Les Hurricanes ont fait bien mal au Canadien en anéantissant une soirée de travail sensationnelle de 38 arrêts multipliés par Carey Price avec des buts marqués en fin de troisième période et en prolongation.

 

Des buts qui ont transformé ce qui se dessinait comme une très grosse victoire – et un vol de Price il est important ici de l’ajouter – de 1-0 arrachée sur la route en défaite un brin amère et deux brins décevante de 2-1 contre un rival immédiat dans la course aux séries.

 

Les Blue Jackets ont fait plus mal encore aux joueurs du Tricolore qui ont appris en se posant à Montréal après l’envolée qui a suivi le revers encaissé en Caroline que leurs rivaux de Columbus venaient de blanchir les Canucks 5-0 à Vancouver.

 

Bon! Cette victoire des Jackets était prévisible. Battus à Calgary et Edmonton, menacés d’une quatrième défaite de suite, les Jackets se devaient de profiter du fait que les Canucks jouaient pour la deuxième fois en deux soirs pour retrouver le chemin de la victoire et éviter d’être largués dans la course aux séries.

 

Ils l’ont fait.

 

Au plus fort de la course

 

En dépit ces deux mauvaises nouvelles, le Canadien est toujours au plus fort de la course pour les deux dernières places donnant accès aux séries dans l’Est.

 

Oui la victoire échappée en Caroline dimanche donne une avance de trois points aux Hurricanes qui ont un match de plus à disputer.

 

Oui cette victoire échappée en Caroline combinée à la victoire des Jackets rapproche Columbus à deux petits points du Tricolore. Et les Jackets ont eux aussi un match de plus à disputer.

 

Mais le Canadien est toujours au plus fort de la lutte. Ce qui, est-il besoin de le rappeler, représente une bien meilleure situation que celle dans laquelle le Tricolore s’est réveillé il y a tout juste une semaine après avoir été blanchi par les Blackhawks de Chicago.

 

Ce revers avait anéanti, ou à peu près, les espoirs d’une large part des partisans du Canadien.

 

Des victoires contre les Flyers, les Islanders et les Sabres ont ravivé ces espoirs. Avec raison. Car le Canadien, en plus de profiter d’un calendrier favorable, a joué du très bon hockey pour signer ces trois victoires. Et en dépit du point échappé en Caroline, un point perdu qui fait très mal j’en conviens, le Canadien a malgré tout récolté sept points sur les huit qui étaient à l’enjeu la semaine dernière.

 

Et ça, c’est loin d’être mauvais. C’est même très bon.

 

« Les gars sont déçus et c’est normal. Ça montre leur caractère. Et ça me montre qu’on sera prêt mardi », a indiqué l’entraîneur-chef Claude Julien après la rencontre.

 

Le souffle a manqué

 

Claude Julien avait raison d’accorder plus d’importance au point récolté qu’à celui que son équipe a perdu.

 

Car dans le cadre d’un deuxième match en deux soirs, d’un troisième en quatre, d’un quatrième en six, le Canadien a donné des signes de fatigue en troisième période. Une fois en prolongation, il a manqué de souffle. C’était évident. Brendan Gallagher a été incapable de suivre le rythme lorsque les Canes ont pris le contrôle du jeu en zone neutre avant d’amorcer la poussée finale au terme de laquelle Andreï Svechnikov a donné la victoire à son équipe.

 

Et ce n’est certainement pas parce que Gallagher n’a pas de cœur au ventre, de caractère ou de désir de vaincre. À un certain point, le corps ne répond plus.

 

Est-ce que dans ces circonstances, Claude Julien aurait dû faire appel plus souvent à Jesperi Kotkaniemi et Jonathan Drouin qui sont les seuls joueurs à ne pas avoir atteint le plateau des 10 minutes d’utilisation?

 

Peut-être. Mais en ce moment, ces deux joueurs ne suivent pas le rythme de leurs coéquipiers.

 

Coupable d’un revirement qui a donné deux occasions de marquer aux Canes, Drouin a eu la vie sauve grâce aux arrêts de Price sur la séquence qui a suivi son mauvais jeu. Cela dit, on ne peut le tenir responsable de quoi que ce soit sur le but de la victoire. Un but qui lui impute un différentiel de moins-1 alors qu’il venait de poser les patins sur la patinoire.

