Il y a deux ans, Charles Hudon connaissait une saison recrue prometteuse, récoltant 10 buts et 20 passes en 72 rencontres. Depuis, le Québécois n’a pas réellement réussi à percer la formation du Canadien, faisant même la navette entre Montréal et Laval cette saison.

À 25 ans, les années filent rapidement pour Hudon qui devrait présentement être au sommet de son art en tant qu’athlète professionnel. Si Hudon est pour s’imposer au plus au haut niveau, il s’agit peut-être de sa dernière chance.

Que doit faire Hudon pour s’établir définitivement avec la Sainte-Flanelle?

La récolte offensive est le premier aspect qui est scruté au moment d’évaluer un joueur. En ce qui concerne Hudon, sa fiche offensive est loin d’être impressionnante, n’ayant inscrit que 3 buts et 3 passes dans le circuit Bettman depuis la saison 2018-19. Cette année, il n’a toujours pas fait scintiller la lumière rouge.

Conséquemment, ce n’est probablement pas via son apport offensif que le Québécois risque de se tailler un poste dans la LNH, hypothèse que semblent confirmer les statistiques avancées.

Un algorithme, considérant la provenance des tirs décochés par un joueur, détermine le nombre de buts qui devraient s’en suivre selon le taux de conversion du hockeyeur moyen de la LNH. Or, il s’avère que le différentiel de Hudon pour le nombre de buts inscrits comparativement au nombre de buts attendus est constamment négatif, et ce depuis l’arrivée du Québécois dans le circuit Bettman.

Lorsqu’un joueur présente un différentiel négatif sur une longue période de temps, comme c’est présentement le cas pour Hudon, cela signifie généralement qu’il est offensivement moins doué que le joueur moyen de la LNH. Ainsi, il ne faut pas s’attendre à ce que Hudon finisse soudainement par débloquer à l’attaque.

Si Hudon espère s’imposer avec le Canadien, il devra miser sur d’autres facettes de son jeu. Le numéro 54 du CH semble d’ailleurs avoir tous les atouts pour devenir un spécialiste des missions défensives, ce qui pourrait être son salut pour décrocher un poste régulier dans la LNH.

Pour un même temps d’utilisation à forces égales, Hudon se hisse respectivement au cinquième et troisième rang chez les avants du Tricolore pour les passes bloquées et les rondelles harponnées. Encore plus impressionnant, aucun autre attaquant montréalais ne récupère davantage de rondelles libres que Hudon dans ces mêmes circonstances.

Non seulement le Québécois parvient à contrer les actions de l’adversaire en lui soutirant le disque, il est également capable de bondir rapidement sur la rondelle, ce qui lui permet ultimement d’organiser une relance offensive.

En interceptant les passes de l’adversaire et en récupérant les rondelles libres, ces actions témoignent de l’excellente vision du jeu de Hudon qui est en mesure d’anticiper le déroulement de l’action, ce qui lui confère une longueur d’avance sur ses confrères.

Charles Hudon excelle également sur le jeu de transition, orchestrant avec succès un nombre impressionnant de sorties de territoire. De même, lorsque Hudon est en possession du disque, Claude Julien peut être serein, alors que le numéro 54 est l’un des attaquants du club commettant le moins de revirements pour chaque action tentée.

Cependant, Hudon doit encore bonifier son arsenal défensif, car aussi étonnant que cela puisse paraître, le numéro 54 présente l’un des pires différentiels de l’équipe pour les tirs cadrés depuis le bas de l’enclave lorsqu’il est sur la glace. Autrement dit, lorsque Hudon se trouve sur la patinoire, l’adversaire cadre beaucoup de tirs depuis la zone payante, actions qui sont synonymes de chances de marquer de qualité.

Pour devenir un incontournable des missions à vocation défensive, Hudon ne peut pas se contenter d’intercepter des passes et de harponner la rondelle. Il doit également limiter les chances de marquer obtenues par l’adversaire, fait d’armes qu’il n’est présentement pas en mesure d’accomplir. C’est un palier qu’il se devra de franchir rapidement.

Charles Hudon n’atteindra sans doute jamais le potentiel offensif que sa saison recrue présageait, mais il a d’autres qualités sur lesquelles il doit miser pour tirer son épingle du jeu. Le pire ennemi de Hudon demeure le temps qui court, alors que plusieurs jeunes semblent l’avoir devancé dans l’organigramme du club ces dernières années.