Les joueurs des Bruins ont complété leur préparation et ils ont hâte que la série contre le Canadien s'amorce. Ce printemps, la troupe de Claude Julien a beaucoup de choses à prouver et c'est encore plus vrai dans le cas du gardien, Tim Thomas.

Plusieurs partisans du Canadien pensent que Thomas pourrait flancher en séries. Pourtant, le gardien des Bruins a maintenu la meilleure moyenne de buts alloués et le meilleur taux d'efficacité de la LNH. À l'extérieur de Boston, Thomas ne reçoit pas énormément de crédit et c'est peut-être parce qu'il n'a jamais remporté une ronde éliminatoire.

«Il a participé à deux matchs d'étoiles, il a présenté la meilleure moyenne et le meilleur taux d'efficacité. Que doit-il faire de plus?», demande son entraîneur Claude Julien. «Le succès en séries lui donnera de la reconnaissance comme ce fut le cas avec Patrick Roy et Martin Brodeur.»

«Cette année, il prouve son talent», renchérit Patrice Bergeron. «Il a connu des passages difficiles et ses succès démontrent toute sa force de caractère.»

Thomas fêtera ses 35 ans dans quelques jours. Il a l'âge d'un vétéran, mais il n'en sera qu'à sa deuxième expérience éliminatoire dans la LNH.

«J'ai adoré mon expérience contre le Canadien en séries l'an passé», raconte Thomas. «La rivalité entre ces deux équipes est incroyable. On peut penser que nous sommes prêts pour un tel événement, mais quand les partisans des deux équipes s'enflamment, la montée d'adrénaline est très puissante.

Hybride de Dominik Hasek pour son style échevelé et de Martin Brodeur pour son calme, Thomas n'a rien d'un gardien conventionnel surtout qu'il est arrivé dans la ligue à 31 ans. Dès jeudi soir, les projecteurs seront tournés vers lui, mais il possède le tempérament pour faire face à la musique.

«Tim est un athlète qui prend les choses à la légère», décrit son adjoint Emmanuel Fernandez. «Il ne stresse pas énormément et il travaille fort.»

«Il est toujours combatif dans les entraînements et les rencontres. Il a aussi appris à tourner la page après une partie afin de se concentrer sur son prochain match», souligne Julien.

Même s'il n'a jamais gagné une série éliminatoire, Thomas reçoit quand même une certaine crédibilité. Il signera d'ailleurs une chronique dans le quotidien USA Today après chaque match. En optant pour lui, on pense sans doute qu'il jouera encore au hockey en juin.

L'effet Laraque chez les Bruins

L'homme fort du Canadien Georges Laraque fait beaucoup parler de lui depuis deux jours. Le Québécois sera du premier match, jeudi et il prévoit une série axée sur la robustesse.

Chez les Bruins, personne ne se préoccupe des déclarations de Laraque. On sait toutefois que Shawn Thornton n'hésitera pas à jeter les gants si l'occasion se présentait.

«Je ne peux pas deviner ce qui se produira. Notre dernier affrontement a été très émotif et nous avons passé à travers sans difficulté», observe Thornton.

«On verra lorsque la rondelle sera déposée jeudi. Nous sommes encore dans les hypothèses. Je sais que c'est important pour vous les journalistes, mais pour nous les entraîneurs, ce sujet n'est pas très important à nos yeux présentement», abonde le pilote des Bruins.

*D'après un reportage de Luc Gélinas