Une défense lente et peu mobile chez le Canadien
Canadiens lundi, 9 oct. 2017. 16:16 vendredi, 13 déc. 2024. 23:55Les choses s'annoncent plus difficiles parce que les problèmes identifiés à l'entraînement sont les mêmes que l'on constate en saison régulière. Tout part par la défensive et on ne sent pas que la défensive est alerte et mobile chez le Canadien depuis le début de la saison. Il faut qu'il y ait une forme d'amélioration, et ce, rapidement.
Les partisans du Canadien ont été habitués ces dernières années à de gros débuts de saison sous les ordres de Michel Therrien. Claude Julien n'est pas le même type d'entraîneur, mais il travaille aussi fort que son prédécesseur. Alain Vigneault disait qu'il fallait 20 matchs avant de bien connaître son club. J'ai déjà hâte à la 20e rencontre tout comme Julien.
À lire également
Étant donné qu'il y a moins de séances d'entraînement quand la saison commence, il est peut-être vrai que ça prend 20 parties pour bien connaître son équipe. Chaque entraîneur a sa théorie à ce sujet, mais ça ne prend pas 20 matchs pour commencer à faire des changements.
Je pense vraiment que Marc Bergevin croyait qu'il avait une meilleure défensive cette année quand il a fait cette déclaration au tournoi de golf. C'est lui qui a bâti cette défense avec ses changements alors je pense qu'il y croyait pour vrai et je ne le blâme pas pour ça. Force est de constater toutefois que la défense est moins mobile avec des joueurs beaucoup plus lents au niveau de la relance.
La brigade défensive est composée de beaucoup de défenseurs qui se ressemblent. Shea Weber n'est pas le plus rapide et le plus mobile. Il est plus un gars de relance qui est physique et qui possède un gros lancer frappé.
Jordie Benn, Karl Alzner et Jeff Petry se ressemblent beaucoup. Étrangement, le seul qui est différent est Victor Mete, un arrière de 19 ans. On voit qu'il est mobile et qu'il a une vision différente et très bonne de l'offensive. Il est capable d'appuyer et de prendre de bonnes décisions, mais il n'a pas la maturité des autres. Ce n'est pas normal de s'en remettre à un si jeune arrière.
Mete fait très bien depuis le début de la saison. J'ai bien aimé son utilisation contre les Capitals de Washington alors qu'on a vu Claude Julien le soustraire des pattes d'Alex Ovenchkin. Mete est capable de rivaliser avec la première étoile de la dernière semaine, mais le pilote du Canadien voulait le protéger. Comme Eric Lindros, Ovenchkin est un joueur qui aime jouer physique. Il ne veut pas blesser l'adversaire, mais il sait faire mal. C'est pour cette raison que Mete n'était pas sur la glace en même temps que la vedette des Capitals.
Bergevin n'avouera jamais qu'il regrette le départ d'Andrei Markov, mais je pense qu'il a certains remords. Vieillissant, je ne sais pas si Markov aurait fait une différence, mais il était un défenseur qui avait une vision du jeu et qui était capable de temporiser le jeu lorsque nécessaire. Son habileté à conserver la rondelle plutôt que de l'envoyer n'importe où manque au Canadien.
Le Canadien a réussi à gagner à Buffalo en tirs de barrage, mais il aurait très bien pu échapper cette partie aussi. Phillip Danault a marqué un but chanceux en désavantage numérique et Carey Price a été excellent. Ce n'est jamais évident dans les dix premiers matchs de la saison, mais avec la parité qui existe dans la LNH, tu es rapidement dans le trouble si tu n'arrives pas à jouer pour au moins ,500 durant ce segment. Ça force à faire du rattrapage.
Jusqu'ici, le Canadien a marqué une fois à égalité numérique et deux fois en désavantage. Aucun but n'a été marqué en supériorité et quand vous jetez un coup d'oeil au nombre de tirs au but de Weber et Jonathan Drouin en avantage numérique, vous arrivez à un gros total de un. Il faut donc leur trouver de l'espace et du temps pour lancer.
Claude Julien a apporté quelques changements à ses trios. Contre les Rangers de New York, il a muté Alex Galchenyuk avec Max Pacioretty et Drouin en fin de partie. La direction pourrait être tentée de donner de la corde au 27 même s'il ne le mérite pas. On doit trouver une façon de le réveiller parce que le club en a besoin. Il faut que cette solution soit temporaire parce que ça pourrait être néfaste dans le vestiaire.
On a peut-être surévalué Galchenyuk. En l'utilisant à l'aile et au centre, le Canadien a une partie de la responsabilité dans le fait qu'il ne produise pas beaucoup. Habituellement, les bons joueurs trouvent le moyen de s'affirmer et de bien faire paraître les autres. Dans le cas de Galchenyuk, ce n'est pas encore arrivé. À un certain moment, la direction aura une décision à prendre dans son cas si on se rend compte qu'il ne peut pas progresser. Ce qu'on peut dire jusqu'ici sans se tromper, c'est qu'il a connu un mauvais camp et qu'il a un mauvais début de saison.
Il a déjà marqué 30 buts et le Canadien a besoin de lui. Il est peut-être simplement incapable de jouer dans un système qui demande beaucoup dans les deux sens du jeu.
Ales Hemsky est aussi une source d'inquiétude. Il n'arrive pas à produire sur le quatrième trio et il n'arrive pas à faire fonctionner l'avantage numérique. Il me fait penser à Alexander Semin et son passage avec le Canadien pourrait être de courte durée. Pour l'instant, je lui préfère Torrey Mitchell sur le quatrième trio. Hemsky n'est pas un joueur de quatrième ligne, mais il n'y a pas de place pour lui sur les trois autres trios, son utilité avec l'équipe n'est pas donc au rendez-vous.
*propos recueillis par Robert Latendresse