SOMMAIRE
FAITES VOTRE BULLETIN DES JOUEURS

 

Contre des Bruins qui avaient joué dimanche, des Bruins toujours privés de leurs grands leaders Patrice Bergeron et Zdeno Chara, des Bruins qui s’amenaient au Centre Bell avec un petit point de recul au classement, on s’attendait que le Canadien fasse cadeau d’une solide performance à leurs partisans devant lesquels ils jouaient pour la dernière fois avant Noël. Pour la dernière fois cette année.

 

Eh bien non!

 

Car le seul cadeau que le Canadien a offert lundi, c’est aux pieds des Bruins de Boston qu’il l’a déposé en offrant une victoire de 4-0 et les deux importants points à l’enjeu.

 

« L’équipe de l’autre côté est arrivée ici avec la mission de gagner le match. De notre côté, nous nous sommes contentés de jouer au hockey. C’est frustrant parce que c’était un match important. Contre un rival de notre division », a indiqué l’entraîneur-chef Claude Julien en ajoutant, dans les deux langues s’il-vous-plait, qu’il n’avait pas la moindre explication à offrir pour tenter d’aider les amateurs à comprendre pareille déconfiture.

 

Si Claude Julien a vilipendé ses joueurs en avançant qu’ils s’étaient contentés de jouer au lieu de se battre, on ajoutera pour lui qu’ils ont en plus très mal joué au hockey.

 

Comédie d’erreurs

 

De la première séquence jusqu’à la toute dernière le Canadien a été mauvais, voire très mauvais. Il a commis plus de revirements qu’il a complété des passes ou orchestré des sorties de zone dignes de ce nom.

 

À lui seul, Tomas Tatar s’est rendu coupable de quatre revirements dans les 10 premières minutes de jeu. Dont trois lors de sa seule première présence. Globalement, le Canadien a commis 14 revirements au premier tiers. Les officiels mineurs en ont dénombré 24 pour la durée du match. Ce chiffre est astronomique. Il est même monstrueux. Mais vous savez quoi? J’ai la vague impression que les officiels mineurs qui sont habituellement timides dans la distribution de revirements ont eu pitié du Canadien en deuxième moitié de rencontre. Car on aurait facilement pu les prendre en défaut une bonne trentaine de fois... minimum!

 

C’est d’ailleurs à la suite d’une très vilaine passe effectuée par Michael Chaput – il a servi une passe parfaite à Colby Cave – que les Bruins ont orchestré leur premier but du match.

 

Un but marqué moins de trois minutes après le début de la rencontre.

 

Le ton était donné. Et il n’a pas changé.

 

Incapable de faire quoi que ce soit de bon, le Canadien a semblé regarder les Bruins patiner toute la soirée. Chanceux de s’en tirer avec des reculs de 1-0 après 20 minutes et de 2-0 après deux périodes, le Canadien a ouvert la troisième période sur les talons.

 

ContentId(3.1302122):LNH : Bruins 4 - Canadiens 0 (Hockey)
bellmedia_rds.AxisVideo

Tomas Tatar qui a fait très bonne impression depuis le début de la saison a disputé son pire match dans l’uniforme du Canadien mardi. Sur la première séquence du dernier tiers, Tatar s’est alors transformé en boule de quille en zone défensive et la cascade d’erreurs qui a suivi résume à merveille le semblant de partie disputée par le Tricolore.

 

Les quatre fers en l’air après une chute dans l’enclave, Tatar a d’abord fauché Jeff Petry; Petry a perdu l’équilibre et s’est retrouvé sur le dos; Tatar a perdu son casque qui s’est mis à tournoyer sur la glace comme le bâton que Carey Price avait échappé quelques secondes plus tôt; le Canadien a perdu le nord; Price aussi; les Bruins en ont alors profité pour marquer leur troisième but; maintenant convaincus que leurs favoris allaient perdre le match, les partisans entassés dans le Centre Bell ont quant à eux perdu patience. Plusieurs centaines pour ne pas dire plusieurs milliers de partisans avaient quitté l’amphithéâtre longtemps avant que Michel Lacroix n’annonce la dernière minute de la partie. Cet exode massif a permis aux partisans des Bruins venus de Boston de faire davantage sentir – et entendre – leur présence dans les balcons du Centre Bell.

 

« On s’est fait battre dans tous les aspects du jeu ce soir. C’est embarrassant. Vraiment! Personnellement, je considère avoir disputé mon pire match en carrière dans la LNH. Je suis donc très mal placé pour apporter quelque commentaire que ce soit sur le travail de mes coéquipiers », a plaidé Brendan Gallagher.

 

Price abandonné

 

En quête de sa 300e victoire en carrière, Carey Price a été victime de quatre buts sur les 35 tirs des Bruins. Littéralement abandonné par ses coéquipiers, Price ne pouvait rien, ou pas grand-chose, sur les buts qu’il a accordés. Il en a même évité quelques-uns en sauvant le derrière de ses coéquipiers qui ont multiplié les erreurs devant lui.

 

Difficile de rester concentré lorsqu’on voit ses coéquipiers remettre aussi souvent et surtout aussi généreusement la rondelle à l’adversaire?

 

« C’est mon travail d’effectuer le plus d’arrêts possible, peu importe les circonstances. D’être là lorsque ces choses (revirements) arrivent. Il n’y a pas d’excuse à offrir après un match comme celui de ce soir », a indiqué Carey Price après la rencontre.

 

« Nous n’avons pas seulement laissé tomber Carey ce soir, nous nous sommes collectivement laissés tomber et ça ne doit pas arriver », a ajouté le capitaine Shea Weber.

