La dégringolade interminable du Canadien et les récents déplacements de Pierre Gauthier ont bien alimenté plusieurs rumeurs au cours des derniers jours et le nom de PK Subban a fait surface à quelques reprises.

Le nom du jeune défenseur revient dans les conversations à la radio et la télévision ou dans les blogues sur internet mais il serait surprenant que des directeurs-généraux croient que leur homologue montréalais serait prêt à liquider Subban. Évidemment, si Wayne Gretzky a déjà été échangé, tout est possible et Pierre Gauthier n’a pas le droit de pas demeurer attentif à tout ce qui lui est proposé.

Si le nom de Subban alimente certaines rumeurs c’est que pour obtenir un joueur de premier plan, le Canadien devra offrir beaucoup. L’autre principale raison, c’est qu’en raison de son style, de sa personnalité et de son caractère, le jeune défenseur immature ne s’attire pas que des admirateurs. Jacques Martin l’a même mentionné à l’Antichambre, même dans le vestiaire du Tricolore, on se demande parfois si PK joue pour le CH ou pour lui-même.

Peu importe les raisons, il y a rarement une journée qui se déroule sans que PK ne se retrouve sous les réflecteurs. Mardi, pour le retour à l’entraînement, il a été vivement rappelé à l’ordre par l’entraîneur-adjoint Randy Ladouceur et c’est la deuxième fois en moins d’une semaine que le jeune défenseur de 22 ans le fait sortir de ses gonds en raison de sa nonchalance. Vendredi dernier à Pittsburgh, après la bourde de Subban en avantage numérique, il est clair que les deux hommes n’étaient pas sur la même longueur d’ondes.

Prendre du recul

Avec l’absence d’Andrei Markov, Subban a été drôlement sollicité cette année et sa moyenne d’utilisation de 23:57 le place au 24e rang dans la LNH. Malgré ses lacunes occasionnelles en défensive et son entêtement à faire les choses à sa manière, il n’en demeure pas moins que les défenseurs offensifs de cette trempe ne courent pas les rues

L’attitude de Subban dérange bien des gens et même des coéquipiers. Confiant, arrogant et audacieux, il aurait certainement moins de détracteurs s’il faisait preuve de plus de maturité…autant dans son jeu que dans sa façon de se comporter. En fait, c’est encore un kid qui s’amuse et parfois on a l’impression qu’il a tout simplement oublié de prendre son ritalin! Et pour être bien honnête, ça fait souvent notre affaire les journées monotones où il ne se passe rien à l‘entraînement et que PK vient y mettre du piquant!



Adulé dans une ville où le hockey est une religion, c’est plutôt facile de perdre le nord au début de la vingtaine. On l’a vu avec Carey Price. «L’important c’est de demeurer humble» nous a dit le gardien du Canadien en revenant sur la saison 2009–2010 et en traçant un parallèle avec ce que son ami et coéquipier peut vivre cette année. Comme ce fut le cas pour Price, la patience est certainement le mot d’ordre avec Subban…car pour le moment, le mot humilité et Pk Subban ne devraient pas se retrouver dans la même phrase.

S’il n’avait pas été blessé, Kristopher Letang des Penguins serait possiblement un très sérieux candidat pour le trophée Norris, remis au défenseur par excellence du circuit. Meilleur joueur sur la glace vendredi dernier lors de la visite du Canadien à Pittsburgh, l’arrière Québécois de 24 ans joue avec panache et assurance mais on oublie qu’il a déçu à sa deuxième année dans la LNH. Après une saison de 10 buts et 23 passes comme recrue à 21 ans, il n’a obtenu que 3 buts et 24 passes à sa deuxième année dans la ligue. Et cette année-là, Letang jouait derrière Sergei Gonchar alors qu’ici, on surtaxe Subban avec l’absence de Markov.

Pierre Gauthier a beau se promener à travers le Canada et les États-Unis, s’il veut réellement bâtir un club compétitif pour les prochaines années, il doit considérer Subban comme un intouchable. Avec la venue de Nathan Beaulieu et de Jarred Tinordi, Montréal sera peut-être très bien nanti à la ligne bleue d’ici deux ou trois ans…et à ce moment, PK aura peut-être gagné en maturité.