 

Les Hurricanes ont dicté le rythme

 

Vrai que les Hurricanes disputaient eux aussi un deuxième match en deux soirs. Mais le fait qu’ils n’aient pas eu à voyager après leur victoire de 5-1 aux dépens du Wild du Minnesota samedi leur a donné la dose d’énergie qui a fait la différence.

 

Car s’il est vrai que le Canadien a disputé un bon match, qu’il s’est bien démené sur la patinoire, ce sont quand même les Hurricanes qui ont dicté l’allure de cette partie. Surtout en première et troisième périodes.

 

Les tirs au but donnent une indication de cette domination alors que les Canes en ont obtenu 40 sur Carey Price et que le Canadien a tiré 29 fois sur Curtis McElhinney.

 

Un duel de gardiens, une victoire des Canes

Mais les tirs tentés donnent une bien meilleure idée de l’allure de la partie alors que la Caroline a décoché un grand total de 91 tirs. C’est énorme. C’est surtout 38 tirs tentés de plus que le total du Canadien.

 

Pour tenter 38 tirs de plus que tes adversaires, tu dois avoir la rondelle pas mal plus souvent qu’eux. Et normalement, si tu as la rondelle plus que tes adversaires ce sont eux qui te courent après et qui te frappent. Eh bien là aussi, la Caroline a dominé avec 37 coups d’épaule assénés contre 29 encaissés.

 

Carey Price a effectué plusieurs très gros arrêts sur les 38 qu’il a multipliés au cours de la rencontre. Mais on ne dira jamais assez à quel point il a forcé ses adversaires des Canes à tirer un total de 32 fois hors cible tant il était imposant devant son but.

 

Ses coéquipiers ont bloqué ou fait dévier 19 autres rondelles.

 

Ironiquement, c’est Jordie Benn qui a offert aux Hurricanes le but qui a permis de niveler les chances avec un peu plus de cinq minutes à faire en troisième. La rondelle a dévié une première fois sur la lame du bâton de Trevor Van Riemsdyk – une déviation volontaire – et Benn l’a fait dévier une deuxième fois – et dans une direction opposée – en tentant de la bloquer avec sa jambière.

 

Est-ce qu’on doit reprocher au Canadien le fait d’avoir tenté de protéger son avance en troisième période?

 

Ma réponse est non. Avec une avance de 1-0, Claude Julien n’a certainement pas demandé à ses joueurs de jouer sur les talons et de se contenter d’attendre les Hurricanes.

 

Il est arrivé ce qui arrive à une équipe fatiguée ou qui manque de confiance. Et à regarder les deux équipes aller en troisième et en prolongation, il était clair, du moins à mes yeux, que c’est la fatigue bien plus que le manque de confiance ou les directives du coach qui a dicté la manière de jouer du Canadien en troisième.

 

Ça prendra une autre grosse semaine

 

Le Canadien a complété dimanche une très bonne semaine avec ses sept points récoltés en quatre matchs.

 

Mais Claude Julien a raison : son équipe doit maintenant en connaître une tout aussi bonne.

 

Contre des Panthers de la Floride qui auront fait escale à Toronto lundi, le match de mardi est un « must » pour le Canadien qui n’a pas le droit de le perdre. On en conviendra tous.

 

Ensuite, ça se compliquera avec des escales à Columbus et Winnipeg. Et ça n’ira pas en s’améliorant avec des duels contre Tampa au Centre Bell, à Washington contre les Capitals pour finalement terminer sa saison devant ses partisans face aux Maple Leafs.

 

Non seulement les Canes et les Jackets ont un match de plus à jouer que le Canadien, mais c’est Montréal qui a le calendrier le plus difficile des trois clubs en lice pour les deux dernières places disponibles.

 

Rien pour aider la cause du Tricolore.

 

Mais aie! Le Canadien était mort et presque enterré lundi dernier. Il ne devait pas même « passer proche » d’accéder aux séries en lever de rideau de la saison en octobre dernier.

 

Alors le simple fait d’être toujours dans la course avec six matchs à jouer est en soi encourageant. Et ça devrait faire contrepoids à un dimanche décevant.

 

Du moins, il me semble...