ans est en santé, la question c’est de savoir s’il pourra rebondir après avoir été invisible depuis son arrivée à Montréal avec seulement cinq buts et trois passes en trente-huit matchs. « Je sais que je peux être meilleur que ce que j’ai montré ici l’an passé. Je me sens beaucoup mieux sur la patinoire. J’ai définitivement quelque chose à prouver aux partisans et à la direction de l’équipe. J’ai confiance en moi et je n’ai qu’à le prouver à compter de samedi le 19 janvier », a-t-il lancé sans se défiler après cette première séance d’entraînement à Brossard.

Avec quatre autres années à son contrat (avec un impact de 3,3 millions de dollars), Bourque a intérêt à passer de la parole aux actes sinon il risque de trouver le temps plutôt long à Montréal. Surtout que Michel Therrien n’est pas le genre d’entraîneur à se montrer très patient avec les joueurs qui ne donnent pas toujours leur plein rendement. « C’est le genre de coach que ça nous prenait ici. Il est dur avec ses joueurs quand c’est nécessaire et c’est ce dont on a besoin parfois. »



Weber a bien fait en Europe

Outre Bourque, Yannick Weber, David Desharnais et Lars Eller (tous trois fraîchement arrivés d’Europe mardi) ont aussi rejoints leurs coéquipiers pour s’entraîner à Brossard. Carey Price et Peter Budaj devraient rejoindre le groupe jeudi, tout comme Tomas Plekanec et Raphaël Diaz.

Avec le risque de ne pas voir P.K. Subban amorcer la courte saison en même temps que tout le monde, c’est plutôt rassurant de savoir que Weber a connu passablement de succès sur les patinoires suisses pendant le lock-out. Utilisé plus de vingt-cinq minutes par match en moyenne, il a amassé cinq buts et seize passes pour vingt-et-un en trente-deux rencontres avec Genève. « J’ai retrouvé ma confiance, admet-il. La dernière saison a été difficile pour moi. Je n’ai pas joué beaucoup. J’avais un rôle important en Europe mais je suis heureux d’être de retour ici. » Weber n’est pas Subban, je vous le concède, mais il pourrait certes palier à son absence, surtout en avantage numérique.

J’aborde ce sujet aussi parce que le capitaine Brian Gionta y est allé d’une déclaration pour le moins stupéfiante concernant le jeune défenseur ontarien. Lundi après l’entraînement à Candiac, Gionta a déclaré avec un petit sourire en coin qu’on ne verrait le jeune défenseur à Montréal que s’il était invité à venir faire une promotion publicitaire dans le secteur. Questionné ensuite sur l’importance de pouvoir compter sur Subban pour le début de la saison, il s’est contenté de répondre qu’il est un rouage important du Canadien mais que d’autres joueurs du Tricolore peuvent remplir son rôle avec succès. Une minute plus tard, en parlant d‘Andrei Markov, il se disait heureux de le savoir en santé car il est un joueur indispensable et que l‘équipe en aura grandement besoin.