 

« Contre une équipe fatiguée et dans un match aussi important que celui de ce soir, le plan de match était simple : mettre des rondelles derrière leurs défenseurs, appliquer de la presse. C’est tout le contraire qui est arrivé. Nous avons multiplié les passes à l’aveuglette et les revirements. Au lieu d’être le club qui impose son rythme, nous avons laissé l’autre équipe dicter le sien », a ajouté Jeff Petry.

 

À l’autre bout de la patinoire, Jaroslav Halak a connu une soirée aussi tranquille que facile. L’ancien adjoint de Price avec le Canadien a repoussé les 22 tirs du Tricolore pour signer son troisième jeu blanc de la saison. Son 45e en carrière. Des 22 tirs du Tricolore, quatre ou cinq se sont traduits par de vraies occasions de marquer. Halak a réussi son plus gros arrêt aux dépens de Paul Byron en période médiane. Il a aussi vu une rondelle échappée par Kenny Agostino – au terme d’une échappée – frapper le poteau à sa gauche.

 

Attaque à cinq : la disette se prolonge

 

En plus des huées entendues à la fin de la rencontre, les partisans du Tricolore ont signifié à quelques reprises dans le match leur impatience à l’égard de l’impuissance de l’attaque massive.

 

Il faut dire que cette patience est mise à rude épreuve alors que le Canadien a prolongé à huit sa série de matchs consécutifs sans avoir marqué en attaque à cinq. Séquence au cours de laquelle il a été blanchi en 25 occasions.

 

Contre les Bruins mardi, le Canadien a bousillé les trois occasions qu’il a obtenues. Trois attaques à cinq qui n’ont rien donné. Rien de rien.

ContentId(3.1302124):Canadiens : Les Bruins étaient affamés (LNH)
bellmedia_rds.AxisVideo

 

« C’est aussi frustrant que le match de ce soir. C’est frustrant pour les amateurs et c’est frustrant pour nous les entraîneurs. Ce sont les mêmes gars – Kirk Muller – qui s’occupaient de l’attaque à cinq l’an dernier. On fait des ajustements, on tente d’améliorer des choses, mais même si je n’ai pas l’intention de pointer des gars du doigt, à un moment donné il faut que les joueurs prennent leurs responsabilités », a plaidé Claude Julien.

 

Brendan Gallagher abondait dans le même sens que son entraîneur-chef. « C’est bien beau les plans, mais pour marquer en attaques massives il faut aussi gagner des batailles pour s’emparer de la rondelle et la contrôler en zone ennemie. Ce qu’on ne fait pas assez. »

 

Très loin de l’action, à l’autre bout de la patinoire, Carey Price aimerait voir ses coéquipiers tirer simplement plus souvent au filet. « Quand les choses ne vont pas bien, tu reviens à la base et la base c’est de mettre des rondelles au filet et d’y foncer pour s’emparer des retours. »

 

Direction Denver, Arizone et Vegas

 

Un coach fait quoi après un match aussi atroce disputé par son équipe? Il passe l’éponge en se disant que toutes les équipes, même les meilleures, connaissent des soirées misérables? Ou il chambarde son alignement et ses trios afin de passer un message clair à sa troupe?

 

«La chose la plus importante à faire est d’attendre quelques heures avant de réagir. C’est donc demain que je prendrai les décisions associées au match de ce soir», que le coach du Canadien a lancé en guise de conclusion.

 

Claude Julien pourra donc concocter les changements qu’il entend apporter au cours de l’envolée Montréal-Denver. Envolée au terme de laquelle le Tricolore s’entraînera en altitude en vue de l’affrontement de mercredi face à l’Avalanche qui vient de battre les Stars de Dallas 6-4 et qui compte sur le trio le plus productif de la LNH avec Nathan MacKinnon, Mikko Rantanen et Gabriel Landeskog.

 

En bref

  • Le Canadien a annoncé après le match le rappel de Victor Mete. Cédé au clubécole de Laval il y a deux semaines, le jeune défenseur fera le voyage dans l’Ouest américain avec le Tricolore...
     
  • C’est Noah Juulsen qui ira remplacer Mete à Laval. Juulsen n’est certainement pas le seul défenseur du Canadien à en arracher par les temps qui courent. Mais un séjour dans la Ligue américaine devrait l’aider à retrouver un peu de synchronisme et de confiance...
     
  • Le Canadien a encaissé son deuxième jeu blanc seulement cette saison. Les Kings de Los Angeles lui ont infligé le premier le 11 novembre lors du premier match à domicile du Canadien dans un gain de 30...
     
  • Le Canadien a décoché 51 tirs en direction de la cage défendue par Jaroslav Halak. Moins de la moitié (22) ont atteint la cible alors que 17 rondelles ont été bloquées en défensive et 12 ont simplement raté la cible...
     
  • Inversement, les Bruins ont été beaucoup plus précis cadrant 35 des 63 tirs qu’ils ont décochés. Il faut dire que le Canadien leur a grandement facilité le travail alors que les Bruins avaient de l’espace et du temps pour travailler en zone du Tricolore...
     
  • Le Canadien avait atteint le plateau des 40 tirs dans sept des neuf matchs disputés avant celui de mardi contre les Bruins...
     
  • David Krejci (une passe) a prolongé à sept sa séquence de matchs consécutifs avec au moins un point. Il affiche 10 points (4 buts) au cours de cette séquence...
     
  • Avec deux passes, David Pastrnak revendique 15 points (quatre buts) à ses 11 derniers matchs...
     
  • Brad Marchand a marqué quatre buts et récolté 10 points à ses six derniers matchs...
     
  • Lentement, mais sûrement, semblet-il, Patrice Bergeron se rapproche d’un retour au jeu. Le Québécois a raté les 15 derniers matchs des Bruins. Un de moins que son capitaine Zdeno Chara qui manque toujours à l’appel...